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Côte d’Ivoire Que cache vraiment Ouattara à propos des nominations à moins d’un an de son mandat

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Quelle est l’utilité du Conseil Économique et Social (CES) mis en place en octobre 2014, à moins d’un an de la fin du mandat de Ouattara ? Telle est une des questions que suscite la nomination des membres dudit Conseil, le 27 octobre.

« Le Conseil Économique et Social constitue auprès des Pouvoirs Publics une Assemblée Consultative. Il assure la représentation des principales activités économiques et sociales, favorise la collaboration des différentes catégories professionnelles entre elles et contribue à l’élaboration de la politique économique et sociale du Gouvernement. » C’est ce que stipule l’article 1 relatif aux missions et attributions dudit Conseil,selon les informations disponibles sur le site du CES.

Mieux, la Constitution ivoirienne qui fixe le fondement de l’Institution affirme, en son article 113, que « Le Conseil Économique et Social donne son avis sur les projets de lois, d’ordonnance ou de décret ainsi que les propositions de lois qui lui sont soumis. Les projets de lois de programme à caractère économique et social lui sont soumis pour avis. Le Président de la République peut consulter le Conseil Économique et Social sur tout problème à caractère économique et social.

Au même titre que le Conseil Constitutionnel, et mieux que certaines institutions étatiques telle que la Grande médiature, le Conseil Économique et Social, au regard de ses attributions, occupe une place importante dans la construction de la nation ivoirienne. Conformément à la vision du père fondateur de la nation, Félix Houphouët Boigny, qui l’a pensé, l’a crée le 3 novembre 1960 et l’a rendu effectif le 2 janvier 1961.

La volonté du premier premier de la Côte d’Ivoire étant la promotion économique, sociale et culturelle de ses concitoyens, au lendemain de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Cette vision de Félix Houphouët Boigny a permis à la Côte d’Ivoire de connaître une croissance économique fulgurante dans les 20 premières années d’après l’accession à l’indépendance,que l’on a parlé du ”miracle ivoirien”.

Après la crise post-électorale sans précédent qu’a connue la Côte d’Ivoire entre 2010 et 2011, avec toutes les conséquences économiques, sociales et de développement, la mise en place d’Institutions fortes était nécessaire pour permettre au pays de redécoller. Très tôt, le chef de l’État procède à la nomination des présidents d’Institutions.

Henriette Dagri Diabaté à la Grande Chancellerie, le magistrat Koné Mamadou à la Cour Suprême et Zadi Kessy au Conseil Économique et Social ont été nommés courant mai 2011. Francis Wodié auConseil Constitutionnel le 25 juillet 2011. Niamien N’goran est nommé à l’Inspection Générale d’État en juillet 2011.N’golo Coulibaly à la Grande médiature. Il prête serment le 1er septembre 2011. Dans la même année, les députés ont été votés et en 2012, l’Assemblée nationale a effectué sa rentrée. Enfin, les maires et les présidents de conseils régionaux en 2013. Toutes ces institutions s’inscrivent dans ce que le Président Ouattara a nommé le processus de normalisation du pays.

En effet, dira t-il lors de son discours de nouvel en 2012 « Enfin, le processus de normalisation institutionnelle est presque achevé. Après l’investiture du Président de la République, la formation d’un nouveau Gouvernement, la mise en place des Institutions de la République, vous avez été appelés aux urnes, le 11 décembre dernier, pour choisir vos députés, lors des élections législatives, les premières organisées dans notre pays depuis plus de 10 ans. A l’occasion de ce scrutin, vous avez exprimé, une fois de plus votre attachement à la démocratie et réaffirmé votre volonté de doter notre pays d’institutions fortes et légitimes. Le scrutin du 11 décembre aboutira à la mise en place d’une nouvelle Assemblée Nationale, l’un des plus importants piliers de notre République. Vous avez donc, en élisant vos députés, posé un acte qui consolide la Côte d’Ivoire nouvelle. »

Si la plupart de ces Institutions ont connu leurs membres et sont effectivement au travail en 2011, et pour certaines en 2012, tel n’est pas le cas pour le Conseil Économique et Social. Lui qui se trouve être pourtant une béquille sur laquelle les gouvernants doivent s’appuyer pour dérouler leur programme de société. Ce n’est pas fortuit que le CES vient en quatrième position dans le classement des institutions républicaines après la Présidence, l’Assemblée Nationale et le Conseil Constitutionnel.

Il aura fallu attendre quatre ans pour, enfin, voir le CES prendre du service, à quelques mois de la fin du mandat du chef de l’État. Pourquoi ? La réponse à cette question ne se situerait pas au niveau des ressources humaines car il a fallu quelques jours pour dresser la liste des cent-vingt membres devant constituer l’Institution. Ni en terme de salaire, la Côte d’Ivoire regorge d’assez de ressources pour payer ces fonctionnaires, qui plus est, doivent jouer un rôle fondamental pour le bien-être de la population. La raison la plus plausible est un manque de volonté de la part des tenants du pouvoir.

Pour ne pas dire un refus de leur part, par crainte de devoir soumettre au CES leurs projets et autres lois qui relèvent de la compétence du Conseil, tel que stipule l’article 113 de la Constitution « Le Conseil Économique et Social donne son avis sur les projets de lois, d’ordonnance ou de décret ainsi que les propositions de lois qui lui sont soumis. Les projets de lois de programme à caractère économique et social lui sont soumis pour avis. Le Président de la République peut consulter le Conseil Économique et Social sur tout problème à caractère économique et social. ».

Coupé d’un membre aussi important, comment le Gouvernement a-t-il alors mené sa politique économique et social. Les résultats sur le terrain évoquent que le Chef de l’État n’a pas bénéficié des conseils et de l’aide adéquats. La surfacturation dans la réhabilitation de l’Université Félix Houphouët Boigny, et récemment avec l’affaire des 400 millions de la Primature, les fraudes dans les attributions de marché publics, l’échec du processus de réconciliation nationale, la cherté de vie, le problème d’emploi sont entre autres méfaits du non fonctionnement du Conseil Économique et Social.

Parce que « le Conseil Économique et Social peut, de sa propre initiative, appeler l’attention du Président de la République ou du Président de l’Assemblée Nationale sur les réformes qui lui paraissent de nature à favoriser le développement économique et social. Il peut, dans les mêmes conditions, faire connaître au Gouvernement, son avis sur l’exécution des plans et des programmes d’action à caractère économique et social. »

Il aurait eu son mot à dire sur les budgets de l’État, le financement des grands chantiers du Gouvernement, etc. Aujourd’hui, après que tous ces chantiers sont exécutés, les budgets d’État sont élaborés et adoptés et que tous les projecteurs sont braqués sur la présidentielle 2015, qu’est-ce que le CES peut apporter qui pourrait changer le cours des choses? Espérer que le travail de ces nominés apporteront un temps soit peu contribuer au bonheur des Ivoiriens.

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