Inquiète du processus électoral devant aboutir à la présidentielle d’octobre 2020 en Côte d’Ivoire, la présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD, opposition), Danièle Boni-Claverie, a appelé à « rouvrir le dialogue politique », dans un point de presse jeudi à APA.
Selon Mme Boni-Claverie « il est l’heure de repenser la Côte d’Ivoire (et) le seul gage de paix et de stabilité auquel peut se raccrocher la Côte d’Ivoire en ces temps est de rouvrir le dialogue politique et que toutes les forces vives de cette nation y participent ».
Un fort soupçon se fait ressentir sur le processus électoral au niveau de l’opposition regroupée au sein de la plate-forme dénommée la Coalition pour la démocratie, la réconciliation (CDRP), notamment conduite par le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, ex-allié au pouvoir).
« Vu les informations en notre possession, le processus électoral en cours serait déjà sous la menace de graves irrégularités. Dans les coulisses de la République, il semblerait qu’une manipulation d’une grande ampleur se prépare », s’est-elle inquiétée.
De ce fait, l’URD voudrait « tirer la sonnette d’alarme pour dire que nous considérons inenvisageable la tenue d’élection en 2020 si les conditions d’un scrutin apaisé ne sont pas réunies », fait remarquer sa présidente.
L’une des questions qui fâche l’opposition ivoirienne est la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), institution en charge d’organiser les élections, dont le projet de loi a été voté par le Parlement et promulgué, dans un contexte de controverse.
Mme Boni Claverie a dénoncé le fait que le « dialogue politique ne prospère plus et le passage en force du gouvernement » à propos de la réforme de la CEI qui se heurte au refus de l’opposition de désigner des représentants au sein de cette commission qu’elle récuse.
« Nous ne pouvons-nous payer le luxe d’un autre drame humain … au-delà de la lutte pour la conquête ou la conservation du pouvoir» après la crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait plus de 3.000 morts à travers le pays, car les stigmates en sont encore vives pour la mémoire collective, a-t-elle lancé.