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Côte d’Ivoire: Sommés d’evacuer leur habitations pour le passage du 3ème pont, des Ebriés resistent au Gaz Lacri

Abobo baoulé

Lundi 27 Juin 2016 – Les populations du village Abidjan-Adjamé dans la commune d’Adjamé sont opposées au projet de relâchement de l’avenue Reboul. Elles ont bloqué tous les accès menant à leur village tôt ce lundi matin pour exprimer leur mécontentement aux autorités ivoiriennes.

Malgré les interventions des forces de l’ordre sur le terrain usant parfois de grenades lacrymogènes pour disperser les populations amassées sur la voie principale qui relie la mairie au sapeurs pompiers, les manifestants redoublaient d’ardeur.

Les jeunes ont à l’occasion sorti la danse guerrière des Tchaman pour protester contre la tracée de la voie d’accès devant gérer le cinquième pont. L’un des responsable du comité de réflexion mis en place pour gérer ce projet, le notable, Langouan Clément rencontré au siège de la chefferie soutient qu’avec la tracée de cette nouvelle voie, le village Abidjan-Adjamé va perdre son âme.

«Ce que vous constatez ce matin c’est la suite de la concertation qu’il y a eu entre les autorités qui ont commis des structures de l’Etat pour conduire le projet de relâchement de l’avenue Redoul. Une voie d’accès pour gérer le cinquième pont. Dans les tractations, le village a fait des propositions. Parce que nous nous sommes dits que si cette voie venait à être réalisée, le village perdrait son âme. Puisque le village, Abidjan-Adjamé est le centre des Bidjan. Tous les 60 villages prennent les grandes décisions des Tchaman ici, » a déclaré Langouan Clément.

En clair ce projet aura un impact très négatif sur le village, comme indiqué par ce notable qui estime que le village a tout donné à l’Etat de Côte d’Ivoire.

«Nous avons fait des propositions que nous avons remises aux autorités, notamment le ministre Patrick Achi, ministre des infrastructures économique, le mandant et au BNETD et à certaines personnalités. Nous attendions le retour de nos propositions. Mais on nous a signifié que sans avoir fait les études d’impact environnementales et sociales, ils ne peuvent pas décider. Parce que ce sont les études environnementales et sociales qui vont déterminer si nos propositions de dévier la voie seront prises en compte, » a-t-il expliqué.

Avec la construction de cette voie, le patrimoine du village volerait en éclat. Selon ce notable, la résidence du chef suprême de Bidjan, Nangui Abrogoua sera détruite ainsi que celle du chef actuel et sans oublier les temples religieux Harristes.

Convaincu que le projet va commettre d’énormes dégâts, un comité de réflexion a été mis en place afin de trouver des solutions, comme indiqué tantôt. Malheureusement, ce comité rencontre des problèmes face aux mouvements de protestation des populations qui doutent désormais de la bonne foi de la chefferie.

Langouan Clément précise cependant que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est le marquage des maisons se trouvant dans l’emprise du projet par les agents du BNETD.

Avant de quitter les lieux, les policiers déployés en grand nombre dans le village continuaient de lancer les grenades lacrymogènes sur la foule qui manifestait. Le souhait de ce responsable du comité est le départ des forces de l’ordre afin que la chefferie rencontre la population, notamment la jeunesse.

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