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Côte d’Ivoire /Un militant Rdr en larmes à Bictogo :”payer cher car je suis le seul Dida qui soutient ce burkinabè”ce que Bictogo a fait..

« Il y a une responsabilité à reconnaître. Même si on ne peut pas tout régler, il y a des choses à régler. (…) Ce sont les cadres qui doivent soutenir aussi un président. Le président est fort par la force de ses cadres. Et je suis d’accord avec vous. S’il y a des cadres qui ont été défaillants, on doit les changer », a déclaré vendredi 14 avril 2017 Adama Bictogo, le Secrétaire général adjoint en charge des questions et mouvements politiques et président du Comité d’organisation des pré-Congrès et du 3e Congrès du Rassemblement des républicains (Rdr). Il répondait ainsi aux griefs des militants de base de son parti contre leurs cadres.

C’était une rencontre d’informations relative aux pré-Congrès et au 3e Congrès du Rdr qu’a convoqué Adama Bictogo avec les Commissaires politiques et les Secrétaires de section du district d’Abidjan de son parti au Palais de la Culture de Treichville. Mais cette rencontre a débouché sur des échanges francs, tant les représentants de la base avaient des griefs contre les cadres et même la direction du Rdr.

Outre la nécessité de « changer » les « cadres défaillants », l’ex-ministre de l’Intégration africaine a, également, tenu ces propos à l’endroit des militants de base du Rdr : « Sans faire la plaidoirie pour le président Alassane Ouattara, il faut noter qu’il a nommé des cadres. Il a donné des moyens à ces cadres pour s’occuper de vous. Ceux qui ont échoué, ce sont les cadres. Le président ne peut pas venir jusqu’aux Secrétaires de section pour régler leurs problèmes. (…) Aujourd’hui, il n’y a pas une région où il n’y a pas un haut cadre Rdr. (…) La rencontre porte essentiellement sur l’organisation des pré-Congrès et du Congrès. (…) Nous avons souhaité que cette fois-ci la parole soit donnée aux militants de base parce que ce sont eux qui ont tissé la toile Rdr. (…) Vous vous êtes battus et nous sommes arrivés au pouvoir. (…) Aujourd’hui, beaucoup d’entre vous commencent à être gagnés par le doute. (…) Il y a même certains qui pensent qu’il n’y a plus d’espoir pour eux. C’est pourquoi la direction a décidé d’organiser les pré-Congrès. (…) On ne peut pas régler les problèmes de tout le monde. Mais, on doit régler les problèmes qui permettent à d’autres d’espérer. (…) Le président nous a mandatés pour venir vous écouter, vous rassurer. Nous allons lui transmettre ce que vous allez nous dire. (…) Le socle de notre parti, ce sont les Secrétaires de section. Pour qu’ils soient forts, il faut que les départementaux soient forts. (…) Le rôle de la direction, c’est de planifier, concevoir la stratégie. Mais l’opérationnel, c’est vous. Les moyens ne doivent pas aller à ceux qui conçoivent, mais à ceux qui sont sur le terrain. C’est pourquoi, à tous les pré-Congrès qui vont se tenir dans toutes les communes, vous devez parler. Et nous allons tenir compte de tout ce que vous allez dire. (…) La première personne qui a décidé qu’on aille à un Congrès, c’est le président Alassane Ouattara, au cours d’une réunion en février (2017), au lendemain des élections législatives. S’il n’y avait pas eu la mutinerie et les autres problèmes, il voulait le Congrès pour le 15 février (2017), après avoir reçu les résultats des législatives. C’est vous dire qu’il a vite compris qu’il y avait des réglages à faire dans la case. (…) Le président de la République a demandé un audit des emplois qui ont été offerts aux militants du Rdr. (…) Si nous n’avons pas pu répondre à toutes vos attentes, je fais un mea culpa et je demande pardon. »

 

Le ton apaisant de Bictogo s’est expliqué par la virulence des reproches des Commissaires politiques et Secrétaires de section du district d’Abidjan du Rdr.

« Nos cadres ont des foutaises. (…) Je le dis sans faux-fuyant. (…) Certains ont été ministres parmi nous, ils ont fermé leurs portables. Je n’ai plus confiance au Rdr aujourd’hui et je n’aurai plus confiance au Rdr demain. (…) Je suis Dida de Lakota. Mon propre frère a été seulement Docteur à la Présidence au temps de Gbagbo, mais il a aidé toute la région. Je lui avais dit que j’ai foi en Alassane Ouattara et que je n’avais pas besoin de son aide. Mais qu’est-ce que j’ai constaté ? Dans mon village, dans mon “grin’’, il y a eu 2 ou 3 ministres, ils ont disparu. (…) On ne peut pas enlever un ministre Rdr et le remplacer par un ministre Pdci. (…) La part belle a été faite au Pdci. (…) Je suis l’un des non Dioula qui a bâti le Rdr à Treichville. J’ai été abandonné. Mon fils a été tué. Je suis resté dans la lutte. Mes parents Dida m’ont dit que j’allais payer cher parce que je suis le seul Dida qui soutient  ce burkinabè (parlant d’Alassane Ouattara, Ndlr). J’ai été arrêté et amené à l’École de police où on m’a dit que j’ai une nationalité douteuse, parce que je ne peux pas être un Dida et soutenir Alassane Ouattara. Je l’ai fait. (…) J’ai des amis qui ont été ministres. Ils prennent aujourd’hui leurs frères, sœurs ou neveux pour occuper des grands postes », a notamment expliqué, en pleurs, un Commissaire politique de Treichville.

Se sentant ému par le témoignage de ce dernier, Bictogo lui a, séance tenante, remis la somme de 500 000 FCFA et a décidé de le rencontrer personnellement en aparté pendant le week-end pascal.

Les ex-ministres Jeanne Peuhmond, Souleymane Coty et le Pr Lemassou Fofana étaient aux côtés de Bictogo pendant cette rencontre.

Alex A

afrikipresse

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