Traoré Brahima, l’un des responsables de sécurité des bureaux de vote à Abobo lors de l’élection présidentielle, a indiqué, ce lundi 26 janvier, à la barre, que l’ex-Première dame avait tenté de le corrompre en lui proposant une enveloppe. C’était, selon lui, dans la soirée du 28 novembre2010.
Il témoignait contre le nommé N’Guessan N’Guessan Venance dit « jumeaux » accusé d’avoir participé à une bande armée et d’avoir de ce fait extorqué des fonds, blessés et tués des personnes.
Selon ce dernier, l’ex-Première dame l’avait appelé afin de lui demander pourquoi il empêchait des personnes de voter. « Elle est venue me voir parce que c’est moi qui assurait la sécurité des bureaux de vote à Abobo. Je lui ai dit que j’ai empêché des jeunes Lmp d’introduire une seconde liste dans les bureaux de vote. Après un tour dans tous lesdits bureaux, elle m’a remis, par l’intermédiaire de Séka Séka, une enveloppe », a-t-il expliqué à la barre. Il a par ailleurs ajouté avoir refusé de prendre cette enveloppe parce qu’il avait juré « ne pas trahir ceux du Rdr qui l’avait envoyé pour sécuriser les lieux de votes et assurer le transport des urnes. »
Le fait d’avoir refusé cette enveloppe a fait de moi une cible potentielle, a-t-il indiqué. « Le lendemain des jeunes de Lmp parmi lesquels l’accusé N’Guessan N’Guessan Venance ont saccagé mon kiosque et brisé les vitres de ma voiture. Une balle tirée par ces derniers a écorché mon genou », a-t-il expliqué. C’est à la suite de cet incident qu’il s’est retrouvé à l’hôtel du golf.
Selon ce témoin, si l’accusé N’Guessan N’Guessan Venance est encore en vie, c’est grâce à lui. « Il est venu me voir avec sa mère pour me demander pardon. Je lui ai dit que je lui avais déjà pardonné mais qu’il parte voir les parents de ses victimes et certaines de ses victimes qui sont encore en vie ».
D’autres témoins appelés à la barre ont soutenu les propos de Traoré Brahima.
Même s’il a indiqué reconnaître certains témoins, N’Guessan N’Guessan Venance dit « jumeaux » a nié les faits qui lui sont reprochés.
Le second accusé appelé à la barre était le sergent de police Mel N’Da Guy.« On vous reproche le fait que le 10 avril, accompagné d’autres personnes en armes, vous avez fait irruption dans une cour à Yopougon académie où vous avez extrait sept personnes. Ces personnes sont portées disparues jusqu’à ce jour. Qu’avez-vous à dire pour votre défense ?», lui a demandé le président de la Cour, Tahirou Dembelé. « Je ne reconnais pas les faits », a répondu le sergent de police.
« Ils sont entrés dans la cour, ont fait sortir tous les hommes. Ils ont pris tous nos téléphones et nous ont demandé de les suivre. Profitant d’un moment d’inattention, je me suis enfui. J’avais pu identifier Mel N’Da Guy car je le voyais déjà au quartier et il m’avait également arrêté à un barrage d’auto-défense », a déclaré le témoin Coulibaly Inza. Selon le témoin, l’accusé portait ce jour-là, un brassard sur lequel était écrit « police » mais il ignorait à cette époque que ce dernier était un policier.
Une autre dame viendra confirmer les dires de Coulibaly Inza en indiquant être la sœur de quatre des personnes arrêtées et la mère d’un enfant de 13 ans qu’ils ont également amené avec eux.
Ouattara Ouakaltio