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Côte d’Ivoire – Vers une fissure de Fpi du camp Sangaré -Gbagbo ?

fpi sangare

La cohésion jusque-là sans faille au sein des tenants de la ligne dure du Fpi pourrait être entamée dans les prochains jours. A en croire des informations relayées par certains « Gbagbo ou rien », l’autre appellation des pro-Sangaré, l’immobilisme dans lequel l’on veut les contraindre n’est pas la meilleure voie pour le parti, si l’objectif est d’arracher la direction du pays à Alassane Ouattara.

Depuis le retour de Laurent Akoun de La Haye où il a eu deux entretiens avec le président Gbagbo, une frange du Fpi pro-Sangaré pense clairement qu’il faut faire avancer la lutte en participant à toutes les élections annoncées. On le sait, dans son compte-rendu fait devant ses camarades samedi 2 juillet 2016 à la Riviera Golf (un compte-rendu qui n’a pas encore fait l’objet d’un communiqué), Laurent Akoun a informé ses camarades que Laurent Gbagbo adoube le congrès de Mama et les résolutions qui en sont issues. En plus, toujours selon Akoun, Laurent Gbagbo souhaite que la base du parti soit consultée pour se prononcer sur sa participation ou non aux législatives.

Boycott

En réaction à cette instruction, une assemblée générale de la fédération Abidjan-Banco s’est tenue le dimanche 3 juillet 2016 au maquis Tantie Margot de Yopougon Selmer. A 98 %, les participants ont voté pour le boycott des législatives 2016, arguant que les conditions d’une élection juste et transparente ne sont pas encore réunies. Selon eux, toutes les réformes, tous les travaux de la Cei (Commission électorale indépendante) sont faits sans le Fpi, les prisonniers ne sont toujours pas libérés y compris Laurent Gbagbo toujours détenu à La Haye sans raison.

Cette posture n’est pas partagée par tous. De plus en plus de voix s’élèvent pour dire que tant que Ouattara est là, rien de probant ne peut s’obtenir sur ce dossier de transparence des élections. Aussi souhaitent-ils que le parti prenne une décision ferme de participation en mobilisant la base qui s’exclut déjà de la révision de la liste électorale en cours. La fronde au sein des pro-Sangaré est entretenue par la plupart des anciens élus qui croient encore en leur chance dans les anciens fiefs pro-Gbagbo. « On ne peut pas continuer à faire le jeu d’Alassane Ouattara. Nous devons sortir de notre peur et jouer pleinement notre partition dans le jeu électoral. On n’aura jamais toutes les conditions de transparence que nous réclamons. Mais je pense que si nous jouons fermement notre carte, on pourrait avoir un groupe parlementaire. C’est certain. J’y crois », analyse, dans l’anonymat, un ancien député à notre demande.

Entre quolibets et récriminations, se joue l’avenir du Fpi privé de son fondateur Laurent Gbagbo. La question est si sérieuse qu’après un premier report, le comité central du samedi 2 juillet fut particulièrement houleux selon des informations glanées çà et là. Pour le moment le consensus est loin d’être trouvé si bien que le communiqué de ce comité central reste différé. Le parti s’est contenté de communiquer sur le référendum annoncé et dont il rejette en bloc le processus et les motivations. C’est à ce niveau que l’on décèle la démarche politiquement incorrecte des pro-Sangaré qui en s’évertuant à faire des déclarations ne font rien pour donner une visibilité à sa base, complètement perdue et impuissante. Comment les pro-Sangaré feraient-ils barrage au projet de nouvelle Constitution s’ils n’invitent pas maintenant leurs militants à s’inscrire massivement sur les listes électorales, mieux en aidant les nouveaux majeurs à obtenir leurs papiers (Cni ou certificat de nationalité) devenus onéreux sous le régime Ouattara ?

Aujourd’hui, plus que hier, ils sont nombreux à penser que jamais, Laurent Gbagbo ne doit être abandonné à La Haye. Mais pour lui donner plus de chance de s’en sortir, il est impérieux qu’Alassane Ouattara perde le pouvoir en 2020, par les élections. Cette ligne-là est en train de faire son chemin de même que celle de l’unité au sein du parti.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

Par Connectionivoirienne

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