L’ouverture du procès de l’ex-chef de l’État, Laurent Gbagbo, et de son ministre de la jeunesse, Charles Blé Goudé, devant la cour pénale internationale (Cpi), le jeudi 28 janvier dernier, a bousculé les habitudes des populations dans la région du Goh et dans des localités environnantes.
Depuis près de 06 jours, le procès de la Haye modifié le quotidien des populations. Toutes les voies et moyens pour suivre en direct les audiences de la Cpi ont été déployées par les différentes couches socioprofessionnelles pour qu’aucun détail ne leur échappe. C’est le cas pour la plupart des fonctionnaires qui, à l’aide de la connexion internet ou de leur poste téléviseur, vivent dans leurs bureaux le procès. Même constat chez les travailleurs du privée dont certains ont tout simplement pris pour quartier général des magasins de commerçants voisins ou vendeurs d’appareils électro ménagers. Par contre d’autres, comme les paysans, les retraités, ou sans-emploi préfèrent faire leurs courses à des heures précises afin de vite regagner leurs domiciles ou des endroits discrets mais de grandes affluences, tels que les maquis, pour y suivre le procès. Les élèves, étudiants et enseignants ne restent pas indifférents à ces changements. De tous, ce sont les militants, toutes obédiences politiques confondues, qui sont très assidus devant leurs postes téléviseurs. Ils assistent au procès en fonction de leur tendance, pro-Ouattara ou pro-Gbagbo. Si au siège du Rdr, aucune disposition n’a été prise, les militants suivant le procès chez eux, les choses diffèrent dans le camp des frontistes. Au siège du Fpi, tendance Aboudramane Sangaré, les responsables du parti sous l’impulsion du fédéral Guika Djokri, ont mis les bouchées doubles. A l’aide d’un écran géant, les militants vivent au jour le jour le déroulé du procès de leur leader. C’est le même décor chez le leader du Cojep à Kpogrobouo, village natal de Charles Blé Goudé, qui comparaît aux côtés de l’ex-président ivoirien à la Cpi. L’ouverture du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé a redonné de l’espoir aux populations. La décrispation se lie sur les visages. Les parents semblent apprécier les arguments avancés par la Défense pour prouver l’innocence de leurs fils. D’ailleurs, chacune des occasions suscite de leur part, surtout au moment des pauses ou à la fin des audiences, des manifestations de joie à travers l’exécution de pas de danses du terroir. « Nous sommes rassurés par la défense du collectif des avocats. Dieu est en train de faire son travail. Cela ne peut que nous réjouir. Nous allons danser tous les jours car la vérité sera sue de tous , nous a confié un partisan de Gbagbo. De son côté, la police veille au grain à travers des déploiements d’éléments à des endroits stratégiques de la ville.
Venance KOKORA à Gagnoa
l’inter