04202024Headline:

Côte d’Ivoire – Voici pourquoi Banny, Essy, KKB et Koulibaly seront dans la marche du 28 septembre

banny et essy

 A un mois des élections présidentielles, quatre candidats demandent la recomposition de la CEI

Quatre candidats à l’élection présidentielle d’octobre 2015, ont exigé la recomposition de la Commission Electorale Indépendante (CEI) en charge de l’organisation des prochaines joutes électorales, a appris ce lundi, connectionivoirienne.net.

Charles Konan Banny, Mamadou Koulibaly, Kouadio Konan Bertin, et Kramo Kouassi, représentant le candidat Essy Amara en déplacement hors du pays, tous candidats à l’élection présidentielle ont à travers une conférence de presse qu’ils ont co-animée, émis des inquiétudes sur l’organe censé organiser les élections. A cet effet, ils ont tous, unanimement demandé au pouvoir en place, «la recomposition de la CEI, la révision de ses attributions et son mode de fonctionnement afin qu’elle soit conforme à la loi fondamentale, la remise à plat du code électoral avec des modalités et le dépouillement de publication de transport permettant la transmission en temps réel des résultats à la commission électorale aux observateurs et aux quartiers généraux des candidats, l’accès équitable pour tous les candidats à l’élection présidentielle aux médias de service public, le financement transparent et équitable des candidats, la sécurité des électeurs-des candidats et des élections». Ce qui reviendrait selon eux, à confier les élections à une commission électorale véritablement indépendante. Laquelle sera constituée de ‘’personnalités au-delà de tout soupçon, issues de la société civile qui travailleront avec un régime financier qui ne les instrumentalise point’’. Un profit nouveau qui disent-ils, permettrait à cette commission recomposée de se «soustraire du diktat de l’exécutif». Dans leur entendement, il s’agit de rechercher la meilleure formule pour garantir le suffrage universel et le consentement collectif en Côte d’Ivoire. Si pour eux, le mal profond de la CEI réside dans les attributions de cette commission, ses modalités et son fonctionnement ainsi que ses relations avec les autres institutions de la République, sa recomposition ferait l’économie en vies humaines des Ivoiriens contrairement aux élections présidentielles de 2010 qui ont fait plus de 3000 morts. Eux qui estiment avoir tiré les leçons des précédentes crises électorales et/ou postélectorales, se sont à juste titre donné pour slogan ‘’zéro mort en Côte d’Ivoire’’. Toutefois, face ‘’au mépris’’ des gouvernants quant à un dialogue avec l’opposition, ils croient «ne pas pouvoir rester plus longtemps dans l’inaction». Les quatre candidats, à ne surtout pas confondre avec la CNC, privilégient le dialogue qui aboutirait à un consensus qui lui, permettrait aux Ivoiriens d’aller voter en toute liberté. «D’un processus consensuel qui a duré 5 ans pour établir la liste électorale de 2010, on est passé à un processus confidentiel en 2015», se désolent-ils. Pour donc se faire entendre, ils ont lancé un appel à manifester à tous leurs militants et sympathisants le lundi 28 septembre, devant la Radiotélévision Ivoirienne (RTI) et la CEI, qui représentent des symboles. Aux hommes des médias et la communauté internationale qu’ils ont pris à témoin tout en qualifiant ce moment d’historique, ils ont demandé d’écrire ensemble l’histoire d’un pays où il n’y a jamais eu de passation de charges entre un président sortant et un président entrant.
Alors que l’on s’acheminait inexorablement vers la tenue du premier tour de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre prochain, voilà qui remet au goût du jour, la crédibilité du scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire, scrutin qu’Alassane Ouattara avait voulu théoriquement inclusif, crédible, transparent et civilisé.

DECLARATION LIMINAIRE

Conférence de presse des candidats à l’élection présidentielle 2015
Charles Konan Banny, Kouadio Konan Bertin, Mamadou Koulibaly et Amara Essy

Abidjan, le 21 septembre 2015

Chers Ivoiriennes et Ivoiriens,
Mesdames et messieurs les représentants des médias nationaux et internationaux,
Chers amis de la Côte d’Ivoire,

Depuis le 9 septembre 2015, le Conseil constitutionnel a publié la liste des 10 candidats définitivement retenus pour participer à l’élection présidentielle du 25 octobre 2015 en Côte d’Ivoire. Les trois candidats que nous sommes, signataires de la charte de la CNC ont, sans surprise et sans contestation aucune, été retenus.

En Afrique en général, et dans notre pays en particulier, la période électorale est malheureusement trop souvent synonyme de conflits, de violences, de tensions et de pertes de vies humaines. Les élections de 1995, de 2000 et de 2010 n’ont hélas pas dérogé à cela. Cette situation s’accentue lorsque les acteurs politiques refusent de s’engager résolument dans la voie du dialogue en vue du consensus qui permet au processus électoral de se dérouler de façon convenable, selon les règles de l’art et les standards démocratiques.

Si l’on regarde les statistiques des élections sur ces vingt dernières années, nous nous apercevons que le véritable enjeu n’est pas de mettre en place une commission électorale au sein de laquelle toutes les composantes politiques du pays sont représentées, mais qu’il s’agit de rechercher la meilleure formule pour garantir l’expression du suffrage universel et du consentement collectif dans notre pays.

Le mal profond de l’organe chargé des élections, au-delà de sa composition actuelle qui viole la loi ivoirienne, réside notamment dans les attributions de la commission, ses modalités de fonctionnement et ses relations avec les autres institutions de la République.

L’élection présidentielle de 2010 a couté la vie à des milliers de personnes. Cette funeste crise avait pour source des élections organisées et des résultats proclamés en dehors de tout cadre légal. Nous, candidats à l’élection présidentielle d’octobre 2015, avons tiré les leçons de cette crise meurtrière, et ne voulons plus qu’une seule personne perde la vie à cause d’une élection en Côte d’Ivoire.

Réunis au sein de la Coalition Nationale pour le Changement (CNC), nous avons mis en place une charte qui énonce les points sur lesquels un consensus doit être trouvé pour permettre aux Ivoiriennes et aux Ivoiriens d’aller voter en toute sérénité lors des élections à venir, et de voir leur choix, exprimé dans les urnes, respecté.

Pour cela, il nous semble judicieux de confier l’organisation des élections à une commission électorale véritablement indépendante, constituée de personnalités au-dessus de tout soupçon, issues de la société civile, comme nous le proposons déjà depuis de nombreux mois. Ces personnalités travailleront avec un régime financier qui ne les instrumentalise pas.

Dotées de prérogatives spécifiques, ces profils nouveaux devraient se soustraire du diktat de l’Exécutif. Ces personnalités pourront s’appuyer sur un code électoral qui garantit la sincérité ainsi que la transparence de toutes les opérations liées au vote.

Il nous semble adéquat que l’opposition en général et les candidats en particulier disposent d’un accès équitable aux médias de service public, depuis cinq ans entièrement dédiés à la propagande du candidat-président de la République sortant, de sa famille et de son gouvernement.

Il nous semble pertinent que le financement des candidats se fasse de façon équitable et transparente, ce qui n’est pas le cas actuellement, quand les candidats sont étouffés financièrement, en violation des lois, leurs soutiens menacés, leurs partisans poursuivis, alors que le candidat-président de la République sortant, sa famille et tout son gouvernement utilisent sans retenue tous les moyens de l’Etat pour battre campagne depuis plusieurs mois, excluant de fait, par de telles manœuvres, les autres candidats.

Dans tout pays démocratique, la mise à jour de la liste électorale se déroule, en temps ordinaire et annuellement. La commission chargée des élections a failli à cette obligation depuis 2011 en excluant de la liste des pans entiers d’électeurs, et la diaspora ivoirienne, notamment du Libéria.

Il nous semble à propos de réclamer que la sécurité des électeurs, des candidats et des élections ne soit pas confiée à des éléments qui sont, en réalité, des milices armées d’un parti politique ou d’un candidat, fut-il chef de l’Etat.

Depuis le 26 mai 2015, nous avons transmis copie de la charte de la CNC au président de la République, qui est également candidat, afin de solliciter une rencontre.

A toutes ces propositions légitimes que nous avons réitérées dans tous les forums de discussions qui s’offraient à nous, par toutes les voies démocratiques nécessaires, le candidat–président sortant a opposé un silence méprisant et le gouvernement a fait la sourde oreille.

Nous ne pouvons pas rester plus longtemps dans l’inaction. Nous sommes tenus de prendre nos responsabilités parce que les populations de Côte d’Ivoire et d’ailleurs attendent de nous que nous leur offrions, des élections sans contestation, sans bain de sang, et une alternance apaisée à la tête de l’Etat, lors de laquelle le président sortant et perdant ne sera ni en prison, ni en fuite, ni décédé.

C’est la raison pour laquelle, nous, Charles Konan Banny, Kouadio Konan Bertin, Mamadou Koulibaly et Amara Essy, candidats à l’élection présidentielle d’octobre 2015, demandons solennellement :
– la recomposition de la CEI ;
– la révision de ses attributions et de son mode de fonctionnement afin qu’elle soit conforme à la Constitution ;
– la remise à plat du code électoral, avec des modalités de dépouillement, de publication, de transport permettant la transmission, en temps réel des résultats à la commission électorale, aux observateurs et aux QG des candidats ;
– l’accès équitable pour tous les candidats à l’élection Présidentielle aux média de service public ;
– le financement transparent et équitable des candidats ;
– la sécurité des électeurs, des candidats et des élections.

En conséquence de tout ce qui précède, Nous demandons, dans l’intérêt supérieur de la Côte d’Ivoire, l’ouverture immédiate d’un dialogue réunissant tous les candidats pour asseoir le consensus autour des questions liées au processus électoral.

Nous n’avons pas d’armes et ne souhaitons pas de violence.

Nous avons un double devoir de responsabilité et de vérité.

Juste à côté de nous, l’exemple du peuple Burkinabè nous conseille et nous invite à la sagesse. A plusieurs reprises durant les douze derniers mois, chaque fois, que les gouvernants se sont cru au-dessus des lois et des populations, chaque fois que les tenants du régime ont tenté un passage en force, chaque fois que le pouvoir a voulu utiliser l’intimidation et la force pour s’accrocher, biaiser les règles, piétiner la démocratie et les espérances, lorsque tout semblait perdu, la volonté populaire et l’audace ont retourné la situation et renversé la donne.

Militantes et militants, sympathisantes et sympathisants de nos partis politiques, membres de la CNC, citoyennes et citoyens, démocrates ivoiriens, l’heure est venue de nous mobiliser pour sauver la démocratie.

C’est pourquoi, ici et maintenant, nous appelons toutes les forces vives, toutes les candidates et tous les candidats à nous rejoindre dans la marche que nous organisons sur la RTI el la CEI, le lundi 28 septembre 2015.

Il ne faut jamais pousser le peuple à bout !

Merci.

connection

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