Alassane Dramane Ouattara a fini par avoir la présidentielle qu’il s’est entêté à organiser dans le flou et la fraude. Ce dimanche 25 octobre 2015, Abidjan s’est réveillé timidement.
Au Groupe scolaire Colombe, à Koumassi-Assomption, à 10 h 46 mn, le centre de vote ne connait pas une animation particulière. Deux agents des forces de l’ordre sont assis et observent. Dans le Bureau de vote No 3, un électeur butte contre la tablette électronique. Cette machine que le candidat Essy Amara avait décriée, la trouvant illégale et susceptible de changer frauduleusement le cours du vote. Le jeune électeur tente plusieurs fois avant d’être accepté par la machine. Il n’y a que deux représentants de candidats dans la salle. Celui de Dramane Ouattara et celui d’Affi N’Guessan. Constat : des électeurs retirent ce jour même leurs cartes d’électeur et votent. Selon l’information, lorsqu’un électeur a son nom sur la liste et n’a pas de carte d’électeur, il est autorisé à voter avec sa carte d’identité. Consigne de la Commission électorale indépendante (CEI) de Youssouf Bakayoko.
Quelle est la nouvelle procédure de vote ? Lorsqu’arrive l’électeur, il commence par la tablette électronique. Sur cette tablette, l’agent du Bureau de vote scanne un code, celui qui est inscrit sur la carte d’électeur. Ensuite, l’électeur pose son index sur un creux de la tablette. Quand tout est normal, l’appareil indique la mention « Peut voter ». Mais c’est là qu’il y a des problèmes. Parce que la carte mémoire de l’appareil ne reconnait pas l’empreinte de certaines personnes, même si elles ont toutes leurs pièces. Et certains présidents de Bureau de vote évoquent là des métiers qui useraient les empreintes digitales des pratiquants. Et bien souvent, il est demandé à l’électeur qui a ce problème d’aller se laver les mains et de réessayer. Après cette étape, arrive la phase manuelle. La carte d’électeur passe au deuxième agent du Bureau de vote qui vérifie si la personne a effectivement son nom sur la liste. Quand le nom est retrouvé, l’agent met un sticker sur le bulletin de vote, plie le bulletin en quatre parties, puis le remet à l’électeur qui va dans l’isoloir. Lorsqu’il finit et met son bulletin dans l’urne, il revient chez le deuxième agent du bureau de vote pour signer et tremper son doigt dans de l’ancre indélébile.