Diallo Lancina, le chef des dozos d’Abengourou, a accordé une interview à nos confrères de Notre Voie. Au cours de cet entretien, il évoque certains sujets qui ont fait ou qui continuent de faire polémique, à savoir le salaire qui leur serait versé chaque mois par le pouvoir, leur participation à des combats et exactions durant la crise post-électorale de 2011, de même que leur relative impunité. Morceaux choisis.
« Certains disent que nous sommes payés par mois par le pouvoir Alassane Ouattara. Je m’inscris en faux. En tout cas, à ma connaissance, nous n’avons jamais reçu un centime d’un pouvoir politique ».
« Le rôle premier des dozos, c’est de sauver les vies humaines. Par exemple, désenvoûter une personne, aider celui qui est dans des difficultés, guérir les malades. Le dozo est un tradi-praticien. En réalité, il n’a pas sa place en ville, mais en milieu rural. Moi, j’étais en campagne. C’est avec l’évolution de la société que je suis revenu ici pour aider les gens malades. Le dozo ne fait pas de mal ».
« Je vous le dis, un vrai dozo ne peut pas faire du mal à quelqu’un. Le dozo est l’homme qui respecte son prochain et respecte la vie humaine. Je vais vous éclairer un peu. Les vrais habits des dozos ne se vendent pas n’importe où. Malheureusement, les habits confectionnés dans le Nord de la Côte d’Ivoire font office d’habits de dozo. Quand vous voyez des gens dans cet accoutrement, on dirait des vrais dozos. Ce sont eux qui commettent des bêtises partout dans les villages, campements et hameaux. »
« Officiellement, je n’ai pas encore été saisi qu’un dozo a volé, tué ou commis des exactions à Abengourou. Nous avons nos sanctions propres. Car en prêtant serment devant le fétiche, le Dankoun, l’initié prend l’engagement de ne pas tuer quelqu’un. Alors, si tu violes cette règle, tu assumeras les conséquences. »
imatin