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Côte d’Ivoire:Le buzz du jour -voici ce que Karim Ouattara dit de Soro

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Conseiller Spécial du Directeur Général de la Loterie Nationale de Côte d’Ivoire (LONACI), Karim Ouattara ne veut pas se faire conter l’histoire récente de son pays.

Petit-fils et fils de chef de canton, il est ancré dans la tradition Senoufo et n’a pas la tête en l’air. Sympathisant du Président Ouattara, Karim Ouattara refuse d’être ‘’un radical’’. ‎Depuis quelques temps, il s’est donné pour mission, la réélection du Président de la République en Octobre 2015.

Dans cette interview exclusive, il parle de Guillaume Soro, d’Ibrahim Ouattara (photocopie), d’Ibrahim Coulibaly (IB), de Charles Konan Banny, de sa performance réalisée à la LONACI et de sa caravane ‘’Special One’’.

Karim Ouattara par-ci, Karim Ouattara par-là ! Qu’est-ce qui vous fait courir ?

Permettez-moi de remercier d’abord, les responsables de L’Intelligent d’Abidjan qui mènent des investigations de qualité allant dans le sens de la paix et de la réconciliation des Ivoiriens. Je suis un jeune Ivoirien épris de paix et de justice qui a envie de vivre dans une société paisible.

Je veux contribuer à ma modeste façon à la consolidation de la paix retrouvée, au renforcement de la dynamique de développement qu’a amorcée la Côte d’Ivoire sous l’ère Alassane Ouattara. Je le fais avec mes maigres moyens et quelques soutiens qui me viennent en aide comme le Président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, pour réussir la promotion des actions de développement du Président Alassane Ouattara.

Reconnaissons en toute objectivité le travail de qualité que fait le Président de la République depuis quelques années. Même si on n’aime pas le lièvre, il faut reconnaitre qu’il court vite. Certains Ivoiriens n’aiment pas le Président Ouattara, ce qui est leur droit, mais ils aiment son travail. Qu’ils votent alors pour ses œuvres, car cela est un devoir citoyen vis-à-vis de la nation. Moi, j’aime le Président Ouattara et j’aime son travail.

D’où vient Karim Ouattara ?

Je suis né d’un père Sénoufo, ancien chef de canton de Niéllé et d’une mère Malinké de la sous-préfecture de Kaouara, dont je suis l’aîné. J’ai beaucoup de frères et sœurs avec qui l’entente est parfaite bien qu’étant de mères différentes. Mon oncle, Ouattara Zana François est l’actuel chef de canton. Je ne suis pas un prince mais descendant de chef.

J’ai fait l’école primaire au village, parce que mon défunt père qui travaillait à la COTOA et résidait à Treichville avant son intronisation au village avait décidé ainsi, de sorte que ses enfants aient au moins un pied dans la tradition Sénoufo.

Aujourd’hui, cela nous a été très utile, en ce sens que je parle parfaitement le Sénoufo et je connais bien ma culture. J’ai été orienté après mon CEPE au Collège Municipal de M’Bengué où j’ai obtenu mon BEPC. Ensuite, j’ai été orienté à Ferkessédougou, au Lycée moderne et c’est de-là que ma carrière politique a véritablement démarré par mon engagement syndical.

Je reconnais quand même que j’étais un peu turbulent au collège et mon livret scolaire vous édifiera car il est marqué : « élève travailleur mais turbulent ». C’est au lycée de Ferké que mon tempérament calme a été forgé. Et c’est dans cette période, 97-98, qu’arrive Guillaume Soro, le Secrétaire général de la FESCI dans le cadre de la politique nationale d’implantation de son mouvement.

Je ne le connaissais pas personnellement. J’avoue que, suite aux propos qu’il avait tenus ce jour-là au cours de son meeting sous le manguier au lycée moderne de Ferké, j’ai été converti aux premières notions du syndicalisme.

J’ai été converti par Guillaume Soro, en ce sens que j’ai trouvé en lui, un homme de grandes vertus. C’est ainsi que j’ai approché les membres du bureau circonstanciel sortant qui avait la charge d’organiser les élections pour m’intéresser à la chose syndicale.

J’ai proposé ma candidature au poste de Secrétaire général de la FESCI section lycée moderne de Ferkéssedougou. Au sortir des élections, il y eu parité de voix entre un “ancien”, Nagnin Coulibaly alias Jésus et moi. Et compte tenu de son expérience, j’ai accepté de le seconder en tant que secrétaire général adjoint, afin d’éviter des débats inutiles.

Donc c’est de là qu’est parti votre amour pour Guillaume Soro ?

Bien sûr ! Et c’est moi qui ai implanté la FESCI à Ouangolo, Diawala et Sinématiali. Même si je n’étais pas chaque fois le premier de la classe, je peux vous affirmer que j’étais tout de même dans le peloton de tête. Pour dire que la FESCI n’était pas ou n’est pas un regroupement de fainéants.

Il se raconte aussi que Karim Ouattara avait des liens étroits avec le major Coulibaly Ibrahima dit IB…

Je n’ai pas véritablement eu de lien avec le major IB. J’ai échangé avec l’un de ses collaborateurs lorsqu’il y a eu des échauffourées entre les hommes de IB et ceux mis en mission par le Président de la République Alassane Ouattara pour sécuriser le pays, en particulier Abidjan, dans la période de contestation militaire du président sortant. C’était au moment de la mise en forme des Forces républicaines, en pleine crise postélectorale. Et à un moment donné, il y avait des affrontements entre des éléments se réclamant de IB et les éléments des FRCI.

Vous voulez dire que vous avez servi de médiateur entre le camp Ouattara et celui de IB ?

Il ne s’agissait pas de camp Ouattara. Il s’agissait d’harmoniser un malentendu entre les Forces républicaines dirigées par le Général Soumaïla Bakayoko et une faction de combattants se réclamant du major IB.

D’abord, ce sont les riverains qui nous avaient remonté l’information selon laquelle, il y avait des affrontements entre des frères d’armes. J’ai eu des contacts avec les proches collaborateurs du major IB. J’ai même eu l’occasion d’échanger une seule fois avec le major IB lui-même au téléphone.

J’ai estimé que les FRCI dont les éléments du major IB faisaient partie, se faisaient harakiri, pendant que les populations avaient besoin de sécurité et le Président Ouattara de sérénité pour mieux prendre les rênes du pays. Malheureusement, la situation ne s’est pas améliorée et cela a donné le résultat que nous déplorons tous.

Aujourd’hui comment ressentez-vous la mort du major IB ?

C’est dommage et c’est regrettable, surtout pour quelqu’un comme moi qui suis proche de Guillaume Soro. C’est une situation qu’on aurait pu éviter. Guillaume Soro regrette la mort du major IB. Beaucoup de choses se disent et ne sont pas fondées. C’est parce que Guillaume Soro n’a pas encore eu l’occasion de se prononcer sur la question que des mensonges sont pris pour des vérités. À mon avis, il se tait par respect pour la mémoire du major IB.

Tous les mensonges qui sont diffusés sont des vérités d’aujourd’hui seulement ; demain lorsque Guillaume Soro s’exprimera sur la question, il est clair que beaucoup se rendront compte qu’ils l’avaient accusé sans fondement. C’est avec beaucoup de respect que Guillaume parle de son frère allié.

Qui connaît Guillaume Soro et son attachement à la tradition, sait qu’il accorde beaucoup de considération au ‘’jeu d’alliance ethnique’’. En témoigne son récent patronage et sa présence effective à la première édition de l’événement culturel dénommé “Carrefour des Alliés”.

A vous entendre, vous démentez les accusations de ceux qui disent que c’est Guillaume Soro qui aurait demandé l’élimination physique du major IB ?

Je n’ai pas besoin de répondre à la place de Guillaume Soro. Il le fera lui-même. Ibrahim Coulibaly était un frère à Guillaume Soro parce qu’ils ont mené ensemble une lutte, un combat pour le rétablissement du droit et la démocratie. Nul ne peut se réjouir de la mort de son ennemi et IB n’était pas l’ennemi de Soro.

IB était son frère. Soro, lui-même, donnera sa position le moment venu sur la question et je ne veux pas me faire passer pour son avocat. Mais je puis vous dire que Guillaume Soro regrette la mort de IB et il a de la peine quand il en parle. Lorsque Guillaume Soro vous parle du temps qu’il a passé avec le major, vous sentez qu’il le dit avec amour et respect. En somme, je vous dis que Guillaume Soro n’a jamais nourri de méchanceté contre ce monsieur-là.

Dommage que certaines personnes continuent de répandre des contrevérités et de faire croire que c’est Guillaume Soro qui aurait envoyé des gens pour faire assassiner le major IB. J’avoue que c’est malsain cette façon de prendre des raccourcis pour opposer les Ivoiriens.

Vous devez aussi être dans les bonnes grâces du Président de la République, dans la mesure où son jeune frère ‘’photocopie’’ a été le témoin de votre mariage…

Depuis 2008, Ibrahim Ouattara ‘’photocopie’’ est mon témoin de mariage. Contrairement à ce qu’on dit, le Président Ouattara n’a pas été le parrain de mon mariage. Mais toujours est-il que j’ai sa bénédiction de loin.

En 2008 lors de mon mariage, le Président Ouattara n’était pas encore au pouvoir. Mais mon témoin, son frère cadet, Ibrahim a honoré mon mariage de sa présence et est même resté à mes côtés jusqu’à tard dans la nuit. Je ne cesserai de lui dire merci.

Karim Ouattara a toujours été dans l’ombre de Touré Mamadou, conseiller du Président de la République. Y a-t-il une complicité entre vous et lui ?

Touré Mamadou est mon frère et je ne veux pas faire de jaloux (rire…). Touré est un modèle pour la jeunesse. Il est intelligent, brillant, structuré et sincère dans ses relations. C’est à travers mon témoin de mariage, le frère du Président Ouattara, que j’ai connu Touré Mamadou. C’était bien avant l’élection présidentielle de 2010. Touré Mamadou et moi, nous nous comprenons très bien.

Aujourd’hui, quelle est votre situation à la Loterie nationale de Côte d’Ivoire (LONACI) ?

Je suis entré à la LONACI en tant que directeur commercial et marketing (DCM), après avoir été manager, chez un opérateur de téléphonie mobile où j’ai passé 9 ans. Au bout de 3 ans à la LONACI, je suis passé de directeur commercial et marketing, à conseiller spécial du Directeur Général.

N’avez-vous pas été chassé de votre poste de directeur commercial et marketing pour incompétence?

Je vous rappelle que je suis passé de Directeur Commercial et Marketing à Conseiller Spécial du DG, toujours dans la même LONACI. C’est pendant que j’étais DCM à la LONACI qu’il y a eu le maximum de produits innovants lancés sur le marché après une vaste campagne institutionnelle soigneusement élaborée et exécutée.

La compétence d’un directeur commercial et marketing se justifie par sa capacité d’anticipation et à pouvoir innover selon l’orientation et le besoin du marché et à atteindre les objectifs commerciaux fixés par la Direction Générale.

Et moi à la LONACI, je l’ai réussi et je dis merci à mon équipe qui était constituée de jeunes dynamiques, smart et engagés. La LONACI a franchi pour la première fois, la barre des 40 milliards FCFA de chiffres d’affaires annuel avec moi comme DCM et personne ne peut nier ce fait. Désormais, je veux éviter ce genre de débat inutile qui n’apporte rien à mon avenir. Quand on veut remercier quelqu’un pour incompétence, on ne le nomme pas conseiller spécial du Directeur Général.

Proche de Charles Konan Banny, vous lui auriez promis soutien et loyauté depuis Dakar. Ne pensez-vous pas l’avoir trahi aujourd’hui?

Il n’y a aucune trahison entre Monsieur Banny et moi. Entre nous, il existe une relation de respect mutuel. C’est-à-dire le respect entre un père et son fils. Il connaît mes prises de position. Le Premier ministre Banny sait comment je suis, car je ne fais pas de saupoudrage lorsque je m’engage dans une mission. Je ne l’ai pas connu lorsqu’il était à la BCEAO. Je ne l’ai pas connu lorsqu’il était Premier ministre.

Comment l’avez-vous connu alors?

Nous nous sommes connus pour la première fois entre les deux tours de la présidentielle de 2010, par l’entremise de l’un de ses neveux avec qui j’ai partagé les mêmes bureaux lorsque j’étais dans une boîte de téléphonie mobile.

C’est surtout à cause de mon mouvement qui militait en faveur de la non-violence et pour le fair-play électoral, que mon collègue a bien voulu arranger, à ma demande, cette rencontre entre Banny et moi.

Arrivé chez lui à Yamoussoukro, j’ai demandé au Premier ministre Banny de soutenir la candidature du Président Ouattara au second tour. C’était une initiative personnelle. Personne ne m’a envoyé pour solliciter le soutien de Banny à Ouattara.

J’ai expliqué à Banny que je n’avais rien contre Laurent Gbagbo, sauf le fait qu’il avait géré la Côte d’Ivoire pendant 10 ans et qu’il fallait donner l’opportunité à une nouvelle intelligence (Alassane Ouattara), pour qu’il montre aux Ivoiriens une autre façon de gouverner.

Et c’est ce message que j’ai tenu au Premier ministre Banny. J’avoue qu’il m’a écouté respectueusement et humblement. Et vraiment je voulais l’en féliciter et le remercier. C’est au sortir de là que le Premier ministre Charles Konan Banny nous a instruit, moi et trois autres membres de la délégation qui se reconnaîtront, de rentrer à Abidjan et de lui faire une proposition de déclaration de soutien à Ouattara qui a été la première déclaration de soutien de Banny à Ouattara avant la campagne du second tour.

N’est-ce pas en reconnaissance de cela qu’il a été nommé président de la CDVR grâce à vous ?

Ce n’est pas grâce à moi. Mais grâce à lui-même, ses valeurs intrinsèques qui lui ont valu cette nomination à la tête de la CDVR. Je pense qu’il a été un des facilitateurs de l’Accord politique de Ouagadougou. Il a été aussi, celui qui a laissé son poste de Premier ministre sans trop de débat pour permettre l’application du schéma politique du dialogue direct.

Donc pour moi, ce sont des éléments qui ont milité en sa faveur, pour avoir les rênes de la réconciliation. C’est après qu’il m’a fait appel pour l’accompagner dans sa mission. Donc, je ne connaissais Banny, ni d’Adam, ni d’Eve avant les deux tours de la présidentielle de 2010.

Aujourd’hui vous êtes proche de Guillaume Soro qui est politiquement opposé à Banny. Comment vous sentez-vous dans votre peau?

Je suis quand même surpris d’entendre que Guillaume Soro est politiquement opposé à Banny. Guillaume Soro, n’est pas candidat et ne fait pas l’opposition politique à Banny. C’est Banny qui s’est fixé une mission de candidature présidentielle, ce qui fait de lui de facto un opposant au Président Ouattara et non à Soro.

Le Président Ouattara est au pouvoir avec Guillaume Soro comme président de l’Assemblée Nationale et député sous la bannière du même parti politique que le chef de l’Etat. Donc l’opposition qui naît, est celle venant du Premier ministre Banny et non le contraire. Je ne me sens pas mal à l’aise, parce que cela démontre une fois de plus, la responsabilité que j’ai vis-à-vis de mes convictions et de mes pensées.

Et lorsque j’ai travaillé avec Banny, ce n’était pas dans le cadre d’un club de soutien où d’une association de quartier, encore moins d’un parti politique. C’était une mission de la CDVR pour réconcilier les Ivoiriens. La CDVR était une organisation de la société qui devait réunir tous les Ivoiriens et elle était composée de religieux, de chefs traditionnels et des membres de parti politique de tout bord.

J’y suis arrivé en tant que quelqu’un qui avait déjà travaillé dans la société civile pour le rapprochement de certaines positions. Donc Banny a vu certainement en moi quelqu’un qui allait au-delà du sectarisme, pour aller vers les autres. C’est peut-être cela qui a milité en ma faveur.

Mais si aujourd’hui, certaines personnes veulent faire un glissement de cette mission vers un parti politique, je dis non et je m’inscris en faux. Sinon personnellement, je me sens à l’aise. Je vous l’ai dit et je vous rappelle que depuis 1997, j’ai cru en l’homme Soro Kigbafory Guillaume, et il est resté constant. Et c’est cette constance qui continue de me “séduire” chez lui.

Peut-on parler de constance de Guillaume Soro, alors que ses détracteurs disent qu’il a trahi Laurent Gbagbo ?

Je pense que le président de l’Assemblée Nationale, Guillaume Soro a expliqué sa vision. Il a dit qu’il est un homme de mission. Et lorsqu’il travaillait comme Premier ministre aux côtés du Président Gbagbo, il ne travaillait pas pour l’ex-président. Il travaillait pour la Côte d’Ivoire, et c’était une mission nationale qu’il s’était assignée en vue d’organiser des élections transparentes, libres, crédibles et démocratiques.

Et lorsque vous fixez des règles et qu’à l’arrivée, la transparence et la démocratie s’expriment, le seul camp que vous choisissez, c’est bien celui de la vérité, la vérité des urnes, celui de la Côte d’Ivoire, ton employeur. Même si cette vérité est en défaveur du président en fonction, vous avez l’obligation devant l’histoire, de dire la volonté du peuple qui est la volonté de Dieu. Donc s’il y a trahison de l’ex-président Gbagbo, celui-ci devrait s’en plaindre au peuple de Côte d’Ivoire et non à Guillaume Soro.

Pourquoi Guillaume Soro n’attend-t-il pas cette fois-ci la fin de la présidentielle de 2015 pour faire allégeance à un candidat ?

Guillaume Soro est député Rdr. Il est un élu du peuple, mais sous la bannière Rdr. Donc il appartient à une famille politique et ce parti politique a fait le choix de son candidat. Il est tout à fait normal qu’il fasse la promotion de ce candidat. Donc, il est libre comme tout autre député qui peut dire qu’il soutient Banny ou Essy. Guillaume Soro est en phase avec l’idéologie du Rdr.

Parait-il que vous avez des accointances aussi avec Charles Blé Goudé…

Je vous rappelle que j’ai été un responsable local de la FESCI pendant la période 97-99. Ceux qui connaissent la maison, savent que 98-99 a été une période mouvementée au sein de la FESCI, du fait de la succession de Guillaume Soro qu’il fallait organiser, en procédant à l’élection d’un nouveau SG national.

J’étais de la délégation venue de Ferké pour l’AG de la FESCI à l’Université de Cocody en 1999. Après l’élection du Camarade Blé Goudé Charles comme SG, il a pris contact avec les responsables de sections de FESCI, dont la nôtre. La FESCI à l’époque de Blé Goudé avait trois pôles très actifs, le Sud avec Abidjan, l’Ouest avec Divo et le Nord avec Korogho et Ferké.

Voici comment sont établis mes premiers contacts avec Blé Goudé qui par ailleurs, a eu à payer pour certains de mes déplacements entre Abidjan et Ferké, pour prendre les instructions du BEN. J’avais à peine la vingtaine d’âge et par mes prises de positions syndicales, j’ai connu l’étreinte des menottes et flirté avec les maisons d’arrêt de Ferké et Korogho au moins quatre fois.

Quand les gens nous voient aujourd’hui, ils pensent que nous sommes tombés de nulle part. Chacun de nous a une petite histoire et tôt ou tard, cela finira par se savoir. Comme un jour viendra où les gens qui pensent et disent que Guillaume Soro n’est pas un militant de première heure du RDR, comprendrons qu’une organisation se gère de façon multiforme, avec ses faces cachées et ses faces apparentes.

Ils comprendront un jour même qu’il y a eu très tôt, des contacts entre Feu Djeny Kobena et Guillaume Soro. Quant à moi, je veux rester humble et penser à rapprocher les camps susceptibles d’être des germes de combats fratricides demain. C’est pourquoi j’entretiens toujours de bonnes relations avec Charles Blé Goudé, et ma mission de conseiller jeunesse à la CDVR, a renforcé nos liens. Avant son arrestation au Ghana, Blé et moi étions en contact dans le cadre du processus de réconciliation.

Depuis qu’il est à La Haye, je n’ai pas encore eu de contact direct avec lui, mais j’échange régulièrement avec ses représentants ici à Abidjan et à travers eux, lui et moi sommes en contact. J’irai rendre visite à Charles Blé Goudé à La Haye. Ma demande de visite a été déjà formulée et je suis convaincu que cette place n’est pas sa destination finale.

Vous avez décidé de soutenir les actions de développement du président Ouattara en sillonnant la Côte d’Ivoire avec des camions-podiums achetés à 600 millions à Singapour, pendant que des Ivoiriens crèchent…Trouvez-vous cela normal ?

Permettez-moi de faire l’économie des détails et de remercier Guillaume Soro d’avoir investi son argent dans l’achat de camions-podiums pour la campagne du Président Ouattara en 2015, là où des soutiens à un candidat en 2010 achetaient des chars.

Comment peut-on être amnésique au point d’omettre qu’une ONG dénommée “La vie” sillonne la Côte d’Ivoire au nom de Guillaume Soro, depuis des années pour soigner gratuitement des milliers d’Ivoiriens qui souffrent de cataracte, d’hernie et de bien d’autres maladies. Ne comptez pas sur moi pour tenter de raisonner ou ramener la mémoire à des gens qui ont une amnésie sélective.

L’après-Ouattara, c’est maintenant. Comment le préparez-vous à votre niveau ?

Nous travaillons sur aujourd’hui. Aujourd’hui, il s’agit de faire la promotion des actions du Président Ouattara. Si nous commençons à faire des projections, à courir après demain nous allons sans doute perdre aujourd’hui. Laissons les projections et travaillons sur aujourd’hui.

Réalisée par Dosso Villard

Source : L’Intelligent d’Abidjan

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