04242024Headline:

Côte d’Ivoire/Mutinerie-Enquête parlementaire: La révolution Sidiki Konaté!

L’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire s’est assignée une nouvelle mission certes dans ses attributions, mais nouvelle pour les Ivoiriens…

L’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire est la deuxième institution de l’Etat. Du moins, c’est ce que nous ont appris nos Constitutions respectives, au regard du régime qui est le nôtre, le régime présidentiel. Mais beaucoup d’Ivoiriens ont remarqué que depuis belle lurette, cette assemblée semble être à la solde des pouvoirs exécutifs qui se succèdent à la tête de notre pays. C’est de bonne guerre, puisque tous les régimes successifs ont eu pour priorité de s’accaparer la majorité parlementaire, pour ne pas qu’il y ait de sons discordants concernant la gestion du pouvoir d’Etat. Sous la troisième république, nos gouvernants ont tellement assimilé la leçon qu’ils ne se la sont pas fait conter. L’objectif aux législatives était la même que celle des pouvoirs précédents, donner une majorité forte au Président, pour pouvoir gouverner tranquillement. On ne peut leur en vouloir du moment où c’est la donne dans toutes les démocraties et même en France où le tout jeune nouveau Président Emmanuel Macron, abonde dans la même veine! Mais au moment où sous d’autres cieux cette assemblée saisit l’ampleur de son importance et de son rôle -quel que soit le pouvoir en place- en Côte d’Ivoire, elle semble se muer à celui de contenter le chef, où à tout le moins, de ne pas se frotter à lui à rebrousse-poil.

Du neuf avec de l’ancien

L’Assemblée nationale ivoirienne veut innover, en faisant une nouvelle ratatouille, avec des ingrédients qu’elle a déjà dans sa besace. En initiant une enquête parlementaire sur la récente mutinerie qui a eu lieu en Côte d’Ivoire, œuvre des ex-FAFN. En effet, «à l’initiative de la Commission défense et sécurité, les parlementaires membres de ladite commission se sont réunis à la Rotonde, au Plateau, pour plancher sur la situation sécuritaire du pays. Sidiki Konaté, président de cette commission et ses collègues ont souhaité, au terme d’un huis-clos, la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire.» («Frat Mat.info», 17/5)  Et en quoi consistera cela, concrètement ? Ecoutons, à travers le même confrère : «Nous allons demander à Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale d’engager une enquête. La sécurité, la quiétude des Ivoiriens, la stabilité sont une préoccupation pour chacun de nous tous. Il est bon que les députés aient la bonne information. Nous voulons comprendre ce qui s’est passé afin de faire des propositions au Chef de l’État, a-t-il indiqué. Les députés membres de cette commission ont décidé par ailleurs d’envoyer des délégations à travers le pays pour échanger avec les militaires, les populations et tous les acteurs sur ces derniers événements. ‘’Cela va nous permettre de comprendre la situation et faire des recommandations. Notre rôle est de participer à la consolidation et à l’effort de l’émergence prônée par le Président de la République’’ » On ne peut qu’applaudir des deux mains, d’autant plus que dans notre nouvelle Constitution datant de 2016, au titre 4 du pouvoir législatif, chapitre 3  des pouvoirs du parlement et à l’article 93, il est indiqué que «le Parlement vote la loi et consent l’impôt. Il contrôle l’action du gouvernement et évalue les politiques publiques.»  Mais il faille le dire, c’est du nouveau pour notre Assemblée qui s’est tue devant moult problèmes connus par la nation, et que c’est maintenant, qu’elle sort son arme de contrôle massif. On se rappelle que ce n’est pas la première mutinerie, et qu’il y a eu une grève de l’administration qui a paralysé le pays pendant près d’un mois. Sans oublier la récente affaire de découverte d’une cache d’armes, et bien avant, le phénomène de l’agro business. Et même que cette assemblée a de tout temps été informée de l’existence du marché d’AdjaméRoxy le temple des médicaments de la rue, sans broncher. Et tutti quanti…

De la commission d’enquête parlementaire

Une commission d’enquête permet à une assemblée, au titre du contrôle de l’action gouvernementale, de recueillir des éléments d’information sur des faits précis concernant la gestion d’un service public (comme, par exemple, l’état des prisons, les dysfonctionnements de la justice, les dysfonctionnements, la gestion de  crises sanitaires), la gestion d’une entreprise nationale, des questions de société (comme, par exemple, le sida, l’immigration, le temps de travail, l’énergie, les , l’avenir de l’énergie solaire…). Pour peu que l’on puisse dire, c’est une vraie révolution que des députés ivoiriens veuillent avoir une information, la vraie, et se mettre en branle pour cela. Pourvu que cela perdure et ne fasse pas perdurer les ragots des mauvaises langues pour qui il n’y a pas de fumée sans feu, pour la circonstance…

KONE ADAMA, in L’Eléphant déchainé 548

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