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Côte-d’Ivoire/Procès de Guéi/ Séka Séka:”Voici Comment j’ai conduit Ouattara à l’ambassade de France”

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Procès sur l’assassinat de Robert Guéi/ Séka Séka : « Comment j’ai conduit Alassane Ouattara à l’ambassade de France »

Yves Zogbo cité à la barre

Séka Yapo s’est exprimé pendant près de 4 heures.

Les premiers témoins dans le procès relatif à l’assassinat du général Robert Guéi, son épouse et sa garde rapprochée, ont été entendus, le mardi 2 février 2016, lors d’une audience au camp Gallieni au Plateau.

Parmi ceux-ci, le Colonel-major Kouamé Julien Kouamé, commandant de la Garde républicaine (Gr) de Yamoussoukro au moment des faits, et actuel commandant en second des Forces terrestres. Lors de son audition en début d’après-midi devant le Tribunal présidé par le juge Dembélé Tahirou, l’officier a affirmé avoir vu Anselme Séka Yapo dit Séka Séka, donner la mort à l’épouse de l’ex-président ivoirien. « J’ai vu des gens pénétrer le domicile du général, et ils en sont ressortis avec Madame Guéi. Pendant ce temps, il y a eu un coup de feu. J’ai vu le commandant Séka Séka tirer sur Mme Guéi. C’est le commandant qui a fait feu, a déclaré le militaire. C’était un événement surprenant car, il n’y avait aucune hostilité, aucun coup de feu ». Poursuivant son témoignage, le Colonel-major Kouamé, qui a, par ailleurs, indiqué être venu dès les premières heures de la crise « se mettre à la disposition de son unité », a fait savoir que cet incident l’avait conduit immédiatement à rentrer à la base de la Gr. « Après la scène, j’étais horrifié. Je suis donc parti », a déclaré le témoin.

Avant ces témoignages, le principal mis en cause a pu s’exprimer devant le Tribunal. Pendant près de 4 heures, Séka Séka s’est attelé à démontrer aux juges, son innocence. « Je n’ai jamais été à la Cathédrale ou au domicile du général Guéi », a clamé l’ex-aide de camp de Simone Gbagbo. A l’en croire, le 19 septembre 2002, après avoir participé à la défense du camp d’Agban et à l’extraction du général Touvolly Bi Zogbo, il est resté presque tout l’après-midi en station devant la résidence de l’ambassadeur d’Iran en Côte d’Ivoire où s’était retranché, selon lui, l’actuel président ivoirien, Alassane Ouattara. « Le ministre Lida m’a envoyé à la résidence du président Alassane Dramane Ouattara, pour le sécuriser car, il lui avait dit qu’il se sentait menacé. Arrivé sur les lieux, nous avons demandé aux vigiles, ils nous ont dit que depuis 8 heures, le président Alassane Dramane Ouattara s’est déplacé avec d’autres à la résidence de l’ambassadeur d’Iran, pour se réfugier. Nous sommes donc restés devant la maison de l’ambassadeur », a relaté l’accusé, avant d’ajouter: « C’est aux alentours de 15 h 30- 16 h que le ministre Lida m’a dit de rentrer car le président Alassane Ouattara dit qu’il n’a pas besoin d’un escadron de la mort mais d’une personne pour venir le sécuriser ». Après cet épisode, le prévenu dit s’être rendu au palais présidentiel où la question de la sécurité de l’actuel numéro 1 ivoirien, a été évoquée par Moïse Lida Kouassi. « Le ministre Lida m’a dit que l’ambassadeur de France, Renaud Vignal lui a dit: “si vous touchez un cheveu d’Alassane Ouattara, vous aurez affaire à moi » ». Cependant, Séka Yapo dit avoir eu affaire, une nouvelle fois, au président ivoirien cette nuit. « A 18 h 30, on m’a demandé de me rendre chez l’ambassadeur Renaud Vignal pour l’accompagner chez l’ambassadeur d’Allemagne pour récupérer le président Alassane Dramane Ouattara pour le ramener à la résidence de l’ambassadeur de France », a fait valoir le prévenu. Au cours de ce voyage auquel ont pris part Adama Toungara et Henriette Diabaté, selon les dires de l’accusé, l’ambassadeur « s’est couché » sur Alassane Ouattara pour le protéger . En ce qui concerne l’assassinat du général Robert Guéi, l’ex-aide de camp de Simone Gbagbo a souligné devant le Tribunal, avoir été informé aux alentours de 20 h via le journal télévisé. Pour ce qui est de l’assassinat du Capitaine Fabien Coulibaly, aide de camp de Robert Guéi au moment des faits, ainsi que de toute sa garde, le gendarme à qui il est également imputé ce fait, a indiqué avoir été informé de cette situation par l’homme des médias, Yves Zogbo Junior. « C’est Yves Zogbo Junior qui est venu à mon bureau, m’informer que des gens en armes sont partis avec le capitaine Fabien et ses éléments vers une destination inconnue. Quand j’ai appris cela, j’ai attrapé ma tête, et j’ai tenté de joindre le capitaine Fabien sans succès », a-t-il relaté. Notons qu’au cours de l’audience d’hier, le général à la retraite Touvolly Bi Zogbo a été entendu comme témoin. Au moment des faits, il était commandant supérieur de la gendarmerie nationale.

Abraham KOUASSI

linfodrome.com

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