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CPI-Gbagbo: Une probable mise en liberté provisoire de Gbagbo en Août prochain

Une nouvelle demande de remise en liberté provisoire ou conditionnelle de Laurent Gbagbo sera examinée en Août prochain par la Cour pénale internationale.

Dans un entretien accordé à JeuneAfrique.com, les Avocats de l’Etat de Côte d’Ivoire dans ce procès, Mes Jean-Paul Mignard et Jean-Pierre Benoît estiment que « A ce stade, la position du Président Ouattara et de l’Etat ivoirien est inchangé : le procès de Laurent Gbagbo doit se dérouler normalement à la CPI sans tentative de pressions ou d’instrumentalisation de quelque nature que ce soit. Mais, dans toute procédure, quand quelqu’un est en détention, son défenseur a toujours la possibilité de demander une libération conditionnelle ou une assignation à résidence » a indiqué Me Jean-Paul Benoît avant de reconnaître qu’une demande de remise en libération conditionnelle de Laurent Gbagbo est « effectivement pendante devant la chambre d’appel » qui « n’a pas encore été saisie. »

Poursuivant, l’Avocat de l’Etat a soutenu que, les vacances judiciaires passées, du 22 juillet au 14 août, « je pense qu’après cette période le procès sera repris. A ce moment-là, la Cour, sur ce sujet, aura l’obligation de consulter l’Etat de Côte d’Ivoire. Nous produirons donc un mémoire pour répondre aux questions ou aux demandes de la Cour » a-t-il indiqué.

Quatre chefs d’accusation sont retenus contre Laurent Gbagbo par la Cour pénale internationale, à savoir « meurtres, viol, autres actes inhumains ou à titre subsidiaire, tentative de meurtre et persécution. »

Le 14 mars 2017, pour la 11e fois, la Cour avait rejeté la mise en liberté provisoire du célèbre prisonnier de la Haye. Le mandat d’arrêt contre M. Gbagbo a été délivré le 23 novembre 2011.

Pour Me Jean-Paul Benoît, cette libération à laquelle semble ne pas être opposée l’Etat ivoirien au-delà des sorties médiatiques de Laurent Gbagbo qui se dit « otage » de la France,  « la plus simple (solution) serait qu’il reste aux Pays-Bas. »
A Abidjan, très loin de la Haye, on suit avec une réelle attention ce dernier développement de l’actualité.

Le président du mouvement des jeunesses actives de Côte d’Ivoire, MOJACI, Sanogo Kakou Serge préconise qu’il n’y ait pas de personnalisation du débat sur la réconciliation nationale. « Je ne pense pas qu’une libération pourrait raviver les tensions. Seulement je voudrais dire aux ivoiriens que la paix n’a pas de prix et la réconciliation n’a pas de conditions. Il faut la sincérité dans nos actions. C’est tout. Qu’on ne personnalise pas l’idée même de la réconciliation au risque de faire force route » recommande-t-il. « Il faut aller à la paix. Si la justice décide de libérer Laurent Gbagbo et si cela peut apporter quelque à la réconciliation c’est aussi une bonne chose. Je ne vois pas en quoi la remise de la libération provisoire peut être dangereuse pour la paix » assure-t-il. « C’est la justice qui a la conduite de l’affaire. C’est à elle seule de dire si oui ou non quelqu’un doit être remis en liberté. Pour le reste je souhaite le rassemblement de tous les ivoiriens »

Geoffroy-Julien Kouao, juriste-politologue, estime que la libération possible de l’ex-chef d’Etat ne saurait avoir d’incidence de paix ou de violence sur la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire. « Ni l’un ni l’autre des cas que vous évoquez. En procédure pénale, au niveau national comme au niveau international, le principe c’est la liberté provisoire, la détention préventive est l’exception » fait-il savoir.  Il soutient que « La liberté provisoire est un acte banal en procédure pénal. Ni plus ni moins. Evidemment, le statut d’homme politique de l’inculpé donne une portée politique, surtout au niveau national, à cette liberté provisoire. » Pas plus.
Cette éventualité serait-elle une condition de dégel politique ? « Peut-être » répond le politologue, seulement, recommande-t-il, « Il faut être prudent, la classe politique ivoirienne nous a habitués à la belligérance, à l’impolitique  que je reste sceptique » relève Geoffroy-Julien Kouao.

Au FPI (Front populaire ivoirien, pro-Gbagbo), Jean Bonin Kouadio, SGA chargé de la Communication se réjouit que la question soit abordée d’autant plus que « le président Affi N’guessan l’a toujours dit, la place de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et des autres prisonniers n’est pas en prison. Ce sont des acteurs majeurs de la politique ivoirienne. Il n’est pas possible qu’il y ait une paix sans eux » soutient-il. « Nous appelons de tous nos vœux cette libération, même provisoire car elle contribuera à détendre l’atmosphère politique en Côte d’Ivoire »assure Jean Bonin Kouadio.

Avec Jeune Afrique

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