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CPI : Voici comment Gbagbo a suivi la présidentielle de dimanche

banker gbagbo

Il y a cinq ans, Gbagbo était avec Alassane Ouattara le finaliste du scrutin présidentiel dans son pays. Cette fois, c’est depuis la cellule de sa prison de Scheveningen, aux Pays-Bas, que l’ancien chef de l’Etat a suivi la présidentielle. Il a d’abord regardé les opérations électorales à travers France 24, l’une des deux chaînes francophones, et avec France 2, disponibles sur le bouquet de la prison et accessibles aux détenus VIP de Scheveningen. Preuve que Gbagbo ne rate rien du scrutin, il a suivi une bonne partie du débat animé, jeudi dernier, sur France 24 par Vanesssa Burggraf. Etaient présents son ex-conseiller Bernard Houdin, le journaliste Christophe Boisbouvier, Vincent Gnizola du Rassemblement des républicains (RDR), soutien de Ouattara et Georges Aka du Front populaire ivoirien (FPI).

Selon une source digne de foi, Gbagbo aurait même fait un feed-back à son ancien collaborateur Bernard Houdin sur la qualité de sa prestation télévisée. Celui qui se considère toujours comme le seul et légitime président du FPI, a également suivi la campagne électorale à travers de nombreux coups de fil passés à ses proches. Son régime carcéral lui permet en effet d’appeler trois numéros familiaux pré-enregistrés sur le standard de la prison.

La famille et les indéfectibles

D’ex-collaborateurs et des dirigeants du FPI profitent de ces lignes familiales autorisées pour tenir « le président » à jour de l’actualité politique de la Côte d’Ivoire. « Il est parfaitement au courant de tout ce qui se passe dans le marigot politique ivoirien, y compris dans le plus petit détail. Il en sait même plus que nous qui sommes dehors », souligne un des derniers visiteurs de l’ex-président. Celui-ci dispose d’une source cruciale d’information sur la vie politique en Côte d’Ivoire à travers ses visiteurs réguliers aux parloirs de la prison de la Cour pénale internationale (CPI). Parmi eux ses fidèles lieutenants au FPI, Aboudramane Sangaré, sa seconde épouse Nadi Bamba mais aussi des indéfectibles comme Guy Labertit et Albert Bourgi. Gbagbo s’informe aussi à travers son protégé et co-détenu Charles Blé Goudé qui reçoit périodiquement de ses avocats une revue de la presse nationale ivoirienne et internationale. Nul doute qu’il la partage avec son mentor qu’il croise parfois à l’occasion des parloirs. Malgré son éloignement et l’incertitude sur son avenir judiciaire, l’ombre de Laurent Gbagbo aura finalement pesé sur la présidentielle de dimanche.

* Seidik Abba est Rédacteur en chef à Mondafrique après avoir été Chef du Bureau de PANAPRESS à Paris et Rédacteur en chef central à Jeune-Afrique.

** Mondafrique fournit des analyses et des enquêtes sur la situation politique et économique des pays du Maghreb et de l’Afrique francophone, notamment la région sahélienne.

Seidik Abba

(Mondafrique)

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