Laurent Gbagbo est-il vraiment coupable de tout ce dont on l’accuse depuis la fin de la crise postélectorale ? Pas vraiment. Il est de plus en plus démontré que Luis Ocompo et Fatou Bensouda ont plutôt privilégié l’aspect politique, sous la pression des occidentaux, que le droit dans la monture de leurs chefs d’accusation contre Laurent Gbagbo. Depuis le début du procès, des centaines de témoins répertoriés par les soins de l’accusation sont passés devant la cour pénale internationale sans pouvoir donner la moindre preuve susceptible d’accabler l’ancien chef de l’Etat ivoirien. S’ils ne demandent à lui serrer la main pour témoigner leur affection, ils demandent tout simplement sa libération.
Mieux plusieurs spécialistes des questions de droit ou des diplomates chevronnés ont déjà conclu à l’échec de toute l’architecture de l’accusation qui ne repose sur rien. Ainsi, selon Laurent Bigot un diplomate français, qui s’est exprimé récemment sur le site français et dont les propos ont été relayés par un quotidien ivoirien, «le procès de Laurent nous montre la partialité et l’amateurisme du bureau du procureur. Il est temps que le droit reprenne», a-t-il déclaré. Cette partialité est d’autant plus visible que ces derniers temps, les raisons évoqués pour maintenir le Woody de Mama dans les liens de la détention, se focalisent sur sa popularité et des plausibles troubles qui pourraient se produire en côte d’ivoire s’il venait à être libéré.
Une attitude totalement contraire au droit qui, dans une telle situation, se base uniquement sur les faits commis. Lesquels sont passés au tamis juridique pour pouvoir condamner un accusé. Dans le cas de cette procédure à la Haye, on ne fait que tourner en rond, au point que même la chambre d’Appel de la CPI a rappelé à l’ordre récemment les juges de la chambre préliminaire qui venaient de refuser à Gbagbo la libération tant souhaitée. Pour le diplomate français Laurent Bigot, «Après six années de détention des auditions de témoins de l’accusation, qui ne confirme pas du tout les charges contre Laurent Gbagbo, doute commence à gagner les juges». Ce doute, il faut bien le reconnaitre, devient de plus en plus troublant. Il faut bien que l’accusation reconnaisse les limites de sa procédure, et que la cour libère enfin Laurent Gbagbo.