04252024Headline:

Crise au sein du Rhdp: Après l’amour, la guerre. L’idylle est en train de virer à l’autodestruction entre les ex-alliés du Rhdp.

Après l’amour, la guerre. L’idylle est en train de virer à l’auto-destruction entre les ex-alliés du Rassemblement des Houphouëstistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Coalition politique formée en 2005, qui a conquis le pouvoir en Côte d’Ivoire et l’a géré dans la cohésion jusqu’au premier trimestre 2018 avant que les premières difficultés ne surviennent. Treize (13) ans après la création de cette alliance, le Pdci-Rda, dans sa volonté de reconquête du pouvoir en 2020 à la fin du dernier mandat du président de la République, Alassane Ouattara, n’est plus sur la même longueur d’onde que ses camarades d’hier. En l’occurrence le Rdr, la famille politique du chef de l’Etat, figure de proue du projet de transformation de la coalition au pouvoir en parti unifié.

Depuis le Bureau politique du 17 juin 2018, le divorce est consommé entre le parti de Henri Konan Bédié et le reste du Rhdp conduit par son « cadet », Alassane Ouattara. Le Pdci-Rda a décidé de prendre en main son destin. Pour montrer que la page est belle et bien tournée, les dirigeants du parti septuagénaire envisagent et œuvrent déjà à la mise en place d’une nouvelle plate-forme politique. Une nouvelle coalition qui se dessine à l’horizon avec des dirigeants de l’opposition, notamment ceux du Fpi, des leaders de l’ex-majorité présidentielle (Lmp), voire avec Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale, un autre réfractaire au projet du parti unifié si cher au président Ouattara. Mais, quel Pdci à ce nouveau rendez-vous du donnant-donnant ? La question a tout son sens, au regard de l’ambiance qui prévaut dans ce parti, présentement.

Des signes peu rassurants

En effet, le parti de Bédié traverse une autre période très trouble de son histoire, après la saignée des années 1990 et 2000, qui a vu la naissance du Rdr, de l’Udpci et de l’Upci (qui se retrouvent, comme par hasard, alliés dans l’actuel parti unifié). Le Pdci est sérieusement menacé par d’une impasse depuis son retrait du projet du parti unifié. Des signes peu rassurants témoignent du péril qui guette ce parti.

Seul minisre présent à l’hommage au président du Pdci, le 18 août dernier, à Gagnoa,

                                                                                                        Patrick Achi a montré son vrai visage en novembre en initiant la pétition

                                                                                                        contre la rupture avec le Rhdp

Des cadres et non des moindres de cette formation politique jouent le jeu avec leur direction, bien qu’ayant les pleins pieds dans le parti unifié du Rhdp avec le président Ouattara. De plus en plus, les visages se découvrent, et la menace devient évidente sur le parti septuagénaire. Il y a un mois, c’est une longue liste de signataires d’une pétition contre la rupture d’avec le Rhdp, qui était publiée. Ce, malgré la décision de rupture prononcée par la direction du parti et entérinée par le congrès extraordinaire du 15 octobre dernier à Daoukro. On y dénombrait des élus, de hauts cadres, de membres du Bureau politiques et autres secrétaires généraux de section, des membres du Grand Conseil, etc… Les quelques timides réactions qu’il y a eu suite à la publication de ces listes concoctées avec la participation de proches de la famille du président Bédié, mais aussi d’un ministre comme Patrick Achi, considéré parmi ses fidèles, sont le signe que le ver est bel bien dans le fruit. A l’issue des élections locales d’octobre dernier, ce sont des dizaines de maires et présidents de régions qui ont accouru publiquement au siège Rdr pour reverser leurs victoires au parti unifié.

Duncan et des ministres à la manouvre

Dimanche dernier, une deuxième preuve a été donnée avec manœuvre du vice-président de la République, Daniel Kablan Duncan, vice-président du Pdci-Rda, et des ministres dits Pdci. Désormais dans la posture d’adversaire au président Bédié, l’ex-Premier ministre ne voile plus ses actes. Il est aussi engagé dans l’offensive pour ratisser large au Pdci pour le Rhdp unifié de son lointain et fidèle compagnon au pouvoir. Avec des membres du gouvernement issus du Pdci, il a créé le tout mouvement ‘’La Renaissance’’. Cette initiative, loin d’être un jeu de dupe, montre bel et bien que ces hauts cadres du Pdci adhèrent au projet du président Ouattara. Idem pour d’autres cadres de l’administration silencieux dans l’ombre, ainsi que des présidents d’institutions, qui continuent de jouer sur les deux tableaux, quoique certains semblent bien tenus par l’appétit du ventre ou par leurs gestions passées.

A l’appel de l’immatriculation des militants de ses militants, seuls le ministre Thierry Tanoh a répondu ouvertement pour confirmer son attachement effectif au Pdci-Rda. Quand ce dernier est viré du gouvernement pour sa fidélité affichée au président Bédié, l’on s’attendait à des démissions de ministres, présidents d’institution et hauts cadres pour éviter d’être poussés, eux aussi, à la porte. Au contraire, tous continuent de vaquer à leurs occupations comme si rien ne se passe, pour ainsi signifier qu’ils ne sont concernés par aucun son contraire à leur adhésion au Rhdp. Le Pdci va-t-il se vider de son monde ?


Kablan Duncan, vice-président du Pdci-Rda, ne prête plus l’oreille aux orientations.
                                                                                                        politiques de son président, Henri Konan Bédié

En tout cas, le président de la République, Alassane Ouattara, président du parti unifié, et ses lieutenants dont le vice-président, Daniel Kablan Duncan, parrain du dernier mouvement né du vieux parti, ne lésineront pas sur les moyens pour débaucher autant que possible dans les rangs de leur famille d’origine. La vérité n’est pas loin de se savoir. Notamment au congrès du 26 janvier prochain au cours duquel chaque cadre se réclamant du parti unifié sera obligé de s’afficher en s’impliquant dans la mobilisation pour remplir le stade Félix Houphouët-Boigny choisi, à cet effet.

Le parti unifié, un mort-né ?

Si l’offensive contre son ex-allié, le Pdci-Rda, lui semble réussir, le parti unifié Rhdp, lui-même, connait de sérieuses difficultés en interne. Cette formation risque d’être un mort-né si les nouvelles divergences qui se profilent entre certaines de ses composantes actuelles ne sont pas aplanies. Ce n’est plus un secret pour personne, le Rdr et l’Udpci, les deux formations liges présentement du projet du parti unifié, ne parlent plus le même langage. Mabri Toikeusse, président de l’Udpci, mais aussi deuxième vice-président du Rhdp unifié et ses partisans, militent pour le maintien en vie des différentes formations membres du nouveau parti en constitution. Là où la logique voudrait qu’une fois le nouveau parti créé, il ne puisse exister d’autres formations en ce qui concerne ceux qui l’ont constitué. Logique défendue par le Rdr, mais aussi d’autres caciques du parti unifié tel le président du mouvement ‘’Sur les traces d’Houphouët-Boigny’’ du ministre, Kobenan Kouassi Adjoumani.

Mabri Toikeuse, président de l’Udpci et ses partisans sèment le doute sur leur fidélité.

au Rhdp unifie

De leur côté, en clamant ‘’Je suis Pdci, mais je dis non à la rupture’’, les membres du gouvernement qui ont créé ‘’La Renaissance ‘’ avec le vice-président Daniel Kablan Duncan, soufflent le chaud et le froid. Un vrai imbroglio qui peut fait dire que le Rhdp unifié se construit également sur du sable mouvant. Une aventure, elle-même, pas à l’abri des menaces sur l’autel des ambitions qui s’affichent. Notamment, celle du président de l’Udpci, qui se dit candidat déjà pour la présidentielle de 2020 là où le président de la République, Alassane Ouattara, président du parti unifié, n’a pas encore dit son dernier mot.

Le parti unifié va-t-il pouvoir voir le jour dans ce contexte ou imploser à nouveau? Les semaines et les jours à venir s’annoncent décisive. L’année 2019 également, qui sera l’année de la clarification pour tous , sans exception. Y compris Guillaume Soro, qui est aux aguets, le Fpi de Laurent Gbagbo qui attend la libération de son champion, etc..

Félix D.BONY

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