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Crise post-électorale: Document explosif de Katina:De très graves révélations du rapport de la CDVR /Des extraits jamais publiés

koné katina

Crise post-électorale: De graves révélations du rapport de la CDVR

Des extraits jamais publiés

Le porte-parole de Laurent Gbagbo, Koné Katinan Justin, a participé, les jeudi 17 et vendredi 18 mars 2016, à l’Université de Gimpa à Accra au Ghana, à une conférence internationale sur la Cour pénale internationale (Cpi).

Cette rencontre a enregistré la participation de plusieurs personnalités de la justice internationale, dont la Procureure de la Cpi, Fatou Bensouda. Des Ivoiriens en exil comme Pr Félix Tahoh, ancien membre du Conseil constitutionnel, Dr Gnaka Lagoké, venu spécialement des Usa, Ayémou Jean-Blaise, membre du Front populaire ivoirien (Fpi) ont participé à ce raout. En plus d’avoir pris la parole à cette occasion, Koné Katinan a écrit un document explosif (en français et anglais) qu’il a distribué aux partisans à la réunion. Il est intitulé « L’Afrique ne peut s’accommoder de la Cpi ». Il est notamment fait état de certains passages du rapport élaboré par la Commission vérité et réconciliation( Cdvr), dirigée alors par Charles Konan Banny. Nous vous proposons des extraits.

(…)

A/ Les expériences passées

(…)

Tableau des homicides perpétrés dans le grand ouest présenté comme favorable au président Laurent Gbagbo

(…)

Par ailleurs, le tableau ci-dessus donne une importante somme de renseignements sur les auteurs des crimes commis en Côte d’Ivoire de 2000 à 2011. Relisons le tableau en nous attardant sur la partie septentrionale du pays.

Régions Tués (massacre compris) disparus

Bafing 41 13

Bagoué 30 06

Béré 42 03

Bounkani 46 19

Folon 19 01

Hambol 60 19

Kabadougou 30 05

Poro 49 25

Tchologo 52 19

Worodougou 19 07

Gbêkê (Bouaké) 466 23

Total 854 140

Les régions ci-dessus citées sont restées sous le contrôle exclusif de la rébellion qui a porté au pouvoir le régime actuel. Ni l’armée, ni la police, ni la gendarmerie n’étaient présentes sur cette partie du territoire. L’on ne peut aucunement imputer ces tueries au président Laurent Gbagbo (…) C’est pourquoi, Bensouda, qui est en mission commandée, peine à construire un argumentaire sérieux et solide pour étayer les charges qu’elle allègue contre le président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé. Elle sait pertinemment qu’il y a eu une guerre en Côte d’Ivoire, mais elle feint de l’ignorer parce que, admettre cette réalité fait tomber toute sa stratégie d’accusation. En effet, en arguant de ce que le président Laurent Gbagbo avait concocté un plan avec ses proches pour se maintenir au pouvoir et que ce plan consistait à tuer les populations musulmanes du nord de la Côte d’Ivoire et les ressortissants de la Cedeao, le procureur le poursuit pour génocide ; les faits ainsi présentés étant incontestablement constitutifs de crime de génocide. Le crime de génocide suppose qu’un groupe de personnes (les génocidaires) aient décidé d’exterminer un groupe de personnes ciblées essentiellement, soit pour leur appartenance à une ethnie, une race, soit pour leur appartenance à une religion etc. La réaction normale des personnes visées par un génocide est de s’organiser pour se défendre contre leurs agresseurs génocidaires qui ne peuvent être que d’un autre groupe social différent du leur. Dans ces conditions, les tueries commises par les personnes visées par un génocide pour se défendre contre leurs agresseurs constituent-elles un autre génocide ? Apparemment non, puisque ces populations, bien que tuant elles aussi des populations d’un autre groupe ciblé, auraient agi, néanmoins, en situation de légitime défense. C’est pourquoi, il est difficile de poursuivre pour génocide à la fois les deux camps opposés dans un même conflit intercommunautaire. L’on comprend, dès lors, la propension des procureurs internationaux à privilégier, dans leurs poursuites, le crime de génocide quand ils veulent protéger un camp dans un conflit. Prenons le cas de la Côte d’Ivoire. Madame Bensouda allègue que, depuis 2000, le président Laurent Gbagbo et les siens ont élaboré un plan pour se maintenir au pouvoir. Pour cela, ils se sont appuyés sur son clan composé essentiellement de Bété, de Guéré et assimilés pour s’attaquer aux « Dioula » musulmans et aux populations de la Cedeao. Après avoir dit et défendu cela, comment qualifierait-elle les massacres commis sur les populations Guéré de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, puisque les auteurs desdits massacres auraient réagi ainsi pour se défendre contre des génocidaires qui s’attaquaient à eux. En d’autres termes, les « Dioula » et musulmans Ivoiriens et les ressortissants de la Cedeao ont, en situation de légitime défense, tué des populations Guéré de l’Ouest parce que ces dernières, elles-mêmes, alliées du président Laurent Gbagbo, voulaient tuer les populations du Nord et les ressortissants de la Cedeao pro-Ouattara à l’effet de maintenir le premier au pouvoir. En une pierre, Bensouda fait deux coups ; elle légitime la rébellion pro-Ouattara et elle justifie, en même temps, les tueries commises contre les populations Wê de l’Ouest. Bensouda aimerait bien attendre la fin du jugement du Président Laurent Gbagbo et du ministre Blé Goudé avant d’engager, le cas échéant (mobilisation nationale et internationale la poussant), des poursuites contre le camp de l’actuel chef de l’Etat ivoirien. Ainsi, une fois que l’affaire du président Laurent Gbagbo et Blé Goudé sera revêtue de l’autorité de la chose jugée, elle pourra commencer une autre procédure qu’elle déconnecterait de la première et alors, seulement, elle pourra requalifier les faits reprochés aux personnes visées dans cette dernière procédure autrement que de crimes de génocide. Donc, pour les mêmes faits, Bensouda réussira, par une alchimie à la portée de très peu de magiciens, à en donner deux qualifications juridiques différentes.

Reconnaître qu’il y a eu une guerre en Côte d’Ivoire n’arrange pas du tout le procureur universel; parce qu’il faudra inévitablement répondre à la question, qui a commencé cette guerre ? Or si l’on consulte le rapport de la commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), à la page 100, voici ce qui est écrit en ce qui concerne la liste des évènements constitutifs de violations grave des droits de l’homme :

(…).

L’on remarque que le bombardement présumé du marché d’Abobo n’est même pas mentionné parmi dans cette liste de sorte que n’y sont retenues que la fameuse marche d’Abobo et celle du Rhdp. Sur 11 faits considérés comme faits graves de violation des droits de l’Homme par la commission créée par le gouvernement lui-même, seuls deux pour lesquels le président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé sont poursuivis y sont mentionnés. 7 de ces faits sont immédiatement et directement rattachés à la rébellion pro-Ouattara et, un à l’armée française et un qui reste incertain, puisque les personnes poursuivies par la justice dans cette affaire (charnier de Yopougon) ont été acquittées en 2001 pour défaut de preuves. La Commission a, à la suite de ces auditions, établi une solide connexion entre les différents faits qui ont secoué la Côte d’Ivoire depuis 1990. Ainsi, plus de 44% des personnes sondées jugent la rébellion comme étant la source de la destruction de la société ivoirienne, 22% attribue cette destruction à la crise post-électorale et seulement 5% l’attribue au rejet de la candidature de Monsieur Ouattara. Donc, pour l’opinion ivoirienne que Bensouda veut réconcilier à travers le procès du président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé, la guerre menée par la rébellion est la cause majeure de la crise ivoirienne et les rebelles et tous leurs alliés nationaux et internationaux sont également responsables de la quasi-totalité des massacres qui y ont été perpétrés. C’est pourquoi, Bensouda se rechigne à reconnaître qu’il y a eu une guerre en Côte d’Ivoire. Dans la réalité, Bensouda joue les prolongations dans une fausse affaire juste pour remplir sa part de contrat que lui imposent ses mandants, et qui consiste à maintenir le président Laurent Gbagbo loin des siens pour permettre à Ouattara de finir la pacification de la Côte d’Ivoire pour le compte de la France. Des témoignages de première main émanant de sources très crédibles nous autorisent à le dire. Des confessions publiques ont été faites à ce propos par certains acteurs qui étaient au cœur de cette cabale contre le Président Laurent Gbagbo.

Au total, la Cpi, dans le dossier du président Laurent Gbagbo et du ministre Blé Goudé, démontre qu’en tant qu’émanation de l’Onu, elle est un instrument à la disposition de certaines puissances impérialistes de l’Onu. Deux solutions se dégagent de la présente étude.

– Il appartient au peuple de Côte d’Ivoire de se donner les moyens de sortir le président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé des griffes de la Cpi. Ayant identifié les responsables privés et étatiques qui les maintiennent en prison, les actions pour leur libération doivent s’articuler autour desdits responsables. La chambre qui juge le Président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé ne nous laisse aucune autre option. Vouloir les juger sur une période de trois ans est une insulte qui nous interpelle tous. Cette chambre est dans la même logique que le procureur. Elle poursuit le même but que lui. Milosevic est certes considéré comme un seigneur en Serbie. Mais il est mort. Ne faisons pas du Président Laurent Gbagbo un seigneur mort. Sinon notre résistance de plus de 15 ans contre les forces impérialistes, de quelque forme qu’elles se présentent, sera alors vaine.

– Nous devons porter, nous les partisans du président Laurent Gbagbo, le combat pour le retrait de l’Afrique de la Cpi. C’est un devoir moral vis-à-vis du continent. L’Afrique ne peut s’accommoder de la Cpi. Celle-ci nous rappelle des souvenirs douloureux de notre histoire. Oui, il est compréhensible, voire juste de dire que comme les nôtres y sont il faut que nos ennemis, eux aussi, y soient conduits. Une telle approche est la réplique de l’histoire africaine faite de vengeance qui nous divise et nous affaiblit devant l’impérialisme occidental. Nous avons tous les moyens de nous faire payer tous les torts qui nous ont été faits par l’impérialisme français qui contrôle aujourd’hui plus de 85% de l’économie ivoirienne. Le plus important est de sortir notre pays de ses griffes étouffantes de cet impérialisme. Rien dans notre démarche ne doit donner du crédit à cette cour. La prétendue lutte contre l’impunité qu’elle dit mener est un cache sexe trop mince qui ne peut cacher son intimité impérialiste. Pour ce que nous avons dit plus haut, aucun Africain, y compris les affreux qui nous font tant de mal en Côte d’Ivoire, ne mérite de se présenter devant une cour de justice en Europe. C’est insultant pour la mémoire africaine.

C’est pourquoi, il faut militer activement pour une cour de justice purement africaine qui connaîtrait des questions dont la résolution, à l’échelle nationale, est problématique. Ce qui est en jeu avec la Cpi, c’est la survie même des Etats africains. Il ne faut pas perdre de vue que l’affaiblissement de l’Etat en Afrique est une constance de l’entreprise coloniale qui se perpétue encore de nos jours. Au moment où de nombreuses critiques s’élèvent contre le centralisme onusien, il est de bonne logique que nous contestions le centralisme judiciaire de la Cpi. Le Sénégal juge Hissen Habré et le ciel n’est pas tombé sur Dakar.

L’Afrique doit se retirer immédiatement de la Cpi parce qu’elle ne peut s’en accommoder.

Le ministre Koné Katinan Justin

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