À la Cour pénale internationale (Cpi), dans le procès Gbagbo-blé Goudé, des requêtes de l’accusation sont contestées et rejetées. À la Cour d’assises de Yopougon (Abidjan, Côte d’Ivoire), dans le cadre du procès des disparus de Novotel, des aveux sont faits. Revue.
« J’ai mal d’entendre tous ces morts, tout ce sang versé. […], je vois des images choquantes dans mes rêves. Que ce procès s’arrête. Les blancs, c’est moi qui suis allé les chercher au Novotel pour les envoyer au Palais présidentiel et c’est moi qui les ai tués ». Des aveux de l’accusé-témoin Yoro Tapéko, à l’audience de 7 mars 2017, dans le cadre du procès des disparus du Novotel, que diffuse le quotidien La Gazette. Ce que confirme L’inter.
C’est « à chaudes larmes » et « sans aucune pression », relève L’Expression, que Yoro Tapéko a fait cette « révélation de taille », en avouant avoir « fait partie du commando, des 4 militaires, qui est allé chercher les blancs au Novotel ». Dogbo Blé, commandant de la Garde républicaine sous Gbagbo, et d’autres accusés, rappelle soirinfo, comparaissent à ce procès, à la Cour d’assises de Yopougon, pour l’enlèvement et l’assassinat, le 4 avril 2011, de quatre opérateurs économiques non-Ivoiriens, dont deux Français.
Yoro Tapéko, réputé proche de Chérif Ousmane – « ex-chef rebelle » et actuellement officier de l’armée ivoirienne –, « blanchit Dogbo Blé », exulte LA VOIE originale. Le Nouveau Courrier se réjouit également des aveux de « l’espion du régime », qui n’auront pas manqué de créer la « surprise totale » à l’audience. Suspendu le 7 mars dernier, indique soirinfo, le procès devrait, « sauf changement », reprendre le « jeudi 9 mars 2017 ».
La défense met l’accusation en difficulté
Le 6 mars 2017, L’inter annonçait le passage d’un « important témoin » de l’accusation, le « 35e ». Il s’agissait, ébruite LG infos, de Kassaraté, commandant de la Gendarmerie nationale sous Gbagbo. Mais un « nouvel incident » a émaillé l’audience, apprend-on du quotidien Le nouveau Réveil. En cause, souligne le journal, la récusation par les équipes de la défense du « choix de l’avocat conseil (1) du témoin P-11 qui devait comparaître ».
« Fabian Raimondo, qui a été nommé le 15 février [2017] mais dont le nom n’a été révélé aux parties que le 3 mars en fin d’après-midi, ‘‘ avait été engagé en décembre 2012 en qualité de conseil indépendant auprès du bureau du procureur dans l’affaire Gbagbo-Blé Goudé ’’ », livre L’Expression.
Ayant joué « un rôle important pour l’équipe de l’accusation », soutient Me Knoops, de la défense de Blé Goudé, le maintien de Fabian Raimondo pourrait « avoir un impact sur l’équité de la procédure et les missions de la Chambre dans sa recherche de la vérité », rapporte Le nouveau réveil. À la fois « conseil des témoins P-10 et P-11 », Me Altit a évoqué la constitution d’un « conflit d’intérêts » et appelé la Chambre à « trancher dans le vif », relaie L’Expression.
Pour éviter « des perceptions négatives au sujet de la procédure », le juge-président a révoqué la nomination de Fabian Raimondo, indique L’Expression. L’audience a été « suspendue et reportée » au « 8 mars ». LA VOIE originale évoque un « flagrant délit de fraude » du procureur. Et Le Temps de se réjouir que la défense ait « déjoué le piège du procureur ». « Le procureur se casse les dents ! », exulte Le Nouveau Courrier. Soirinfo note « une importante victoire » remportée par Gbagbo et Blé Goudé.
À la reprise du procès, le 8 mars 2017, la Cour a enregistré le passage du témoin P-11, le général Edouard Tiapé Kassaraté, pour sa version des faits relatifs à la crise postélectorale. À cette reprise du procès, le juge-président a rejeté « la demande de prorogation de délai afin de modifier sa liste d’éléments de preuve formulée par l’Accusation », livre Le Nouveau Courrier. Le quotidien note « 2 coups durs en 2 audiences » pour le procureur.
« […] Le jour nouveau est en train de se lever », est convaincu Le Nouveau Courrier, quand Le Quotidien d’Abidjan évoque « des signes annonciateurs de la libération de Gbagbo ».
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l’agence Infopresse