Assa Etienne (au centre) a dénoncé l’arnaque dont des milliers d’étudiants ont été victimes
L’Université Félix Houphouët-Boigny (Ufhb) de Cocody est secouée par un scandale financier portant sur les inscriptions frauduleuses en ligne.
En effet, selon des sources sécuritaires, en début du mois d’août 2015, des failles sont détectées sur la plate-forme de l’Ufhb. Cette situation profite à des individus véreux qui s’y introduisent. Là, ils créent un réseau auprès de milliers d’étudiants non encore inscrits, en leur proposant une réduction à l’inscription qui part de 10 à 50%. Dès lors, plusieurs centaines d’étudiants s’engouffrent dans cette brèche. Ce n’est que plus tard que le pot aux roses est découvert. Mais le mal est fait. Ce sont 2.963 étudiants qui sont tombés dans ce traquenard tendu par ces arnaqueurs qui ont soutiré environ cent vingt (120) millions de francs Cfa. Le commissariat de Police du 8ème arrondissement auquel l’affaire est confiée, met la main sur trois suspects. Les enquêtes se poursuivent afin de situer toutes les responsabilités.
Cette situation n’a pas échappé aux étudiants de la Ligue ivoirienne estudiantine et scolaire (Liges), qui étaient face à la presse, le mardi 1er septembre 2015, sur le campus de Cocody. « En empruntant ce mauvais chemin, des milliers d’étudiants se sont fait abuser. Ils sont donc, en partie, responsables de ce qui leur est arrivé. L’entreprise en charge de la plate-forme universitaire est également responsable pour avoir laissé des failles. C’est un véritable piratage qui a été orchestré. Nous demandons donc aux étudiants de rester sereins. Nous condamnons cela. Toutefois, il n’est pas question de sanctionner les étudiants, mais de les interpeller sur ce mauvais chemin », a laissé entendre Assa Etienne, secrétaire national de la Liges, entouré de plusieurs secrétaires généraux de section et du bureau exécutif national (Ben).
Abordant le sujet sur la grève des enseignants à l’Ufhb, il a regretté la lenteur dans le paiement des arriérés des heures complémentaires, évalués à deux milliards de francs Cfa, et demandé aux autorités de tout mettre en œuvre pour la reprise rapide des cours, en évitant la colère des étudiants. « Nous donnons jusqu’à la fin de cette semaine. Passé ce délai, nous allons agir promptement avec nos moyens si rien n’est fait pour la reprise des cours », a-t-il mis en garde avant de dénoncer le budget alloué aux bourses d’études, auquel se sont greffés les boursiers de l’Ecole normale supérieure (Ens). « Sur environ soixante-dix mille (70.000) étudiants de l’Ufhb de Cocody, seulement cent cinquante (150) sont boursiers. Nous disons non ! », a dénoncé Assa Etienne, qui a également fait le point de sa tournée dans les universités de Korhogo, de Bouaké et à l’Institut polytechnique de Yamoussoukro. Il a déploré les pénibles conditions de vie des étudiants à l’université de Korhogo « sans administration ». Assa Etienne compte repartir à l’intérieur du pays, précisément à Daloa, pour rencontrer les étudiants de l’université Lorougnon Guédé.
M’BRA Konan
linfodrome.com