Le président américain Joe Biden a terminé, vendredi 24 mars, sa visite au Canada, la première chez son plus proche allié depuis son entrée en poste il y a deux ans. Ensemble, le président et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, ont convenu de revoir l’entente qui lie les deux pays pour les demandeurs d’asile. Il a aussi été question de la situation en Haïti.
L’accord sur les demandeurs d’asile s’applique maintenant à l’ensemble de la frontière et pas seulement aux postes officiels d’entrée. Cela signifie donc la fermeture immédiate du chemin Roxham, point officieux de passage par lequel sont passés 40 000 demandeurs d’asile en 2022.
Il est impossible désormais pour les demandeurs d’asile en provenance des États-Unis de tenter leur chance au Canada, même en passant par des passages détournés comme ce chemin-là. Les autorités canadiennes pourront renvoyer en territoire américain les immigrants jusqu’à 14 jours après leur passage illégal aux frontières. En échange, le Canada s’engage à accueillir 15 000 nouvelles personnes.
Décourager la migration illégale
« Nous travaillons ensemble pour faire face aux niveaux records de migration dans notre hémisphère. La déclaration de Los Angeles sur la migration et la protection, que les États-Unis et le Canada ont signée en juin dernier – avec dix-neuf autres nations – représente une nouvelle approche intégrée du défi migratoire, qui est réel. Elle réunit des politiques humaines qui sécurisent les frontières et soutiennent les personnes », a indiqué Joe Biden.
Le président américain a passé un message clair quant à la politique migratoire de son pays : « Aux États-Unis, nous élargissons les voies légales de migration vers la sécurité sur des bases humanitaires, tout en décourageant la migration illégale, qui alimente l’exploitation et la traite des êtres humains. Aujourd’hui, j’applaudis donc le Canada pour avoir mis en place des programmes similaires, ouvrant de nouvelles voies légales pour 1 500 migrants venant de pays de l’hémisphère sud. Dans le même temps, les États-Unis et le Canada travailleront ensemble pour décourager le franchissement illégal des frontières et mettre pleinement en œuvre l’accord actualisé sur les pays tiers sûrs. »
Soutien à la police en Haïti
Par ailleurs, Joe Biden et Justin Trudeau se sont entendu pour soutenir la police haïtienne pour lutter contre la situation chaotique dans ce pays. Et le Premier ministre canadien avait un message pour son élite. « Nous allons de l’avant avec des sanctions. Nous allons continuer de travailler pour mettre de la pression sur les élites et la classe politique haïtienne pour être responsable pour une fois non de la détresse du peuple haïtien, mais du bien-être du peuple haïtien », a-t-il dit.
Les États-Unis et le Canada vont verser 70 millions d’euros pour soutenir la police haïtienne. « Nous pouvons ensemble améliorer l’efficacité et la capacité d’action de la police en participant à sa formation, tout en menant des pourparlers avec des partenaires pour qu’ils s’engagent aussi. C’est donc en évolution », dit Joe Biden. Pour l’instant, il n’est pas question d’une force d’intervention en Haïti dirigée par le Canada. Mais l’allié américain pourrait sans doute revenir bientôt à la charge.