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Enlèvement d’enfants: Voici les nouvelles stratégies des élèves

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Les enfants et adolescents sont-ils conscients de la menace d’enlèvement qui pèse sur eux? Nous avons suivi les mouvements de certains d’entre eux, à la sortie de leurs écoles, le mercredi 28 janvier 2015, à Abidjan.

Quatre élèves. Elles sont toutes du Collège moderne de Cocody. Le mercredi 28 janvier 2015, à 11h, K. Moyé, Oble Marie, Kouassi Anne Marie et Gbadamossi D. sont, dans un premier temps, réservées, quand nous les abordons. Elles hésitent avant de nous écouter. Mais ces élèves accordent un peu plus d’intérêt à notre personne quand nous leur demandons si elles sont au courant du phénomène d’enlèvement d’enfants qui a cours, depuis quelque temps en Côte d’Ivoire. « Il n’ y a pas eu de note officielle dans nos collège pour en parler, mais nous, nous nous méfions. Il n’y a plus d’auto-stop. Nous marchons désormais en groupe. Il n’y a plus de sortie, la nuit. Dès que les cours finissent, nous rentrons chez nous », nous confie K. Moyé, quand les autres acquiescent.

Devant ce collège, à cette heure, les élèves ne sont pas seuls. Ils sont deux ou trois. A 11h30, à Cocody Vallon, trois écoliers de la cité des Arts marchent au bord de la voie, dans le quartier. Ils sont surpris lorsque nous fonçons sur eux. Le plus petit, Ali, âgé de 5ans, au Cp1, manque de prendre ses jambes à son cou. Nous arrivons à les canaliser. Nous leur posons la question de savoir où ils vont. Ils sont d’abord méfiants. Mais le plus âgé (10 ans), en classe de Ce2, ne s’empêche pas de satisfaire à nos préoccupations en se vidant. « Nous accompagnons Ali chez son père. Nous n’habitons pas loin », laisse entendre Hassane. Et Gilbert, âgé de 8 ans, au Cp2, de nous apprendre : «notre maman nous a dit que si quelqu’un vient garer une voiture devant nous, de fuir. A l’école aussi, on nous a dit la même chose. On ne doit plus prendre de l’argent ou des bonbons ou biscuit que quelqu’un qu’on ne connaît pas nous donne. Nous ne sortons plus la nuit. Nous restons à la maison. Et quand nous allons à l’école ou quand nous sortons, nous sommes toujours ensemble ».

Au lycée classique, les élèves se protègent pour éviter d’être la proie facile des ravisseurs. K. K., en 2nde C soutient que lui, ne fait plus l’auto-stop. « En le faisant, on ne sait pas sur qui on peut tomber. Vu que c’est l’actualité, nous devons nous aussi nous méfier. Comme vous le voyez, nous sommes trois et nous sommes ensemble. Il faut donc être armé jusqu’aux dents pour nous avoir. Et puis, si un ravisseur touche l’un de nous, les autres peuvent crier et appeler au secours », souligne-t-il. Son homologue, au collège moderne de Bingerville ajoute : « Nous nous sommes donné une ligne de conduite. Nous ne sortons plus, la nuit. Dès que le cours finit, nous rentrons à la maison ». Et le troisième qui fréquente le Collège moderne de Cocody de relever l’importance de marcher en groupe.

Des élèves du groupe scolaire la Farandole, aux Deux Plateaux, rencontrés, peu après midi, pensent que l’auto-stop doit cesser. Il faut noter que dans la plupart des écoles, il n’y a pas d’affiche portant sur l’enlèvement d’enfants. Certainement parce que le ministère de l’Education nationale et de l’enseignement technique n’a pas encore produit de communiqué dans ce sens. Mais selon son service de Communication, Kandia Camara fera, à ce sujet, une importante déclaration, ce jeudi. Il convient tout de même de noter que dans le Primaire, les enseignants, s’appuyant sur les informations données par les médias, donnent le maximum d’informations et de conseils à leurs élèves.

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