La prison dite du Littoral, à Guayaquil, n’est pas considérée comme le centre pénitentiaire le plus violent d’Équateur pour rien. Après l’assassinat de 13 détenus en octobre 2022 et de 126 en septembre, le gouvernement équatorien avait décidé de déplacer les leaders des bandes criminelles pour faire baisser la tension, mais sans grand succès.
Dans la nuit de vendredi à samedi, les affrontements ont commencé entre les détenus des pavillons 5, 8 et 9, chacun contrôlé par une bande rivale se disputant le contrôle du trafic de drogue dans la prison et en dehors. Visiblement, les délinquants n’ont pas de problème à se procurer des armes, ce qui a incité le président Guillermo Lasso à lancer un appel à la télévision aux policiers équatoriens :
« Je vous invite à agir avec fermeté. Votre arme de dotation est faite pour être utilisée contre les délinquants. Je vous défendrai face à l’injustice de ceux qui veulent vous envoyer en prison, vous, et pas les délinquants. »
Samedi, les policiers et militaires ont repris le contrôle de la prison qui abrite quelques 6 800 détenus appartenant aux 13 groupes de délinquance organisée recensés dans le pays. Alors que le taux d’assassinat a doublé entre 2021 et 2022, le président Lasso a récemment libéralisé le port d’armes. Et les forces armées proposent que les délinquants soient désormais traités comme des terroristes.
Depuis février 2021, huit massacres ont été recensés dans ces prisons. Plus de 400 prisonniers ont été tués dans ces vagues de violences.