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Exclusif-Affaire Blé Goudé / Johnny Patchéco sort de son silence et crache toute la verité

Johnny Patcheco

Entretien exclusif-Johnny Patchéco souffle le chaud et le froid: “nous concentrer sur le procès et régler ces questions après”
Le cyberactiviste pro-Gbagbo ivoirien Johnny Patchéco Antonio joint par Afrikipresse.fr, dimanche 15 mai 2016, a accepté de commenter sa dernière sortie, sans rien lâcher à ses détracteurs, tout en pourfendant le pouvoir en place à Abidjan et ceux qui l’accusent d’être un lâche. Entretien exclusif !
Après votre sortie du 10 mai dernier sur les réseaux sociaux, la réaction de Jo Mamadou chargé de mission à la Haye et Cousin de Laurent Gbagbo a battu en brèches vos accusations contre Blé Goudé. N’est-ce pas un véritable camouflet pour vous?

Lui seul est mieux placé pour nous orienter sur sa réflexion. Je n’ai pas de polémique à faire sur sa sortie.

Après sa mise au point, une partie de l’opinion a estimé que votre sortie avait plutôt l’allure d’un règlement de compte ?

Régler des comptes pour quoi faire? Avais-je des mésintelligences avec monsieur Charles Ble Goude? D’ailleurs j’aimerais dire à tous ceux qui se permettent de raconter des inepties , de chercher à comprendre ce que c’est que la ‘’Djossi Gang’’. Monsieur Charles Blé Goudé je ne le connais pas personnellement à part les quelques rares fois où pendant mes missions de gendarmerie il m’arrivait de le voir. Donc pourquoi devrai-je régler des comptes avec un type inconnu de mon carnet d’adresse ? Je trouve que ce sont des déclarations creuses et infondées. Nous avons appris un certain nombre de choses que j’ai jugé bon de porter à l’opinion publique. Le reste, c’est juste du verbiage de certaines personnes qui prêchent du faux pour avoir le vrai. Nous n’avons aucun règlement de comptes avec monsieur Blé Goudé. Nous avons estimé qu’il était inconcevable pour nous que notre “père” , Laurent Gbagbo injustement emprisonné à la prison coloniale de la Haye pour la bataille de la souveraineté de son pays, soit victime d’une dérive comportementale de la part de son ‘’fils’’ Charles Blé Goudé. C’est pourquoi nous avons réagi.

Vous avez dit: “Nous avons appris un certain nombre de choses que j’ai jugé bon de porter à l’opinion publique”. Avez-vous vérifié ces faits qui sont d’une extrême gravité? Si oui, auprès de qui puisque vous n’y étiez pas ?

Je n’y étais pas certes mais ceux qui ont été à la Haye pour voir le président Laurent Gbagbo et monsieur Blé Goudé Charles ne peuvent pas nous prouver que les propos que nous avons dits, sont des contrevérités. D’autant plus qu’eux-mêmes ne sont pas habilités à entrer dans l’enceinte de l’établissement avec des téléphones portables. Et de même que certains partisans de monsieur Blé Goudé scandent partout que ce sont des allégations fausses, des partisans du président Laurent Gbagbo par contre soutiennent ce que nous avons dit. Alors si monsieur Jo Mamadou a estimé qu’il était plus important de mettre en exergue le procès , qui est d’ailleurs une primordialité pour nous tous, je pense que nous devons nous concentrer sur le procès et régler ces questions après si besoin se faire sentir.

Qui sont ceux qui étaient présents?

Je crois avoir mentionné le nom de Hanny Tcheley comme témoin des faits.

Justement nous sommes rentré sans succès en contact avec elle; elle a préféré balayer du revers de la main ce sujet…

Je crois que pour sa foi chrétienne, elle a préféré éviter le sujet pour ne pas pêcher devant l’Eternel notre Dieu que nous prions tous.

Il paraît que malgré vos demandes récurrentes pour être reçu par Blé Goudé à la Haye, ce dernier n’aurait jamais donné de suite favorable à votre requête, ce qui serait à l’origine de votre colère ?

Mensonge ! Je n’ai jamais fait de demande pour voir monsieur Charles Blé Goudé. Maintenant pour démontrer à tous leurs crédibilités, je demande qu’il publie ma demande sur les réseaux sociaux afin de me confondre. Si je devrais faire une demande pour me rendre à la Haye ce serait pour voir le président Laurent Gbagbo et non Charles Blé Goudé.

Avec une telle prise de position, n’avez-vous pas peur de vous mettre à dos les nombreux partisans de l’ex-ministre chargé de la Jeunesse?

Qu’est-ce que vous appelez partisans de Charles Blé Goudé? Je vous rappelle que la question du recomptage est toujours d’actualité à la CPI. Et donc pour cela nous voulons que lumière soit faite et que le droit soit dit afin que cessent les bisbilles entre les Ivoiriens sur cette question d’élection et que la Côte d’Ivoire se réconcilie avec elle-même. Alors nous disons qu’il n’y a pas deux capitaines dans un bâteau. La tête de lance de cette résistance c’est le président Laurent Gbagbo ; monsieur Ble Goude tout comme moi, sommes ses partisans. Alors il ne devrait pas y avoir logiquement de partisans de Blé Goudé mais seulement des partisans du président Laurent Gbagbo. C’est d’ailleurs pourquoi je trouve triste cette dislocation du FPI et la transformation du Coojep en parti politique. Aujourd’hui, le Coojep promotionne monsieur Charles Blé Goudé au lieu de se fédérer au Fpi du président Laurent Gbagbo. Nous ne cherchons pas à nous mettre à dos les partisans de monsieur Blé Goudé , car pour nous ils ne sont pas nos ennemis en ce sens que avons tous pour dénominateur commun le président Laurent Gbagbo.

Que répondez-vous à vos détracteurs ici, en Côte d’Ivoire, qui vous qualifient de «lâche» pour avoir selon eux, déserté la gendarmerie nationale ivoirienne où vous étiez en fonction ?

Ça dépend de ce qu’ils appellent lâche. Si pour eux le fait d’avoir refusé d’être sous les ordres des Dozos et FRCI de monsieur Dramane Ouattara c’est faire preuve de lâcheté, alors j’accepte de l’être. Je n’ai pas fait l’école de gendarmerie de Toroguhé pour venir être dirigé par des génocidaires (….) qui ont été promotionnés commandants des forces armée (….) par le père de la rébellion sans qu’ils aient foulé le sol l’EFA. J’ai donc décidé de partir pour l’hexagone parce que je ne pouvais accepter une telle insulte contre la corporation dont je faisais partie. Monsieur Dramane ( sic ) en favorisant des criminels venait de me démontrer qu’il était bel et bien l’auteur des quinze mille morts du coup d’état depuis 2002. Je ne pouvais m’associer à un assassin.

Affaire devant la justice française ?

C’était une agression en bande organisée et j’ai reçu huit coups de couteaux ce jour là. Bien évidemment, j’ai encore des pathologies à quelque endroit du corps mais je continue de suivre mon traitement médicamenteux et mes séances de rééducation. Quant à l’affaire, elle est en justice parce que j’estime que nous sommes ici dans un pays de droit et donc si un combat doit se mener dans l’adversité, je crois que le verbe doit être l’arme des deux parties conflictuelles. D’ailleurs, je n’étais en conflit avec personne, j’ai échappé à une tentative d’assassinat un point c’est tout. C’est pourquoi je compte aller jusqu’au bout dans cette histoire pour éduquer mes frères qui s’adonnent à de telles pratiques, pour leur demander d’abdiquer ces comportements de jungle et de se conformer aux règles et lois de nos sociétés. La violence c’est l’arme des faibles c’est pourquoi nous avons toujours prôné la non violence qui d’ailleurs est la pièce maitresse de toute civilisation moderne. La justice fait son travail et j’attends que le juge me convoque pour le procès parce que ne pas les punir, ce serait encourager ce genre de comportements.

Claude Dassé
In afrikipresse.fr

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