L’offensive Meloni est lancée, pour 2030. Accompagnée du maire de Rome et du gouverneur de la région, la cheffe du gouvernement italien se trouve dès ce lundi dans la capitale française, pour l’assemblée du Bureau international des expositions (BIE), qui évalue les candidats.
Giorgia Meloni vient dossier du projet romain sous le bras, imaginé dans le quartier de Tor Vergata, avec la création du plus grand parc photovoltaïque au monde, et qui pourrait rapporter 50 milliards d’euros à l’Italie, rapporte notre correspondant à Rome, Blandine Hugonnet.
Avec cette visite à Paris, la présidente du Conseil joue les activistes diplomatiques en personne pour tenter de convaincre les pays qui voteront en novembre prochain, et leur envoyer un signal clair : l’expo version italienne sera sous le signe des « droits » humain et de l’« inclusion », afin de se démarquer de sa concurrente la plus sérieuse, la candidature saoudienne.
D’autant que, si les institutions européennes se sont toutes rangées du côté de Rome, ce n’est pas le cas de la France, qui a déjà promis son vote à Riyad.
Il n’est donc plus question de séduire l’Élysée sur le dossier expo 2030, mais si dans un premier temps, il n’était pas question d’une rencontre avec Emmanuel Macron, finalement les deux dirigeants discuteront ce mardi à l’Élysée. Le président français et la Première ministre italienne feront des déclarations à la presse dans l’après-midi juste avant leur entretien à l’Elysée. « L’Italie est notre deuxième partenaire économique, c’est notre frère européen, ce sont nos voisins », a avancé le porte-parole du gouvernement français Olivier Véran sur la chaîne CNews.
Ce tout premier séjour parisien de la dirigeante d’extrême droite pourrait au moins donner l’occasion d’adoucir le dialogue brouillé et tendu ces derniers mois entre la France et l’Italie, notamment sur la gestion des flux migratoires. Dans la soirée, la présidente du Conseil italien participera à un évènement dédié à la candidature de Rome organisé à l’ambassade d’Italie.
Les différentes candidatures pour l’Expo universelle 2030
Après la visite du prince héritier d’Arabie Saoudite Mohammed ben Salman, qui a obtenu l’engagement de l’Élysée à soutenir Riyad, c’est donc au tour de la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni de se rendre à Paris pour défendre la candidature de Rome. Ensuite, c’est le président sud-coréen qui arrivera également ce mardi dans la capitale française où il devrait rester 48 heures. L’occasion de rencontrer le président français, mais aussi de participer à la quatrième présentation officielle du dossier de candidature coréen, accompagné pour l’occasion d’artistes et de président de start-up.
Les pays candidats multiplient les évènements pour tenter de séduire le comité d’organisation. Si pour le président sud-coréen l’obtention de la tenue de l’exposition à Busan fait partie de ses promesses de campagne, pour l’Italie, un tel évènement pourrait permettre de relancer l’économie du pays, alors que pour Odessa, l’obtention de l’organisation de cette exposition permettrait de reconstruire et relancer une ville à l’arrêt depuis le début de la guerre en Ukraine.