Emmanuel Macron est arrivé, ce mardi 11 avril au matin, à Amsterdam. Le président de la République et son épouse ont été accueillis par le roi Willem Alexander et la reine Maxima sur la place du Dam. Cette visite de deux jours est la première d’un président français depuis vingt-trois ans. Elle intervient dans un contexte où Emmanuel Macron est sous le feu des critiques en raison de ses déclarations dans l’avion du retour de Chine où il était la semaine dernière.
À Amsterdam, Emmanuel Macron va parler de souveraineté européenne, une thématique sur laquelle le président français insiste beaucoup depuis le Covid-19 et la guerre en Ukraine, deux événements qui ont révélé certaines faiblesses de l’Europe. Et donc ici, aux Pays-Bas, le chef de l’État veut présenter une doctrine de la sécurité économique.
Faire de l’Europe une puissance indépendante
Emmanuel Macron insiste sur la nécessité de faire de l’Europe une puissance indépendante, un troisième pôle entre les États-Unis et la Chine. Et c’est là bien sûr que l’on attend des éclaircissements sur les propos d’Emmanuel Macron rapportés par Les Échos et Politico, et tenus dans l’avion du retour de Chine. Le chef de l’État y a évoqué la question sensible de Taïwan et a glissé cette phrase qui a été interprété comme une prise de distance avec les États Unis : « La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devrions être suivistes sur ce sujet et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise. »
L’Élysée tente de tempérer
Aujourd’hui, l’Élysée tente de tempérer et fait savoir qu’il n’y a pas « d’équidistance » entre les États-Unis et la Chine et que « les États-Unis sont nos alliés ». Quant à la Chine, l’Élysee la décrit comme « un partenaire, un concurrent et un rival systémique ». Une explication de texte pour tenter de faire redescendre les critiques.
Une visite importante pour les relations économiques entre les deux pays
Emmanuel Macron arrive en terre conquise. Les relations entre la France et les Pays-Bas sont chaleureuses. Elles se sont même renforcées avec le Brexit en 2016. Les Pays-Bas ont en effet perdu un allié traditionnel, le Royaume-Uni, dans les négociations européennes et a dû se tourner vers le continent. Ce pays du nord-ouest de l’Europe est celui où la France investit le plus, après les États-Unis.
La France, quant à elle, est le troisième client des Pays-Bas et son huitième fournisseur. Plus de 1 500 entreprises françaises sont présentes aux Pays-Bas. Et pas des moindres : TotalEnergies, Alstom, Danone. Plusieurs raisons à cela : le port de Rotterdam, le plus grand d’Europe, facilite le commerce. D’ailleurs Amsterdam et Rotterdam permet d’accéder à 95% des marchés les plus lucratifs d’Europe en juste 24 heures. Le pays possède du gaz et offre une fiscalité avantageuse pour les entreprises.
Lors de cette visite, un « pacte pour l’innovation et la croissance durable » devrait être signé entre le Medef et la principale organisation patronale néerlandaise. Paris et La Haye devraient signer aussi plusieurs contrats de coopération notamment dans le domaine des puces électroniques, de la physique quantique et de l’énergie.