Le ministre du Travail, du Plein emploi et de l Insertion, Olivier Dussopt se penche pour discuter avec le ministre delegue charge des Comptes publics, Gabriel Attal.
Ambitieux et omniprésent, le jeune ministre délégué aux comptes publics s’est lancé dans la bataille sur un texte impopulaire aux côtés d’Olivier Dussopt, plus en difficulté.
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Dans un centre culturel près d’Orléans pour répondre aux questions des habitants, au « 20 heures » de TF1, sur les matinales des radios et sur le banc de l’Assemblée nationale pendant des heures : ces dernières semaines, Gabriel Attal est partout. Officiellement, ce n’est pourtant pas lui qui est chargé de l’explosive réforme des retraites, qui entre, lundi 13 février, dans sa deuxième semaine d’examen au Palais-Bourbon, mais bien le ministre du travail, Olivier Dussopt. Seulement voilà : depuis le 10 janvier, jour de l’annonce de la réforme par Elisabeth Borne, le ministre délégué aux comptes publics a pris le dossier à bras-le-corps. « Il avait envie de se jeter dans la bataille », souligne une source gouvernementale.
Alors, quand il y a quinze jours, après une première journée de mobilisation très suivie dans le pays et à l’approche d’un débat parlementaire qui s’annonce électrique, Emmanuel Macron et la première ministre lui demandent d’entrer dans l’arène, il n’hésite pas longtemps. « Certains parlementaires et même une partie de mon équipe m’ont dit : “Tu risques de perdre des plumes en défendant une réforme impopulaire.” Mais ce n’est pas ma nature de me planquer », affirme-t-il, rappelant sa présence sur France 2, en décembre 2018, face à Jean-Luc Mélenchon, au lendemain du saccage de l’Arc de triomphe par des « gilets jaunes ». « Il a choisi de s’exposer, cela traduit un vrai courage et une ambition », note Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos.
Dans un Hémicycle chauffé à blanc, l’ancien porte-parole du gouvernement a ainsi siégé toute la semaine avec M. Dussopt. Une configuration inhabituelle : même s’il a officiellement la cotutelle sur le texte, puisque la réforme passe par un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale, celui qui fut, en 2018, le plus jeune membre d’un gouvernement de la Ve République aurait pu n’être que le relais de l’ex-socialiste. Il est vite devenu indispensable.