Gnamien Konan aux Ivoiriens: «Préparons la 4e République de Côte-d’Ivoire parce que dès sa naissance la 3e a échoué !»
Invité d’une Ong à Marcory – Gnamien Konan aux Ivoiriens :
Le forum de la société civile africaine (Fsa), une Ong créée depuis 2013 et dirigé par Eric Gnamaka Dogbo, un transfuge du Cojep de Blé Goudé a fait son investiture dimanche à Marcory devant des invités de marque. Parmi ceux-ci, le maire de la commune, Aby Raoul du Pdci et Gnamien Konan ancien ministre de l’Habitat et du Logement social, évincé du gouvernement fin 2016.
Si Aby Raoul s’est réjoui de la diversité représentative de la Côte d’Ivoire à ce meeting et exprimé son souhait de voir les Ivoiriens ensemble malgré leur différence, Gnamien Konan s’est quant à lui livré à un diagnostic de la situation politique actuelle.
Selon lui, le pays est bloqué car la réconciliation est en panne. Or, argumente-t-il, la Côte d’Ivoire est un pays merveilleux avec tous ses atouts sociologique, géographique et économique dont son potentiel pétrolier et minier. Un pays qui peut offrir, selon lui, aux Ivoiriens l’essentiel dont ils ont besoin pour vivre. Malheureusement, analyse-t-il, cette richesse de la Côte d’Ivoire est instrumentalisée par les hommes politiques. Il a saisi cette brèche pour s’inviter dans le débat sur la succession du chef de l’Etat qui fait des vagues.
« Dans trois ans, il y aura des élections. La fameuse élection présidentielle. Certains veulent qu’on en parle maintenant. D’autres disent que ce n’est pas le moment. Et ça, c’est déjà un problème ! Est-ce que parler d’une élection est un problème ? Je me rappelle bien qu’à l’occasion de la Constitution c’est le président de la République lui-même qui a commencé à en parler. Il a dit, ‘’je ne serai pas candidat en 2020. A partir de ce moment-là, il a commencé à parler de sa succession. Il a dit votez cette constitution car il y a là-dedans un poste de vice-président. Parce que je ne suis pas sûr que je vais arriver à la fin de mon mandat. Donc si à trois ans on parle de la succession de quelqu’un, où est ce qui est pressé dans ça ? Donc on va en parler ! On ne peut pas se retrouver en 2020 sans savoir ce qu’il faut faire. Il faut qu’on prépare la 4e République parce que dès sa naissance la 3e a déjà échoué. Il faut qu’on en parle. Il y a des gens qui veulent nous faire croire que la lune est le soleil. Or la lune n’est pas le soleil même si n aime l’obscurité ! Tout ne va pas bien. On ne peut pas dire aussi que tout va mal. C’est une tâche difficile que de diriger un pays », a pris position le fondateur de l’Upci qui mijote le lancement d’un nouveau mouvement politique.
Il a exhorté les Ivoiriens à mettre fin au règne de Bédié et Ouattara, « deux messieurs qui ont déjà fait leur temps et qui ne vont plus décider pour nous ». Gnamien Konan a encore une fois appelé le pouvoir à libérer les prisonniers politiques. La réconciliation doit commencer par-là, selon lui. « Certains ne peuvent pas être en prison et d’autres avoir de la promotion tous les jours », a-t-il critiqué.
Mettant fin à la cérémonie, le président du Forum de la société civile africaine (Fsa) a pour sa part appelé à un éveil citoyen face à la vie chère, estimant que les politiques ont échoué. Il s’est élevé contre l’injustice dans la gouvernance actuelle en critiquant la passation des marchés publics qui débouche sur des travaux d’infrastructure de mauvaise qualité. « Il faut arrêter Soul to Soul. C’est lui qui a les fusils et il faut libérer ceux qui n’ont pas de fusils », a-t-il fustigé. Son Ong Fsa, s’est aussi donné certains chantiers, la lutte contre l’immigration clandestine, la lutte contre la vie chère et le chômage des jeunes.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr