Gado Marguerite n’a pu retourner dans son village.
Laurent Gbagbo, le plus illustre de ses enfants, est en deuil.
Gado Marguerite, sa génitrice, est décédée, hier mercredi 15 octobre 2014 dans la soirée, entre Yamoussoukro et Sinfra. Revenue d’Accra, dimanche 12 octobre 2014, la nonagénaire avait été envoyée au domicile de son neveu, Yobo Gossé Henri à la Riviera-Palmeraie. Et c’est en partance, hier, pour Blouzon, dans la sous-préfecture de Bayota, qu’elle a rendu l’âme. Selon des sources fiables, c’est 30 km après la capitale politique ivoirienne sur la voie menant à Sinfra que son mal s’est aggravé. Le véhicule a alors fait demi tour pour reprendre la direction de Yamoussoukro. Mais, elle n’a pas pu atteindre la destination souhaitée pour la réanimation. Elle a rendu l’âme sur le chemin du retour. Son corps a été conduit directement à la morgue de Yamoussoukro.
En début d’après-midi, hier, des responsables pro-Gbagbo (Affi N’Guessan, Sangaré Aboudramane, Marie Odette Lorougnon, Lida Kouassi Moïse, Gilbert Aké N’Gbo…) se sont rendus au domicile de Yobo Gossé Henri pour saluer la mère de leur leader.
A Accra où elle vivait depuis 2011, elle insistait fortement ces derniers jours à regagner sa terre natale, a-t-on appris de source proche de sa famille. Quand elle est arrivée à Abidjan, Gado Marguerite réitérait cette envie. C’est pour y répondre que sa famille a décidé de la faire partir à Blouzon, hier mercredi, où les travaux de réhabilitation de sa maison avait commencé depuis quelques jours. Mais cette volonté de la matriarche n’a pas été accomplie : elle a cassé la pipe pendant le voyage.
Quand elle est arrivée à Abidjan, dimanche dernier, faut-il le rappeler, la mère du fondateur du Front populaire ivoirien (Fpi) a été au centre d’une
grosse bataille entre sa famille et le régime Ouattara. Le président de la République, Alassane Ouattara, depuis le Maroc où il était, avait donné des instructions au ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Hamed Bakayoko pour qu’elle soit prise en compte médicalement dans une grande polyclinique d’Abidjan. Le numéro 2 du gouvernement avait envoyé Pr Sangaré pour la transférer dans cet établissement sanitaire. Il avait d’abord téléphoné à la famille, avant de recevoir, à son cabinet au Plateau, Yobo Gosset Henri, le neveu de Gado Marguerite.
En dépit de toutes ces démarches, la famille Gbagbo a rejeté l’offre étatique. « Je comprends parfaitement l’autorité ivoirienne de ce qu’elle se soucie de la santé de la maman du président Gbagbo. Mais nous, au niveau de la famille, on a voulu régler ce problème avec toute la discrétion requise. Et dans le projet, il n’avait pas été question de l’hospitalisation de notre mère, parce qu’elle venait d’un hôpital, lequel hôpital a fait les examens nécessaires et a conclu qu’elle n’était pas aussi malade que ça », confiait Yobo Gosset Henri au journal Le Temps du mardi 14 octobre 2014. « Son bilan de santé est positif. Elle a été suivie par le Dr Assoa Adou et le Pr Richard Kadio. Elle a même suivi des consultations à l’hôpital catholique Saint-Joseph ici au Ghana. Dans cet hôpital, on lui a fait un bilan de santé. On n’a rien détecté comme maladie. Le Professeur Richard Kadio a fait un autre bilan de santé. C’est le même résultat. Si c’était un problème de santé, pourquoi dois-je la laisser partir au pays ? Elle veut retourner au village, c’est-à-dire à Blouzon. Là-bas, elle va retrouver la grande famille. Actuellement, elle est à Abidjan pour quelque temps », renchérissait Jeannette Koudou, la fille de Gado Marguerite, dans la même parution, depuis le Ghana où elle se trouve. Malheureusement, cette volonté de la mère de Laurent Gbago de retourner à Blouzon n’a pu se réaliser. Hélas ! Au moment où nous mettions sous presse, aucune information n’était disponible sur le programme de ses obsèques.