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Guerre de leadership /Pascal Affi N’guessan jette l’éponge-le FPI vers la reconciliation/les plus grosses erreurs d’AFFI

La longue guerre fratricide au sein du Front populaire ivoirien (FPI) au lendemain de l’éviction de Laurent Gbagbo du pouvoir d’Etat en 2011 semble atteindre son épilogue à en juger par les aveux à mots couverts d’un des protagonistes en l’occurrence Pascal Affi N’guessan

Pascal Affi N’guessan, président statutaire du Fpi a jeté un pavé dans la marre samedi 29 juillet dernier en se résiliant face à une décision venue de La Haye. «Il y a des messages qui nous sont parvenus de très hautes personnalités du Fpi. Les Ivoiriens comptent sur le Fpi pour l’alternance et pour la reconstruction du pays. Aujourd’hui, le contexte est favorable à cette alternance. Donc les militants ne peuvent pas être un obstacle au retour de leur parti au pouvoir. Il y a un moment pour se bagarrer et il y a un moment pour se disputer. Le moment de se réconcilier et de se rassembler est arrivé pour le Fpi. », a-t-il annoncé.

Cette attitude noble et salutaire d’Affi lui aurait conféré plus de crédibilité et de popularité si elle avait été faite au moment idéal.  En effet, les bisbilles au Fpi n’étaient rien d’autre qu’un conflit de leadership entre Affi N’guessan le jeune président du parti qui oint par Gbagbo depuis 2000 et d’autres membres fondateurs du parti désireux de prendre les commandes de l’appareil politique. Seuls les errements de l’ex-Premier ministre l’ont conduit à sa mort politique.

Les plus grosses erreurs d’Affi N’guessan

Par-dessus les prétextes avancés par la dissidence Sangaré Aboudrahamane, le recours à l’actuelle Justice ivoirienne connue comme celle des vainqueurs pour des conflits internes à un parti politique constitue l’une des véritables erreurs d’Affi N’guessan. Voulant tenir la dragée haute à ses frères ennemis, il s’est acoquiné avec le régime Ouattara qui lui servait de gourdin. Les conséquences sont irréversibles. Plusieurs cadres du parti se retrouvent dans les geôles du pouvoir Ouattara. Oulaye Hubert, Assoa Adou, Koua Justin etc. Si certains peuvent humer l’air frais de la liberté provisoire, d’autres y croupissent depuis deux années. Les dernières images d’un Koua Justin, chétif, au Tribunal d’Abidjan suffisent pour comprendre la cruauté de l’acte et les souffrances endurées par ces derniers dans les goulags. L’autre erreur monumentale d’Affi se résume à sa défiance vis-à-vis de Laurent Gbagbo, le fétiche intouchable.

Dans un pays où le culte de la personnalité a hélas de beaux jours devant lui, il est crime de s’en prendre aux monuments Bédié, Gbagbo, Ouattara. Une règle à laquelle Affi N’guessan a dérogé lorsqu’un document falsifiée en provenance de La Haye lui a été présenté comme étant la signature de Gbagbo, candidat à la présidence de son parti. C’est un secret pour personne. Gbagbo ne peut se permettre une telle digression. Car en 2000, il s’est séparé de la direction de son parti en sa qualité de président de tous les Ivoiriens. Seuls Bédié et Ouattara s’accrochent à vie à la présidence de leurs formations politiques. Ainsi, face à ce piège, le bon sens aurait voulu qu’Affi N’guessan renonce à sa candidature au profit de Gbagbo, le fondateur du parti et exige un congrès. Malheureusement, il a commis le crime de lèse-majesté en tenant tête au fétiche du village. Ce qui conforte davantage son présumé deal avec Ouattara en vue de mener le parti de Gbagbo à sa perte. « Celui qui voulait tourner la page Gbagbo », lui avait affublé le confrère Jeune Afrique, à juste titre. L’étiquette lui colle à la peau lorsqu’il obtient 9% à la présidentielle 2015 et se voit désigné officieusement chef de file de l’opposition en dépit des rires sous capes que cela suscite.

En somme, le parti de Gbagbo est à l’épreuve du pardon. La conquête du pouvoir en 2020 passe inexorablement par le pardon et la réunification d’emblée avant celui des Ivoiriens.

imatin

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