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Guillaume Soro – Hamed Bakayoko: Voici porquoi Ça se complique !

 

 

soro,hamedAu-delà des apparences, c’est la guerre à fleuret moucheté. Guillaume Soro président de l’Assemblée nationale et Hamed Bakayoko ministre d’Etat ministre de la Sécurité et de l’Intérieur entretiennent une inimitié que les communicateurs du régime tentent tant bien que mal d’empêcher d’apparaître en public. Le temps passe mais les regards de faïence que se jettent les deux pontes du régime Ouattara eux, ne changent pas.

Le problème est que ce fâcheux bras de fer pour succéder à leur mentor fait des dégâts collatéraux. Au regard de ce que l’actualité livre, Hamed Bakayoko a une longueur d’avance sur le camp Soro qui continue de perdre des plumes. Le mercredi 13 mai 2015, le ministre des Sports et Loisirs Alain Lobognon proche du président de l’Assemblée nationale était débarqué du gouvernement. Une affaire de détournement de fonds publics portant sur plusieurs milliards FCfa de primes allouées aux footballeurs de l’équipe nationale, l’éclaboussait au grand désarroi de son ami fidèle Soro.

L’argent détourné provenait des 3 milliards 500 millions de la contribution d’Alassane Ouattara leur mentor à eux. Le chef de l’Etat avait fait diligenter une enquête et commis son chouchou de ministre de la Sécurité de suivre l’affaire jusqu’à son aboutissement. Sur le coup, Guillaume Soro n’a pu rien faire pour sauver le ”pauvre” Lobognon de la trappe, selon de bonnes sources a été mise évidence et savamment exploitée tant au plan gouvernemental qu’au plan de la communication par le camp Bakayoko. Un but à zéro, pas pour les Eléphants mais pour Bakayoko et au passif de Soro à travers l’ancien ministre des Sports.

Rebelote ! Cette fois-ci on est bien loin des stades de football et des bruits des vestiaires. Chérif Ousmane, Losseni Fofana, Eddie Medy et Koné Daouda dit Konda, sont rattrapés par des crimes supposés commis lors de la crise postélectorale de la période allant de mars à mai 2011, au moment où Guillaume Soro ancien Secrétaire général de la rébellion des Forces nouvelles, l’ami du maquis de Bouaké officiait en qualité de ministre de la Défense nommé par Alassane Ouattara auto-reclus à l’hôtel du golf.

Ces inculpations sont analysées sous le signe du prolongement de la guerre que se livrent Hamed Bakayoko et Guillaume Soro les deux compagnons soupçonnés de briguer la succession d’Alassane Ouattara en 2020. Pendant ce temps, comme on peut le voir, l’épée de Damoclès continue d’être suspendue sur la tête du président de l’Assemblée nationale ivoirienne. Réclamé à la Cour pénale internationale (Cpi) depuis la visite en Côte d’Ivoire d’Hillary Clinton ancienne Secrétaire d’Etat des Etats Unis d’Amérique, en janvier 2012, Guillaume Soro voit chaque jour le chemin de La Haye se rapprocher dangereusement de lui.  Le dossier a été instruit par la Procureure de la justice internationale Mme Fatou Bensouda et l’on attend la levée des scellés pour envisager éventuellement son transfèrement à la Cpi. Ce qui ne serait qu’une question de temps, selon les dernières révélations de Louis Michel. L’avocat Belge est un habitué de la Cpi La Haye pour y avoir défendu avec son confrère Jacques Vergès, le président Slobodan Milocevic. L’arrestation de Guillaume Soro puis son transfèrement pourrait ouvrit grande la porte à son rival Hamed Bakayoko dans la course à la succession de leur mentor Alassane Ouattara. Parfaite illustration de l’adage populaire qui dit que le malheur des uns fait le bonheur des autres.

Les deux pions du dispositif Ouattara ont beau poser en public devant caméras et photos, leur trompe œil ne fait que conforter l’opinion sur leur talent de piètres comédiens. Dans cette dynamique d’affaiblir l’ennemi juré, la dernière trouvaille des pro-Soro aura été de dénigrer Hamed Bakayoko dans une affaire, là aussi de football. Malheureusement ces mauvaises langues n’ont pas pensé au tort qu’il faisait à d’autres personnes qui n’ont rien à avoir dans la succession à Alassane Ouattara.

L’occasion de la troisième édition de la Nuit du football africain (Nfa) organisée le 20 juin 2015, à Abidjan, par la structure du jeune Yves Sawadogo agent de joueurs, était trop belle pour ne pas être exploitée pour les hommes d’Hamed Bakayoko. Malheur pour le promoteur, s’il savait il n’aurait pas pris le président de l’Assemblée nationale pour parrain de sa cérémonie. Selon des milieux abidjanais il y a des noms qu’il ne faut jamais associer à des évènements. Yves Sawadogo l’apprend à ses dépens. «Cette année, nous avons été trop torpillés auprès du président Guillaume Soro. On nous a jeté des peaux de bananes. (…) Ils sont allés lui dire des choses pas possibles, du genre : ”ils étaient avec Hamed Bakayoko etc… ”. Laissez-moi vous dire que nous ne faisons pas de la politique, même si dans le sport, on retrouve un peu de la politique avec la présence des hommes politiques. Que ces deux personnalités sachent que cette situation de rivalité politique nous a assez fait du mal ». Déplore le promoteur de la Nuit du football africain. Conséquence de cette guéguerre entre les deux hommes du régime d’Alassane Ouattara : «Au moment où nous vous parlons, nous traînons encore des dettes de la 3ème édition de la Nfa dont nous espérons arriver d’ici deux ou trois mois à payer une bonne partie. » Espère-t-il solder les conséquences fâcheuses de la mauvaise ambiance qui règne au sommet de l’Etat ivoirien. Comme quoi en Côte d’Ivoire l’ennui ou le succès dépend de qui vous avez pour ami. Soro ou Bakayoko et vous serez servi … en bien ou en mal.

Simplice Allard

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