04242024Headline:

Guillaume Soro : “Trop est toujours Trop” ( I )”Souvent ma mère pleurait avec moi”

Il est tard dans la nuit et cependant je ne dors pas. Je médite. Je réfléchis. Je me remémore. Les souvenirs de mon enfance s’imposent à moi cette nuit. Comme dans un rêve kaléidoscopique, ma vie défile sous mes yeux…

Je me revois enfant dans ce village lointain au nord de la Côte d’Ivoire ?? à Niellé, à quelques encablures de la frontière du Mali. Aussi loin que puissent remonter mes souvenirs d’enfance, je me revois gambadant joyeusement dans les ruelles de ce village sénoufo où feu mon père exerçait dans la compagnie du textile la CIDT (La Compagnie Ivoirienne De Développement du Textile ). Les populations de Niellé, de ma génération et plus, se souviennent sûrement de M. Clément Soro Sanga, mon père.
Qu’elle est douce, l’innocence de l’enfance!
L’insouciance est le lot du quotidien de cette enfance, de mon enfance…Jacques Brel, le Grand Chanteur belge, a bien eu raison d’y voir le temps de vivre! L’enfance…
Ma mère, ménagère de son état, était d’un naturel doux et effacé. Ma mère était l’incarnation même de l’amour. À cette époque là, j’étais le fils unique à mon père et à ma mère. Disons que j’étais un petit prince dans cette maisonnée si modeste. Nous n’avions ni électricité, ni télé. Mais nous étions heureux. Ma mère et moi étions si proches. J’aimais ma mère et ma mère m’aimait.
Autant que je m’en souvienne, ma mère ne m’a donné la fessée qu’une seule fois. Il me faut vous avouer tout de suite que j’étais un garnement bien turbulent! J’adorais apprendre en prenant des risques. Et ma mère avait bien des difficultés à me tenir tranquille. À mes premiers cris et pleurs le jour de cette unique fessée, les larmes de ma mère jaillirent. Elle pleura autant que moi. Surpris, il m’a fallu moi-même la consoler. Et nous nous promîmes de ne plus nous fâcher…
Mon père lui était plus sévère. Il incarnait vraiment le visage paternel et viril de nos Tropiques. Quand il lui arrivait de vouloir me corriger de mes incartades, c’est dans les bras de ma mère que je me réfugiais. Alors ces bras constituaient un bien maigre rampart ( mais un rampart tout de même) pour me protéger de la colère justifiée ( je l’avoue) de mon père qui voulait que j’apprenne les choses de la vie en homme.

Souvent ma mère pleurait avec moi. Et je trouvais injuste que par ma faute, elle encaisse parfois au passage, quelques taloches qui m’étaient destinées. Est ce de là que naquit ma haine de l’injustice ? …

J’ai à présent sommeil…

Demain La suite de “Trop est Trop ” vous sera servie si je suis toujours inspiré, Chers lectrices et lecteurs.

Guillaume Soro

 

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