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Haye: Laurent Gbagbo souhaite revenir en Côte d’Ivoire où il a déjà réservé une maison pour l’accueillir.

entretien entre Gbagbo et François Mattei à La Haye

 Mercredi 12 Décembre 2018 – Avant la sortie ce jeudi 13 décembre du livre actualisé de l’entretien entre Laurent Gbagbo et le journaliste François Mattei qui a pour titre « Libre. Pour la vérité et la Justice », des extraits ont été transmis à KOACI par l’entourage de l’ex président ivoirien.

Dans le document qui sera disponibles ce jeudi dans les libraires à l’occasion de l’audience sur la liberté provisoire de l’ex chef d’Etat évoque son retour au pays, son ambition présidentielle en 2020, revient sur les conditions de son transfert à la Haye  et son procès.
Laurent Gbagbo souhaite revenir en Côte d’Ivoire où il a dejà réservé une maison pour l’accueillir.

« Mon ambition, c’est de revenir chez moi, en Côte d’Ivoire. J’ai réservé une maison pour m’accueillir(…) J’ai déjà fait acheter des matelas pour remplacer ceux qu’on m’a volés dans ma petite maison du village. On m’a aussi pris tous les draps, et un minuscule frigo posé à côté de mon lit. Je ne me plains pas : tant d’Ivoiriens ont tout perdu. J’en parle que pour souligner que les rebelles n’étaient, pour beaucoup d’entre eux, que de pauvres gens manipulés, affamés : le vol de mes matelas est une illustration.

Quant à son retour au pouvoir, l’actuel détenu de Scheveningen laisse entendre qu’il n’est pas indispensable d’être président pour faire la politique.

« Il n’est pas indispensable d’être président pour faire de la politique, et se rendre utile. La Côte d’Ivoire, l’Afrique, c’est ma vie, et je serai toujours concerné par leur destin », affirme-t-il.

Evoquant son transfert à la Cour Pénale Internationale (CPI) depuis Korhogo en novembre 2011, Laurent Gbagbo s’explique : 

« Ce jour-là, mardi 29, alors que l’interrogatoire a repris un magistrat se précipite dans la salle où nous nous trouvons et nous annonce que la CPI demande mon transfert à La Haye. Mes avocats objectent que seule la cour d’appel est habilitée à traiter d’une telle requête, et que si audience il doit y avoir elle doit se tenir au siège de cette cour à Abidjan. Tous les magistrats de la cour d’appel sont là, nous rétorque-t-on, inutile d’aller à Abidjan ! Mes avocats ivoiriens, ceux qui étaient présents, ont voulu s’exprimer. C’est à peine si les juges les ont écoutés. Mais ils ont été courageux, ils ont insisté et ont fini par faire résonner la voix du droit et de la raison. Cela n’a pas suffi. Ça s’est passé comme ça, et ça n’a rien à voir avec le droit… ni avec rien de normal, d’ailleurs. On ne m’a même rien donné à manger de la journée… Après l’audience, les gardes m’ont emmené en me disant que je rentrais dans la maison où j’étais détenu, et que je pourrais revoir mes avocats le lendemain. Les avocats y ont cru ! On ne s’arrête pas ? Il m’a répondu : « Non, on va l’aéroport. Dans la voiture de Kouakou Fofié, mon geôlier, qui me transportait, j’ai vu que nous dépassions la route de la maison. J’ai demandé où nous allions : « On ne s’arrête pas ? » Il m’a répondu : « Non, on va l’aéroport. Il n’est pas éclairé et votre avion doit partir avant la nuit, à 18 heures 30. » « Où est-ce que je vais ? » Il n’a pas eu le courage de me le dire. Il a dit : « Abidjan. » J’ai rigolé, ça j’avais compris. Il n’a pas osé répondre. Je crois qu’il a eu honte. En fait, nous sommes allés jusqu’à l’aéroport de Korhogo. Et de là, on m’a mis dans l’un des deux avions officiels de la présidence et direction La Haye. »

Enfin, Laurent Gbagbo salue les prouesses de sa défense conduite par Me Emmanuel Altit lors de son procès qui selon lui, a retourné la situation en sa faveur.

« Mes avocats ont su retourner complètement la situation. Mes adversaires croyaient avoir gagné et avoir utilisé la Cour pénale internationale à leur profit. Il apparaît désormais qu’ils ont tout à perdre à un procès. Parce qu’un procès révélera la vérité. Ils sont coincés. C’est là l’un des grands mérites d’Emmanuel Altit et de son équipe, avoir compris immédiatement quelle avait été la réalité sur le terrain et être parvenus à la donner à voir aux juges. Ils ont détruit la preuve du procureur. Désormais, tout le monde sait que les éléments présentés par le procureur au soutien de ses allégations ne résistent pas à l’analyse. Enfin, ils ont montré le parti pris du procureur qui va avec le vent que soufflent les grandes puissances », a-t-il confié à François Mattei.

L’on précise que le livre, « Libre. Pour la vérité et la Justice », est une réédition du précédent auquel s’ajoutent une dernière partie et une interview exclusive de l’ex président ivoirien.

Donatien Kautcha, Abidjan

koaci.com

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