Le mouvement Khalistan, qui réclame un État séparé pour les fidèles Sikhs, rappelle de tristes souvenirs : celui de l’assassinat de la Première ministre Indira Gandhi en 1984, par ses gardes du corps, mais aussi des émeutes qui ont suivi, occasionnant plus de 3 000 morts sikhs.
C’est donc avec le plus grand sérieux que le gouvernement indien traquait Amritpal Singh, relate notre correspondant à New Delhi, Côme Bastin. Après un passage par Dubaï, ce youtubeur s’est radicalisé durant les manifestations contre la réforme de l’agriculture indienne en 2022.
Le dirigeant sikh et ses partisans, tous armés d’épées, de couteaux et d’armes à feu, avaient pris d’assaut en février un poste de police après l’arrestation d’un des assistants de Singh pour agression et tentative d’enlèvement présumé. L’attaque en plein jour dans la banlieue d’Amritsar, ville qui abrite le plus sacré des temples sikhs, le Temple d’Or, avait fait plusieurs blessés parmi les policiers. Amritpal Singh avait pris la fuite le 18 mars, déclenchant une gigantesque chasse à l’homme.
Amritpal Singh diffusait un discours séparatiste et embrigadait de jeunes Sikhs, en Inde et à l’étranger. Aux États-Unis ou au Royaume-Uni, des manifestations de Sikhs séparatistes ont ainsi eu lieu récemment devant les ambassades indiennes.
Sa traque avait commencé le 18 mars avec une opération de police à laquelle il avait échappé. Après une longue cavale, il a été arrêté lors d’un discours en public dans le Pendjab, une façon de se rendre aux autorités. Il a été « arrêté à Moga, dans le Pendjab », a indiqué la police de cet État du nord-ouest de l’Inde, en appelant « les citoyens à maintenir la paix et l’harmonie », et à ne pas propager de fausses nouvelles. Le ministre de l’Intérieur Amit Shah a félicité le gouvernement d’opposition AAP au pouvoir dans cet État.