06022023Headline:

Inde: indignation face à la réécriture des livres d’histoire imposée par les nationalistes

Une importante controverse agite l’Inde autour de la sortie de nouveaux livres scolaires de secondaire. Le gouvernement nationaliste hindou au pouvoir a fait enlever d’importantes parties de l’histoire musulmane du pays, qui a duré plusieurs siècles. Ceci est décrié par les historiens et considéré comme beaucoup comme une manière de réécrire l’histoire et de diaboliser les musulmans.

 

Le Conseil indien pour l’éducation dit vouloir alléger les livres scolaires afin de faciliter la reprise pédagogique après la pandémie de Covid-19. Mais la coupe semble sélective : toute une partie de l’histoire moghole et musulmane, qui s’étend sur plusieurs siècles, a été effacée. Dans le même temps, les actes violents des hindouistes, comme l’assassinat de Gandhi ou les pogroms anti-musulmans de 2002, sont édulcorés.

 

Une réécriture choquante et inquiétante pour Aditya Mukherjee, historien et président du Congrès indien d’histoire. « Il y a une tentative d’effacer les musulmans de l’histoire indienne : les noms musulmans sont retirés des rues et des villes, et maintenant, ils effacent l’histoire des Moghols, alors que c’est une des périodes les plus importantes de notre histoire. C’est ce qui précède généralement un génocide. Et c’est ce qui a été fait en Turquie contre les Arméniens : retrait des noms, ghettoïsation, effacement de l’histoire, puis génocide. Et c’est choquant, car nous suivons les mêmes pas : il y a déjà des appels publics au génocide des musulmans ! »

Un dirigeant du BJP (Bharatiya Janata Party) au pouvoir a applaudi cette mesure, affirmant que les Moghols étaient « des voleurs, des pilleurs et des décadents », et que « leur place n’est pas dans des livres d’histoire, mais dans une poubelle ».

 

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