06042023Headline:

Iran: plus de dix personnes sont exécutées chaque semaine, dénonce l’ONU

L’Iran est un des pays « où les exécutions sont les plus nombreuses au monde », a regretté le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Volker Türk dans un communiqué ce mardi 9 mai.

Depuis le début de l’année, au moins 209 personnes ont été exécutées en Iran, selon l’ONU. Il s’agit principalement de personnes condamnées dans des affaires liées au trafic de drogue, indique l’organisation, qui précise qu’il est probable que ce chiffre soit plus élevé.

C’est un nombre « incroyablement élevé ». « En moyenne, depuis le début de l’année, plus de dix personnes sont mises à mort chaque semaine en Iran, ce qui en fait l’un des pays où les exécutions sont les plus nombreuses au monde », a dénoncé le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk.

« À ce rythme, il est inquiétant de constater que l’Iran est sur la même voie que l’année dernière, où environ 580 personnes auraient été exécutées », a-t-il ajouté, qualifiant ce bilan d’« abominable ». Pire, si la tendance actuelle se poursuit cette année, « cela représentera l’un des taux les plus élevés d’application de la peine de mort en Iran depuis 2015 » lorsque « 972 exécutions avaient été signalées », selon une porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Ravina Shamdasani.

Récemment, deux hommes, Sadrollah Fazeli Zare et Youssef Mehrdad, ont été exécutés par pendaison pour blasphème, suscitant la condamnation de Washington et d’ONG de défense des droits humains. Et samedi, c’est le dissident irano-suédois, Habib Chaab, reconnu coupable d’avoir dirigé un groupe séparatiste arabe de l’ouest du pays et condamné à mort pour « terrorisme », qui a été exécuté.

L’ONU s’indigne des exécutions d’au moins 45 personnes, dont 22 appartenant à la minorité baloutche. Ils ont, selon certaines sources, été exécutés ces 14 derniers jours pour, la plupart, des motifs liés à la drogue. « Imposer la peine de mort pour des délits liés à la drogue est incompatible avec les normes internationales en matière de droits de l’homme », a réagi Volker Türk qui a tenu à rappeler que le Comité des droits de l’homme interdit l’imposition de la peine de mort pour tous les crimes, à l’exception des « crimes les plus graves ».

 

Lettre ouverte de détenues de la prison d’Evin
Lundi 8 mai, six femmes détenues politiques et d’opinion ont écrit depuis la prison d’Evin à Téhéran pour dénoncer le recours à la peine de mort en Iran. Golrokh Iraee, Zohreh Sarv, Nasrin Javadi, Sepideh Ghelian, Bahareh Hedayat et Narges Mohammadi, toutes défenseures des droits de l’homme, considèrent que le régime de « la République islamique est condamné à disparaître et l’usage de la peine de mort ne peut lui assurer la pérennité ».

Pour elles, ces exécutions sont « des tentatives du pouvoir pour effrayer la population ». Dans leur lettre, les signataires condamnent les « exécutions, meurtres et assassinats du peuple » iranien et demandent « leur arrêt immédiat ».

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