Nouvelle autoroute de Grand-Bassam: Une mise en demeure, et c’est la désolation!
Les usagers qui ont l’habitude d’emprunter la nouvelle autoroute de Grand-Bassam sont heureux de la réalisation d’une telle infrastructure. La rapidité avec laquelle l’on peut désormais rallier la cité balnéaire à partir d’Abidjan est un grand soulagement. Mais aux abords de cette infrastructure assez remarquable, il y a de la tristesse. En effet, certains habitants qui ont acquis leur terrain avant la construction de l’autoroute, et ayant déjà bâti leur maison pour certains, vont devoir déguerpir. Et pour cause, une mise en demeure en date du 22/6. En parcourant ce document produit par la Direction du domaine de l’Etat logée au Ministère des Infrastructures économiques, on comprend ce qui se prépare: «Il me revient que vous occupez une parcelle du domaine public de l’Etat, sise en bordure de Grand-Bassam, dans la commune de Port-Bouët. Je vous informe que conformément à la réglementation en vigueur, l’occupation du domaine public de l’Etat est subordonnée à une autorisation formelle délivrée par Monsieur le ministre des Infrastructures économiques. Sauf erreur de ma part, vous ne disposez pas d’une telle autorisation. Par ailleurs, le décret N°2014-29 du 22 janvier 2014 portant déclaration d’utilité publique des abords de l’Autoroute Abidjan-Grand-Bassam définit une zone d’utilité publique sur une largeur de 100 mètres entre l’agglomération d’Abidjan et celle de Grand-Bassam ou toutes transactions, toutes constructions nouvelles, même précaires, tous travaux de nature à modifier l’état du sol sont interdits. Par conséquent, je vous demande de libérer immédiatement les lieux dans un délai de huit (8) jours, à compter de la date de réception de la présente. Passé ce délai, la Brigade d’intervention du Ministère des Infrastructures économiques se donnera les moyens de vous déguerpir de ce site à tout moment sans autre préavis.» C’est la procédure…
30 malheureux propriétaires
Il faut remarquer que ce site sur lequel est bâtie la cité Akissi Delta a été acquis par la société Proxim Finances SA, depuis 2005. Plusieurs acquéreurs des différentes villas ont hésité à y aménager, à cause d’un problème récurrent d’eau courante, et d’électricité. Depuis septembre 2015, certains propriétaires s’y installent, et cela, grâce à un habitant qui a acquis un transformateur de plusieurs dizaines de millions de FCFA, sur lequel pourront se raccorder ses voisins. Mais parmi ces nouveaux habitants, les plus malchanceux, sont ceux qui habitent à 100 mètres, le long de l’autoroute. Ils sont concernés par le décret suscité, et sont donc contraints d’aller chercher gîte ailleurs. Et parmi ces derniers, figure le super-Ebony de la presse écrite de l’année 2009, Jean Roche Kouamé dont la villa récompensant son mérite est installée dans cette cité appelée à être rasée. Et cela, dès le 20/7/2016. Et comme stipulé dans le contrat de livraison de son lot, «nous tenons à préciser que la société Proxim Finances Construction se désengage de tout désagrément qui pourrait être causé par les travaux d’aménagement que vous effectuerez.» Comme tous les autres habitants concernés, tous les efforts entamés pour terminer leurs résidences sont vains, depuis le 22 janvier 2014.
Il ne reste plus qu’au confrère d’appeler l’attention du chef de l’Etat sur son sort, de même que celui des autres personnes concernées par les casses à venir. Le chef de l’Etat qui se rend très souvent à Assinie en passant sur cette Autoroute, selon nos sources, tient à ce que l’espace soit libéré pour raison d’utilité publique. Ce qui devrait normalement entraîner une juste indemnisation desdits occupants avant la casse comme le stipule la Constitution ivoirienne. «Normalement», bien entendu.
W.A, in L’Eléphant déchainé