La Corée du Nord continue d’utiliser des travailleurs illégaux à l’étranger pour financer son programme d’armement. C’est ce qu’affirment les États-Unis dans une déclaration commune avec la Corée du Sud et le Japon, afin d’appeler au respect des sanctions onusiennes à l’égard du régime nord-coréen. La déclaration trilatérale qui demande le rapatriement immédiat des travailleurs insiste également sur l’importance du programme de cyberattaque de Pyongyang ces derniers mois.
C’est une pratique historique du régime que dénoncent les émissaires japonais, américains et sud-coréens pour la Corée du Nord. La mission américaine auprès des Nations unies estimait à 100 000 le nombre de travailleurs nord-coréens à l’étranger avant la pandémie. Qu’ils soient bûcherons, ouvriers du bâtiment ou restaurateurs, ils officient principalement en Chine et en Russie, mais également en Afrique, au Koweït, au Qatar ou en encore Mongolie.
C’est l’un des moyens mis en place par le régime afin de faire rentrer des devises étrangères dans le pays. Mais, dès 2017, la pratique est interdite par les sanctions onusiennes, et, depuis 2019, les États-membres doivent rapatrier les travailleurs nord-coréens dans leur pays. Mais en 2020, face à la pandémie, la Corée du Nord s’est fermée et depuis, presque personne ne traverse légalement les frontières.
Difficile d’imaginer que ces dizaines de milliers de travailleurs soient tous rentrés chez eux. Lors d’une rencontre trilatérale, ce vendredi 7 avril, les émissaires de Séoul, Tokyo et Washington insistent également sur d’autres employés du régime qui officient parfois à l’étranger : les hackers. Pyongyang aurait ainsi volé l’année dernière jusqu’à 1,7 milliard de dollars en cryptomonnaies.