04242024Headline:

la diaspora ivoirienne des USA ouvre le feu sur Ouattara et la France

hollande-o

Le CACI est une association d’associations de la diaspora ivoirienne aux Etats-Unis d’Amérique. Ses objectifs principaux sont la promotion de la démocratie en Côte d’Ivoire, la défense des institutions républicaines ivoiriennes et africaines et la préservation de la souveraineté nationale de la Cote d’Ivoire en particulier et de l’Afrique en général.

Les associations membres du CACI sont majoritairement localisés sur la côte Est des USA avec une concentration dans les grandes métropoles du Nord-Est du pays, le berceau de la civilisation américaine: Washington, DC-Baltimore, Philadelphie, New York-New Jersey.

En raison du nombre important d’universitaires dans le CACI, la contribution d’idées pour le développement de notre pays et de notre continent constitue un facteur prépondérant de nos activités.

Cependant, pour éviter l’étiquète de “diaspourrie”, c’est-à-dire de membres d’une diaspora inutile vouée au verbiage creux, et incapable d’actions concrètes et utiles, nous avons posé une série d’actes louables depuis notre existence, en faveur de notre pays et de l’Afrique en général. Les plus représentatives de ces actions sont, en autres, un don de 150 ordinateurs à l’Université d’Abidjan il y a quelques années, l’attribution de bourses à desétudiants ivoiriens pour achever leur cycle universitaire dans des universitésaméricaines, le don de matériel d’une valeur de milliers de dollars à nos parents refugiés dans les pays limitrophes tels que le Ghana et le Libéria. A titre individuel, vous pouvez mesurer la contribution de la diaspora ivoirienne à la survie de nos parents ici au pays par le nombre de Western Unions et de bureaux de MoneyGram partout en Côte d’Ivoire.

Nous faisons aussi d lobbying auprès des institutions et des leaders politiques américains, aussi bien qu’auprès des chancelleries représentées aux USA en faveur de notre ligne idéologique qui est notre attachement dogmatique àl’unité nationale, à la souveraineté de notre pays et à la démocratisation de la Côte d’Ivoire.

Bref, nous constituons ce que nous considérons comme un noyau dur des Patriotes Ivoiriens de la Diaspora ivoirienne vivant aux USA. Mais soulignons le fait que nous ne sommes affiliés ni inféodésà aucun parti politique en Côte d’Ivoire, notre seul parti pris étant exclusivement concentré sur la défense des intérêts de notre chèreCôte d’Ivoire à tous et à toutes. Nous avons un partenaire local qui est le CNRD, présidé par le Doyen BB Dadié, à qui nous souhaitons au passage un joyeux anniversaire, à l’occasion de ses 100 ans de présence fructueuse et généreuse sur la terre des Hommes !

Voilà brièvement peint le portrait du CACI, le Comité d’Actions pour la Côte d’Ivoire, néàSylverSpring dans le Maryland, une banlieue de Washington, DC la capitale fédérale américaine en Mai 2012, au cœur de la crise qui secoué la Côte d’Ivoire depuis 2002.

L’on pourrait se demander de quel droit nous nous melons de politique (définie au sens large) de la Cote d’Ivoire, alors que nous ne baignons pas dans le quotidienne des réalités ivoiriennes.

Nous répondrons que, sans succomber à la tentation de la “dictature de l’expert venu de l’ailleurs”, nous nous autorisons à nous immiscer dans les affaires de notre pays d’origine précisément parce qu’étant hors de ces réalités quotidiennes, nous avons la distance nécessaire pour y apporter un regard critique et constructif indépendant. Mais au-delà de cela, étant d’origine ivoirienne et africaine, notre cœur collectif et individuel bat au même rythme que celui et ceux de nos concitoyens de Cote d’Ivoire et d’Afrique. Il n’y a rien qui ne se passe au pays et en Afrique qui nous ne nous affecte pas au plus profond de notre âme collective et individuelle. De plus, avec l’abolition de la distance géographiquegrâce aux moyens modernes de communication tel que l’internet et les avions, nous sommesinstantanément au même niveau d’information que nos frères et sœurs d’Afrique et de Cote d’Ivoire sur tout cqu qui concerne notre pays d’origine et notre continent.

Nous avons donc le droit, l’intérêt et les capacités de faire une riche contribution au développement de notre pays et de notre continent sous toutes ses formes.

Aujourd’hui, notre contribution d’idées relativement à l’actualité politique en Côte d’Ivoire va s’articuler sur trois chapitres et un mini-chapitre :

1. Faire d’état des lieux

2. Proposition de sortie de crise

3. Porter un Regard particulier sur sur la relation CI-Afrique/France : La rupture de l’asymétrique relation impériale entre la CI/l’Afrique et la France.

I./ L’état des lieux :

Sur la base de notre vision de la Côte d’Ivoire, nous constatons avec amertume, que le pays s’effondre un peu plus chaque jour, pour les trois raisons suivantes :

– Au plan social, une fracture sociologique profonde

– Au plan économique, une paupérisation galopante de la population et une détérioration des infrasctures existantes.

– Au plan politique : La lente ou soudaine mort du processus de démocratisation et la mise sous tutelle de la Côte d’Iroise par les Nations-Unies pour le compte de la France.

Pour rappel, l’idéal de société que le CACI a pour la Cote d’Ivoire est fondée sur la vision suivante :

Nous célébrons comme premier trésor national, la diversité culturelle de notre cher pays dont la culture nationale combine harmonieusement le brassage ou métissage de nos cultures et l’exaltation de nos traditions culturelles respectives. Ce lieu de mémoire de notre identité nationale nous est rappelé par l’historien Kipré pour qui le premier trait de l’histoire de la Côte d’Ivoire, c’est le fait que « l’espace ivoirien témoigne d’une présence ancienne de peuples qui se déplacent, se rencontrent et s’interpénètrent depuis des siècles ». Selon lui, la caractéristique génétique de l’identité nationale du peuple ivoirien est qu’elle est faite « d’apports humains très divers mais déterminés à faire de leur cadre géographique un espace de souveraineté et de dignité partagée ».

Depuis sa conception dans la nuit des temps, la Côte d’Ivoire est donc brasseuse et non pas broyeuse d’identités plurielles. Nous tenons de façon dogmatique à cette conception fédératrice de l’identité nationale ivoirienne.

Or, depuis plus de 20 ans, des charlatans politiques et autres genres de marchands de la haine sont venus sur la place publique ivoirienne pour poétiser et vulgariser la division ethnique, une vieille peau de banane que les occidentaux (la France dans le cas de la Côte d’Ivoire) jettent sur notre chemin, et sur laquelle nous continuons malheureusement de glisser très facilement. Aujourd’hui la fracture sociologique entre différents groupes ethniques et différents clochers religieux est très palpable dans tous les secteurs de vie du pays.

Retenons donc que le premier mal que l’on peut facilement diagnostiquer en Côte d’Ivoire aujourd’hui, c’est une profonde fracture sociologique.

Au plan économique, malgré la propagande grossière des vendeurs de rêves à bon marché, le fait est que la grande majorité des ivoiriens, qu’ils soient des plus reculées campagnes comme des centres urbains (seule la ville d’Abidjan mérite vraiment ce titre pompeux), croupissent dans la misère, confrontent le présent les dents serrées et appréhendent l’avenir avec beaucoup de frayeur. Aller visiter un hôpital, ou bien visiter le marché d’Adjamé, ou encore aller acheter de la viande à l’abattoir de Port-Bouet, et vous conclurez rapidement que c’est le bon Dieu qui tient nos parents en vie en Côte d’Ivoire et non une quelconque politique rationnelle de développement.

On nous parle de constructions de routes, de ponts, et de peinture de bâtiments d’universités comme signes d’une émergence économique de la Côte d’Ivoire. Sommes-nous tombés si bas dans l’évaluation de nos dirigeants ? Dites-nous combien de kilomètres de nouvelles routes bitumées monsieurOuattara a-t-il ajoutés au réseau routier ivoirien existant avant son émergence sur la scène politique ivoirienne ? Combien de jeunes chômeurs, y compris ceux qui ont été instrumentalisés pour faire la guerre, ont trouvé du travail productif depuis que « les sauveurs de l’humanité » ont été imposés sur le trône ? Quel est aujourd’hui l’espérance de vie moyenne en Côte d’Ivoire ? Nous vous rappelons que l’espérance de vie est en moyenne de 77 ans aux USA et de 80 ans en France ?

En Côte d’Ivoire elle est de moins de 50 ans !!! Alors nous vivons dans le même siècle et sur la même planète, mais une partie de l’humanité est victime de ce que nous appelons l’accident de la géographie. Arrêtons donc de prendre les ivoiriens pour des idiots et ne parlons plus jamais de peinture de bâtiments d’universités comme programme de développement économique.

De toutes les façons, la Côte d’Ivoire n’est pas un pays pauvre, mais un pays appauvri par les circonstances historiques de la colonisation et de la néo-colonisation surtout françaises, et par la dictature. C’est donc à ces mécanismes qu’il faut s’attaquer si on veut parler de développement économique.

Au plan politique, c’est la catastrophe qui peut se décrire en trois idées : La mise à mort du processus de démocratisation, la mise sous tutelle onusienne de la Côte d’Ivoire, et enfin ce que nous appelons la tragédie du peuple ivoirien : Un peuple mûr avec des institutions faibles ou affaiblies et un leadership défaillant :

Un peuple mûr

Des institutions faibles ou affaiblies

Un leadership défaillant

Conclusion : La mise à mort du projet de démocratisation en Côte d’Ivoire.

Résumons tous ces points par un retour sur ce qui s’est passé en Octobre 2015

Retour au Futur : Prélude au second désastre électoral en Côte d’Ivoire

Avec la complicité des demi-dieux occidentaux, grands moralisateurs du monde, appelés abusivement « communauté internationale », le régime de Ouattara a porté un second coup de machette à la démocratie en Côte d’Ivoire. En effet, malgré les appels des partis de l’opposition à la mise en place d’une transition politique propice à la création d’un environnement social et politique sain pour la tenue d’élections libres, transparentes, démocratiques et apaisées, malgré le désaveu manifeste du peuple ivoirien qui a déjà voté massivement en faveur du boycott de cette seconde mascarade électorale par son silence assourdissant, le sieur Ouattara et sa bande d’accompagnateurs (Affi N’Guessan, KK Bertin etc…) ont choisi de consolider son imposture en organisant des élections dans lesquelles lui seul a joué les rôles de vendeurs de billets, de policiers, d’arbitres, de juges, de spectateurs, de délégués au match, de fédération et d’unique joueur de la seule équipe présente sur le terrain politique national.

Le résultat de ce second match de « qui perd gagne » électoral était déjà connu : En effet tout le monde savait que Bakayoko allait déclarer Ouattara vainqueur dans son quartier général de campagne, en présence du corps diplomatique de « la communauté internationale » massivement représentée par la France et les Etats-Unis. Les Nations Unies derrières ces deux larrons dans la foire politique africaine, en réalité les deux pires fossoyeurs de la démocratie en Afrique, ont validé le scrutin, et les institutions africaines telles que la CEDEAO et l’Union Africaine, caisses à résonnance de leurs « bailleurs de fonds » occidentaux, ont répété, en bons perroquets zouaves, la victoire du « sauveur de l’humanité ». Et « l’homme de la Renaissance Africaine », drapé pour la circonstance dans les plus vives couleurs de la République de Côte d’Ivoire, a prêté serment devant sa cour constitutionnelle taillée à son goût, en mettant sa main sur la constitution en laquelle il n’a jamais cru ! Et « la presse internationale » a clos cet épisode du théâtre de l’absurde en déversant son fleuve d’encre et de salive rhétoriques sur « la pacification des peuplades primitives d’Afrique » grâce à la mission de civilisation française en Côte d’Ivoire.

Ce deuxième scenario à l’ivoirienne est une copie conforme des autres « missions de civilisations » de la France dont l’encombrante présence en Afrique dite « francophone » est plus que jamais perçue comme une occupation pire que le temps de la colonisation.

Heureusement que le peuple ivoirien, le seul qui devrait compter dans ses/ces élections, a vu de très loin cette énième mise en scène en votant massivement, par son silence et son désintérêt, sa volonté de ne pas se rendre complice de sa propre mort. Malheureusement, et c’est là le tragique de la situation ivoirienne, aucun leader, aucune institution politique de l’opposition, ni aucune organisation de la société civile n’a investi la place publique pour constater l’évidence du désaveu catégorique de Ouattara et de ses rebelles par le peuple, et d’en appeler à une transition politique pour doter la Côte d’Ivoire d’institutions légitimes et démocratiques représentatives de ses intérêts. Au contraire, tous ces leaders et institutions se sont réfugiés dans le silence pour savourer « la paix des cimetières ». Au-delà de ce second désastre électoral, cette carence institutionnelle et cette défaillance de leadership marquent un pas décisif de plus vers la mort tragique du projet de démocratisation amorcé en Côte d’Ivoire depuis plus de deux décennies.

A ces deux fléaux (la tragédie du peuple ivoirien et la mise à mort du projet de démocratisation), il faut ajouter la mise à mort de l’état de Côte d’Ivoire lui-même.

En effet, si nous nous en tenons à la définition classique qu’en donne le sociologue allemand Max Webber, l’état est l’institution qui a, dans une société donnée, le monopole de l’usage légitime de la force pour la sécurité des citoyens et la protection des institutions. Or, ce que l’on constate, c’est la multiplicité des forces militaires en Côte d’Ivoire, les plus importantes desquelles étant des forces étrangères : La Licorne, l’Onuci, les forces de la CEDEAO etc… Les forces armées domestiques sont issues d’armées prétoriennes inféodées à un individu et non à l’état. Dans tous les cas, ces forces domestiques sont des forces subalternes aux armées étrangères qui assurent la part léonine de la sécurité du régime et de la Côte d’Ivoire. En d’autres termes, la Côte d’Ivoire est pour l’essentiel un pays sous le régime des mandats onusiens, c’est-à-dire un pays sous la tutelle de l’ONU pour le compte de la France. Vous n’avez qu’à observer l’attitude impériale de ces soldats français et les lieux sordides fréquentés par ces fameux gardiens de la paix pour vous en convaincre.

Enrésumé, le diagnostic de l’état des lieux effectué par le CACI a conclu aux trois pathologies suivantes : Une fracture sociologique très profonde, une crise économique sévère, et une crise de l’état lui-même, caractérisée par la faiblesse des institutions et la carence du leadership politique, la mise à mort du processus de démocratisation et la mise de la Côte d’Ivoire sous tutelle onusienne pour le compte de la France.

II. Evaluation des leaders et des partis politiques de Côte d’Ivoire :

Sur la base desdogmes idéologiques du CACI qui resteconvaincu que la Côte d’Ivoire ne peut émerger de la nuit profonde dans laquelle l’a plongée la rébellion de la France qu’à travers des élections libres, transparentes et démocratiques qui reflètent l’expression de la volonté souveraine du peuple de Côte d’Ivoire, le C.A.C.I a établi une liste des gagnants et des perdants de la journée du 25 Octobre 2015 :

1. Le FPI : Le FPI est gagnant parce que son mot d’ordre sur les élections de Ouattara a été majoritairement suivi par la population ivoirienne qui a massivement voté par les pieds en ne se rendant pas aux urnes des ‘dozos’ !

2. M. Mamadou Koulibaly : Résurrection de sa carrière politique. Alors que sa carrière politique sombrait dans l’indifférence des ivoiriens, il a pu la ressusciter parce qu’il a lu les signes des temps sur tous les murs et visages des ivoiriens : L’imposture de Ouattara et de tout ce qu’il représente est vomie par la grande majorité des ivoiriens ! Ce qu’il fait de cette résurrection dépend entièrement de lui. Il peut courageusement retourner dans la République, ou succomber à/sombrer dans la tentation d’investir son temps, son talent et son capital identitaire et politique à la vengeance personnelle contre le Président Laurent Gbagbo.

3. Essy Amara : Par son refus de participer aux élections de Ouattara, il a préservé sa crédibilité aux yeux du peuple de Côte d’Ivoire. Mais il devrait faire un peu plus, beaucoup plus pour la Côte d’Ivoire, en activant son vaste réseau de connaissances, pour exposer les dangers de mort qui guettent le projet de démocratisation en Côte d’Ivoire.

4. M. Charles Konan Banny : Il s’est retiré du piège électoral de Ouattara juste à temps, pour préserver sa survie politique. Mais la prolongation de cette survie politique ne peut être fondée que sur sa capacité de servir d’oasis aux supporters du PDCI qui veulent (re)trouver le chemin de la République mais que Bédié tient encore en otages dans son désert de Daoukro.

5. Le peuple ivoirien : Il a, en infligeant à la France de Ouattara et de leurs rebelles le désert électoral, confirmé aux yeux de ceux qui veulent voir clair dans le monde, que seules des élections démocratiques peuvent produire des institutions et des leaders dignes de son aspiration à la paix, et au bonheur durable.

Les perdants :

1. Pascal Affi Nguessan : Une grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf, Affi a commis le suicide politique. Mais à la manière des terroristes détonateurs de vestes, il veut entrainer le plus de morts dans son suicide.

2. M. Kouadio Konan Bertin : KKB a fait son propre avortement. Il est, comme Soro Guillaume, le symbole d’une certaine jeunesse ivoirienne plus pressée que son ombre, et qui pense que la place au soleil s’acquiert en bousculant l’effort et le bon sens.

3. Bédié et son PDCI : Bédié a confirmé qu’en politique ivoirienne, il est un médicament périmé. Il avait, à l’occasion du cycle électoral de 2015, une merveilleuse opportunité de « sauver la Côte d’Ivoire » en exposant à Ouattara son vrai portrait et son poids politique en Côte d’Ivoire : Une coquille vide (de substance et de support). Le faisant, il se serait « vengé » de l’histoire politique récente de la Côte d’Ivoire qui fait de lui « le père de l’Ivoirité » (une source faussement présumée de la crise ivoirienne). Il aurait aussi lavé l’affront du coup d’État de décembre 1999. Mais il a préféré, à la manière du chat victime de sa propre turpitude, suivre « le bouc » dans l’espoir que ses testicules ballotantes (le pouvoir), allaient tomber pour qu’il les ramasse. Le grand risque qu’il faire courir, c’est d’entrainer le grand PDCI d’Houphouët dans sa marginalisation.

4. Le peuple de CI : Il a perdu parce que, tel qu’expliquer plus haut, sa maturité politique est pour le moment vidée de sa substance en raison de la faiblesse de ses institutions politiques et des défaillances de son leadership.

III. La Relation françafricaine : Le besoin de rupture :

Après plus de 50 ans d’indépendance, la France préserve une écrasante hégémonie entre elle et les états de l’Afrique qu’elle perçoit comme sa chasse-gardée. Nul doute que, comme au temps colonial, Paris reste la capitale de ces pays africains car les plus importantes décisions concernant la vie politique, économique, sociale et culturelle de ces pays sont prises au bord de la Seine.

Pour illustrer la persistance de l’écrasante hégémonie de la France en Afrique, concentrons-nous sur le domaine dit de « la coopération militaire » :

Selon le chercheur en science politique Christopher Griffin, de tous les pays du monde, seule la France a opéré 43 interventions militaires en Afrique depuis 1960, et tout particulièrement dans les territoires qu’elle considère comme sa « chasse-gardée ». Et sur les 43 opérations militaires, 28 interventions avaient été faites dans des conflits domestiques alors que seulement 15 interventions étaient dans des conflits inter-étatiques régionaux. Mais qu’elles soient dans des conflits domestiques ou inter-étatiques, ces interventions avaient pour objectif de rétablir ou de préserver la balance du pouvoir régional en faveur de la France, ou bien de remettre au pouvoir, de préserver ou d’installer un ordre domestique ou un leader politique favorable aux intérêts stratégiques de la France. Ce qui fait dire à Bruno Charbonneau dans un article au titre assez suggestif (« La Maitrise de la violence irrationnelle : La Légitimation de la Politique de sécurité de la France en Afrique sub-saharienne ») que la France est la source principale de l’insécurité en Afrique. « La coopération militaire, l’ancienne comme la nouvelle, produit l’insécurité en Afrique car elle défend ou conduit à l’établissement de conditions sociales, et de forces sociales qui causent, contribuent ou exacerbent les conflits et la violence politique en Afrique. »

En d’autres termes, et pour simplifier ce jargon académique, chaque fois que vous entendez parler de « coopération militaire » avec la France, ou que vous voyez un gendarme ou un soldat français quelque part dans n’importe quel pays d’Afrique, criez « au Secours » !!!
Parmi les intérêts stratégiques vitaux qui guident la politique de la France en Afrique, retenons la géographie (Tchad/Djibouti/RCA), la peur de l’émergence d’une puissance hégémonique régionale africaine (Lybie/Algérie/Nigéria/Angola), les ressources minières et pétrolières (Gabon/Mauritanie/Congo/RCA/Tchad), les intérêts commerciaux (Côte d’Ivoire), et enfin les intérêts stratégiques culturels qui se résument essentiellement à la promotion de la francophonie.
Ajoutons à tous ces intérêts stratégiques de la France en Afrique la préservation d’un ordre dictatorial pour garantir à la France cette position hégémonique en Afrique.

Du coup, en plus d’être la principale source d’insécurité, la France devient le plus grand fossoyeur de démocratie en Afrique. Or aujourd’hui, ce rôle de fossoyeur de démocratie en Afrique, la France ne peut plus l’assumer entièrement pour les trois raisons suivantes dont nous vous épargnons les détails :

1./ L’affaiblissement de la France au plan domestique et en Europe.

2. L’intensification mondiale de la compétition pour les ressources stratégiques de l’économie du 21ième siècle, ressources qui sont disproportionnellement concentrées en Afrique. Ici nous pensons aux compétiteurs asiatiques et en particulier à la Chine et à l’Inde qui réclament de plus en plus leur/une part du « gâteau africain ».

3. L’explosion quantitative et qualitative de démographie en Afrique. En effet, quantitativement, il y a un essor vertigineux de la population africaine alors que la population de l’Europe est en déclin. Qualitativement, cette population africaine est composée majoritairement de jeunes (de moins de 30 ans) de plus en plus scolarisés qui n’ont qu’une mémoire lointaine du mythe du blanc français.

Vus ces défis à sa position hégémonique en Afrique (dite « francophone »), le coq gaulois a jusqu’ici opté pour la philosophie de l’autruche qui consiste à enfouir son bec dans le sable en adoptant les politiques suivantes :

1./ Intensifier la violence de « la pacification de l’Afrique » en augmentant la fréquence de ses interventions militaires en Afrique.

2. S’abriter sous le parapluie militaire, diplomatique et politique de l’Amérique car à elle seule, elle n’a plus les moyens de sa politique en Afrique. C’est pourquoi elle a épousé ces derniers temps le discours américain qui consiste à magnifier la menace du fantôme du terrorisme.

3. Se vêtir du manteau des institutions internationales telles que les Nations-Unies et l’Union Européenne dans les opérations dites humanitaires de préservation de la paix ou de protection des droits de l’homme, mais dont l’objectif réel est de préserver les intérêts stratégiques de la France en faisant porter le coup de ces opérations à ces institutions internationales. La transformation de la base militaire française du 43ième BIMA en forces onusiènes appelées LICORNE pour justifier l’intervention française dans le conflit ivoirien que la France elle-même avait qualifié de conflit « ivoiro-ivoirien » est une parfaite illustration de ce troisième point.

A cette France impériale, nous disons que ses beaux jours en Afrique sont terminés !!! Dans le conflit ivoirien, il est vrai qu’elle a gagné des batailles, militaires, diplomatiques et autres. La preuve est que ses soldats se pavanent dans les rues d’Abidjan et sur toutes l’étendue du territoire national, le sourire triomphal et arrogant aux lèvres ! Mais il est clair que, comme en Algérie en 1954 et 1962, elle a perdu la guerre en Côte d’Ivoire.

Elle est perdante en Côte d’Ivoire parce qu’elle a joué toutes les cartes possibles (rébellion, coup d’état, bombardement, embargo sur les médicaments, sanction économiques, occupation etc…), mais le peuple de Côte d’Ivoire reste debout et ferme dans son aspiration à l’unité nationale, à la démocratie et à la souveraineté. Le cheval ou la licorne sur laquelle elle a misé est vomi par le peuple ivoirien et forclos par la Constitution ivoirienne, c’est-à-dire, à supposer que son éligibilité était constitutionnelle, Ouattara ne peut plus être candidat en Côte d’Ivoire. Et toute discussion de réforme constitutionnelle n’est qu’une vaine tentative de prolonger la rébellion qui est elle-même une forme de préservation de l’encombrante présence impériale française en Côte d’Ivoire et en Afrique.

Le CACI met en garde cette France aux oreilles dogmatiquement fermées, que c’est à ses risques et péril que, ayant déjà eu deux chances de se ressaisir, elle dressera une troisième fois de suite contre elle le peuple de Côte d’Ivoire en imposant ou/et en se rendant complice de la prolongation de l’imposture. Les institutions issues des frauduleux scrutinsde 2010 et de 2015 étant entachées d’illégalité et d’illégitimité notoires, elles ne peuvent prendre de décisions qui engagent le peuple de Côte d’Ivoire. Et si elle (la France) persiste à prolonger son séjour impérial et donc son occupation de la Côte d’Ivoire qui n’a duré que plus de 500 ans au-delà du deuxième mandat de son dernier « tirailleur sénégalais », la licorne ne pourra plus dompter l’éléphant qui n’aura de choix de la chasser de la Côte d’Ivoire ou de l’écraser.

IV. Peerspectives de sortie de crise : Pour une transition politique :

Rappelons-nous une des positions dogmatiquement tenue par le CACI que : seule une élection démocratique et transparente peut sortir la Côte d’Ivoire de la crise : Donc la plus importante question à laquelle il faut répondre dans notre quête du chemin de sortie de crise est : Comment préparer ces élections démocratiques ?

Le CACI propose une période de transition politique à la Sud-Africaine, dont les principaux chantiers seraient les suivants :
Réconciliation nationale par la restauration de l’état de droit, de la sécurité des biens et des personnes sur toute l’étendue du territoire national, la libération des prisonniers politiques dont le Président Laurent Gbagbo et sa femme Simone Gbagbo, le retour des exilés politiques, la restitution des biens des populations spoliées a l’issue de crise électorale de 2011 et de la rébellion de 2002, le dégel des avoirs des opposants politiques de M. Ouattara.

La création d’une commission nationale chargée d’établir les règles d’organisation d’élections libres, transparentes et démocratiques pour l’investiture d’institutions qui reflètent la volonté du peuple ivoirien.
La mise sur pied, après cette période, d’une commission nationale post-électorale de réconciliation chargée dans un délai de deux ans, de réparer la fracture sociologique du tissu national.

Même si une transition politique paraît difficile à exécuter, cette solution est de loin la meilleure alternative pour une renaissance politique en Côte d’Ivoire

En résumé, ce bref état des lieux établi par le CACI en Côte d’Ivoire nous donne une raison suffisante pour déclarer une nouvelle fois que l’élection présidentielle de 2015 n’a pas été faite pour réconcilier les Ivoiriens. Au contraire, elle a eu pour objectifs de légitimer M. Alassane Dramane Ouattara et ses rebelles à la tête de la Côte d’Ivoire, perpétuer la fracture sociologique qu’il entretient par la dictature et le népotisme, et condamner la Côte d’Ivoire à une instabilité chronique justifiant la présence semi-perpétuelle de la France et de « sa communauté internationale » en Côte d’Ivoire.

Le C.A.C.I s’oppose fermement à la pérennisation de l’ÉTAT de non droit, à la mise à mort de l’Etat de Côte d’Ivoire, à la présence hégémonique et impériale en Côte d’Ivoire et en Afrique, et persiste à dire que le retour à la stabilité politique en Côte d’Ivoire requiert la fin du régime de M. Alassane Dramane Ouattara, une transition politique, et une dénonciation du rôle de la France comme broyeuse de la souveraineté ivoirienne et fossoyeuse du processus de démocratisation en Côte d’Ivoire.

Les beaux jours de la Côte d’Ivoire sont devant nous. Les chantiers de reconstruction de notre pays ne sont pas illusoires. D’autres pays ont traversé des périodes plus désespérées. L’Afrique du Sud, le Viêt-Nam. De plus, Dieu merci, notre peuple aspire, dans sa grande majorité, à ces idéaux d’unité nationale, de démocratie et de souveraineté nationale. Mettons donc la pression sur nos leaders pour forger des institutions à la hauteur de nos ambitions.

Fait à Washington, le 4 Juillet 2016.

Pour le CACI, le Secrétaire Exécutif Monsieur Eric Edi, Ph. D.

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