Solidaires de la grève des fonctionnaires, élèves et étudiants ont pris les rues ce lundi 16 janvier 2017. Une sortie musclée vite réprimée par les Forces de l’ordre.
Etape supérieure. La grève des fonctionnaires initiée depuis une semaine monte d’un cran avec le soutien des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire. Ainsi, Abidjan, Bouaké, Daloa, Soubré, San Pédro…sont entrés dans la danse. Les élèves des établissements publics las de retourner à la maison en raison de la grève des fonctionnaires ont fait subir le même sort à leurs camarades des établissements privés. « Si l’Etat par son incompétence notoire pousse les enseignants à la grève, nous empêchant d’étudier, nous les élèves et étudiants des écoles publiques, nous allons fermer toutes les écoles et universités privées du pays », a-t-on entendu. Cette contestation a conduit les manifestants au ministère de l’éducation nationale. La riposte ne s’est pas faite attendre. A coup de gaz lacrymogène, ils ont été dispersés par la police. A Daloa (Centre Ouest), des affrontements ont opposé policiers et élèves. Jets de lacrymogène contre jets de pierre, l’effectif pléthorique des élèves a momentanément pris le dessus sur les policiers. Les rues de la cité des antilopes ont été bloquées. Même spectacles à Bouaké où le corridor Sud a été bloqué.
Deux poids, deux mesures
Le problème de fond dans cette montée d’adrénaline reste le contentement des mutins par le Président Ouattara. La gestion préférentielle des remous sociaux est si évidente que la frustration s’empare des citoyens ivoiriens. En effet, c’est ce même lundi que le régime d’Abidjan décaisse 100 milliards Frs Cfa pour 8400 mutins qui l’ont porté au pouvoir. Célérité dans le traitement des revendications militaires et gaz lacrymogène pour élèves et fonctionnaires. C’est cette injustice qui dérange. Une rencontre est prévue entre les fonctionnaires et le ministre de l’éducation nationale, Kandia Camara cet après-midi. Les grévistes protestent contre la réforme des retraites intervenue en 2012. La plateforme des organisations professionnelles du secteur public, regroupant 50 syndicats de la fonction publique, à l’origine de cette grève, réclame aussi le paiement des arriérés des revalorisations salariales d’un montant global de 243 milliards de francs CFA et le respect des libertés syndicales.
par Cyrille NAHIN
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