«Nous coopérons avec les États-Unis, notre plus proche allié. Nous nous livrons une concurrence économique. Nous faisons les deux, dit M. Harvey. C’est dans l’intérêt du Canada de coopérer le plus possible, mais dans les domaines où nous devons livrer une concurrence, nous le faisons.»
Certains minéraux essentiels à la fabrication de moyens de transport propres seront un élément majeur de la stratégie canadienne.
Selon le classement annuel de BloombergNEF, le Canada a grimpé au deuxième rang mondial des pays producteurs de batteries lithium-ion grâce à un bon approvisionnement et une forte demande nord-américaine.
Le ministre fédéral des Ressources naturelles, John Wilkinson, a récemment présenté la Stratégie canadienne sur les minéraux critiques de 3,8 milliards $. Le financement proposé englobe diverses activités industrielles, dont les recherches géoscientifiques, l’exploration, le traitement des minéraux et les applications de transformation et de recyclage.
Stellantis, une filiale de Chrysler, s’est associée avec LG pour construire une usine de véhicules électriques à Windsor, en Ontario. Volkswagen et Tesla envisagent aussi d’investir au Canada.
La Chine demeure au premier rang du classement. Elle abrite désormais les trois quarts de toute la capacité de fabrication de cellules de batterie et 90 % de la production d’anodes et d’électrolytes.
Les États-Unis occupent le troisième rang, car il demeure dépendant des importations de matières premières pour les batteries, «particulièrement en provenance de ses partenaires commerciaux».
Et cela comprend le Canada, même si les autorités américaines oublient de le nommer spécifiquement.
«Le friend-shoring dément ceux qui prétendent que l’on ne peut atteindre la sécurité économique que par le protectionnisme, a écrit Mme Yellen dans un essai pour le groupe de réflexion Project Syndicate. Nous ne voulons pas tout produire tout seuls. Nous ne voulons pas limiter le commerce à un petit groupe de pays. Cela cause un grand tort aux avantages des échanges commerciaux et nuirait à la compétitivité et à l’innovation aux États-Unis.»
M. Harvey croit que le Canada devra renforcer ses infrastructures essentielles au commerce international. «Il faut agrandir les ports, soutenir les chaînes d’approvisionnement et s’assurer qu’un plus grand nombre de Canadiens fassent partie de la force de travail», avance-t-il.
Il estime que l’un des plus grands avantages économiques du Canada, c’est d’être voisin des États-Unis.
«Nous devons réaliser des investissements dans des domaines qui peuvent réellement renforcer notre commerce.»