04192024Headline:

L’APDH Appel à la libération de certains prisonniers pour éviter la propagation du Coronavirus dans les prisons ivoiriennes

Depuis l’enregistrement des premiers cas de maladie à Coronavirus Covid-19 en Côte d’Ivoire, le gouvernement ivoirien n’a cessé de prendre plusieurs mesures successives dans le but de freiner la propagation de cette pandémie meurtrière. L’APDH Appel à la libération de certains prisonniers pour éviter la propagation du Covid-19 dans les prisons ivoiriennes

Ainsi, ces décisions sont essentiellement axées sur la fermeture des établissements primaires, secondaires et supérieurs, la limitation des rassemblements de personnes à cinquante (50), l’isolement du grand Abidjan des autres régions du pays, l’instauration de l’Etat d’urgence et d’un couvre-feu… A ces mesures suscitées, s’ajoute l’élaboration d’un plan de soutien économique, social et humanitaire, en vue d’atténuer l’impact de la pandémie sur les populations et les acteurs économiques des secteurs formels et informels ;

L’APDH tient à féliciter le Président de la République et le gouvernement pour ces mesures déjà prises ; L’APDH encourage le gouvernement à évaluer constamment la situation et prendre de nouvelles mesures adaptées à l’évolution de la pandémie en tant que de besoin ; L’APDH appelle les populations à la responsabilité, à la solidarité sous toutes ses formes et les exhorte à nouveau au strict respect des mesures de santé publique prises par les pouvoirs publics ;

L’APDH CONDAMNE LES DÉRIVES POLICIÈRES PENDANT LES COUVRE-FEU
Cependant, l’APDH condamne les dérives policières constatées lors de la surveillance du couvre-feu instauré par le décret présidentiel n°2020-351 du 23 mars 2020 ; Quoique consciente des graves difficultés auxquelles sont confrontées les forces de l’ordre dans l’exercice de leurs missions en raison de l’indiscipline de certains citoyens, l’APDH reste principiellement opposer à la riposte violente à laquelle ont eu recours certains éléments des forces de sécurité dans le cadre de la surveillance du couvre-feu institué;

« l’APDH condamne les dérives policières constatées lors de la surveillance du couvre-feu instauré par le décret présidentiel n°2020-351 du 23 mars 2020 »

L’APDH tient à rappeler que dans un Etat de droit, les agents du maintien de l’ordre ne sauraient se transformer en des combattants en lutte, alors que les policiers sont des professionnels formés et habilités à faire un usage légitime et proportionné de la force ; L’APDH invite les forces de sécurité à mettre fin à ces dérives policières isolées qui portent atteinte non seulement à l’intégrité physique des personnes visées, mais aussi dégradent la crédibilité des forces de l’ordre soumises à un devoir d’exemplarité ;

Par ailleurs, l’APDH prend acte de la désapprobation exprimée par certaines autorités politiques et des supérieurs hiérarchiques des auteurs desdites dérives, qui n’ont pas manquer de faire un rappel à l’ordre en insistant sur le devoir d’exemplarité des forces de l’ordre et de respect de l’éthique ; Cependant, l’APDH reste fort préoccupée par la situation particulière des détenus en cette délicate période, inquiétude du reste, partagée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH) ;

En date du lundi 23 mars 2020, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a publié un document contenant des recommandations sur la gestion de la maladie COVID-19 dans les prisons, intitulé « Preparedness, prevention and control of COVID-19 in prison and control of COVID-19 in prisons and other places of detention » ; Dans la même dynamique, le mercredi 25 mars 2020, le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a appelé à la libération urgente de détenus à travers le monde, pour éviter que la pandémie de Covid-19 ne fasse des « ravages » dans les prisons souvent surpeuplées.

L’APDH APPEL À LA LIBÉRATION DE CERTAINS PRISONNIERS IVOIRIENNES
Elle a exhorté les gouvernements et les autorités compétentes à travailler rapidement pour réduire le nombre de personnes en détention, en libérant notamment les détenus les plus âgés et ceux malades, ainsi que les prisonniers présentant un risque faible de récidive ou de danger pour la société ; Aussi, il est un secret de polichinelle que les prisons ivoiriennes sont marquées au coin de la promiscuité. Cette promiscuité constitue un terreau fertile à la propagation rapide des maladies contagieuses comme la maladie à coronavirus.

Dans les conditions actuelles de promiscuité, de surpeuplement, de conditions hygiéniques déplorables, de la rareté de l’eau dans certaines prisons, de déficit de produits désinfectants dans nos prisons, l’APDH craint la survenance d’une hécatombe dans les prisons ivoiriennes, si des mesures préventives ne sont pas décidées avec courage et audace. Ce qui, in fine, plongerait notre pays dans une autre crise sanitaire et sociale. C’est pourquoi, en vue de prévenir ce scénario catastrophe, il apparaît crucial de désengorger dès à présent nos prisons ;

« la question de la libération des prisonniers pour désengorger le milieu carcéral apparait comme une question d’urgence nationale »

Fort de ces réalités, la question de la libération des prisonniers pour désengorger le milieu carcéral apparait comme une question d’urgence nationale qui ne saurait souffrir d’un quelconque retard dans sa prise en compte et sa matérialisation ; Partant de ce constat sus-évoqué et considérant les recommandations de l’OMS et du HCDH, l’APDH interpelle le Président de la République, le Premier Ministre et le Gouvernement ivoirien afin que des mesures d’exception soient prises pour un désengorgement rapide des prisons, comme ce fut déjà le cas au Niger, en Ethiopie, en Afrique du Sud, en Iran, en Ethiopie et en France.

L’APDH GESTION DE LA PANDÉMIE COVID-19 EN CÔTE D’IVOIRE
Ces mesures viseraient à simplifier, pour une meilleure diligence, l’examen des demandes de réduction ou suspension de peine et les demandes de libération provisoire ou conditionnelle ; Craignant la très forte probabilité d’une crise de contamination au Covid-19 dans les prisons, l’APDH craint que quand cela arriverait, en l’absence de mesures préventives de désengorgement dès maintenant, le Gouvernement serait confronté à un terrible dilemme : soit maintenir les détenus contaminés ou non dans les prisons et par ce choix contribuer à l’hécatombe en milieu carcéral, soit désengorger les prisons contaminées dans la précipitation et alors augmenter les risques de propagation du virus dans la société ;

« l’APDH craint que quand cela arriverait, en l’absence de mesures préventives de désengorgement dès maintenant, le Gouvernement serait confronté à un terrible dilemme »

Convaincu que la lutte contre la pandémie actuelle, avec son important risque sanitaire et social, requiert des mesures courageuses et audacieuses ; Conscient que le Président de la République est le Maître des horloges et dispose d’un pouvoir d’initiative qui peut infléchir le cours de cette lutte contre le Covid-19, l’APDH prie le Président de la République d’adopter rapidement des mesures courageuses relatives au milieu carcéral ivoirien pour éviter des situations désastreuses en milieu carcéral du fait de cette épidémie ;

L’APDH forme le vœu que l’institution judiciaire, soit à la hauteur de ce formidable défi et assume pleinement sa responsabilité historique devant les détenus, leurs familles et la société ivoirienne toute entière ; Au total, au nom du droit à la santé, de la dignité humaine, de l’appel à la solidarité et à l’unité nationale lancé par le Président de la République dans le cadre de la guerre contre le coronavirus en Côte d’Ivoire, l’APDH lance un appel urgent aux pouvoirs publics pour l’adoption de mesures d’exception relatives au milieu carcéral ivoirien, afin d’aboutir à la libération immédiate de certains prisonniers ne représentant aucun danger majeur pour notre pays.

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