La dernière fois que le général Sourovikine a été vu en Russie, c’était vendredi 23 juin tard dans la nuit : les hommes de Wagner n’avaient pas encore pris le contrôle du QG du commandement militaire des combats en Ukraine à Rostov-sur-Don.
Mais l’influent général les appelait déjà « à s’arrêter avant qu’il ne soit trop tard », mitraillette sur les genoux. Réputé pour être l’un des rares gradés capables d’entretenir le lien avec Evgueny Prigojine et surnommé « Armaggedon » pour son inflexibilité, le général avait très tôt affiché son choix : le camp du pouvoir.
Était-ce de la duplicité, comme l’écrit le quotidien américain New York Times ? À la mi-journée, le porte-parole du Kremlin a tranché : pour Dmitri Peskov, Sergueï Sourovikine n’était même pas au courant des intentions du chef de Wagner. « Beaucoup de rumeurs circulent en ce moment, c’est juste l’une d’entre elles », a-t-il balayé.
En début de semaine, le général Sourovikine était par ailleurs parfois cité en Russie comme un potentiel nouveau chef d’état-major des armées.
Les convocations, enquêtes et perquisitions ont déjà commencé : en Russie, on cherche les traîtres et les complices dans l’armée. La chaîne Télégram Rybar, réputée proche du ministère de la Défense, a d’ailleurs affirmé « nous assistons au crash test du ministère de la Loyauté ».