06032023Headline:

Le porte-avions américain «USS Gerald R. Ford» en escale à Oslo sur fond de tensions dans l’Arctique avec Moscou

Plus de 330 mètres de long sur 78 de large, 4 500 marins et 75 avions de chasse à son bord. L’arrivée médiatique, impressionnante et très sécurisée de l’USS Gerald R. Ford dans le fjord d’Oslo a immédiatement été dénoncée par l’ambassade russe en Norvège comme une provocation.

C’est en tout cas un signal fort : les États-Unis, qui ont longtemps laissé au Canada et à la Norvège le soin de maintenir des relations pacifiques avec la Russie dans la région, sont désormais bien là, auprès de leurs alliés européens. L’USS Gerald R. Ford était initialement censé se rendre en mer Méditerranée, il passera finalement les prochaines semaines dans l’Arctique, preuve de l’intérêt de plus en plus stratégique de cette région polaire.

L’Arctique, une région sensible
Car depuis un an, Moscou a fortement renforcé sa présence et ses exercices militaires autour de la péninsule de Kola notamment, où est basée sa flotte du Nord, la plus puissante de la marine russe, à quelques centaines de kilomètres seulement de la Finlande et de la Norvège, membres de l’Otan, mais aussi de la Suède qui attend toujours son entrée officielle dans l’Alliance.

 

Avec la guerre en Ukraine, l’Arctique est devenu une zone de friction sensible, d’autant plus que c’est de là que la Russie exporte son gaz naturel liquéfié – non sujet aux sanctions, il reste donc une importante manne financière pour Moscou –, de là aussi que sont lancées, selon la Norvège, des opérations d’espionnage, voire de sabotages qui ont conduit Oslo à expulser quinze diplomates russes le mois dernier.

Le principal forum intergouvernemental, le Conseil de l’Arctique, dont la Norvège vient de prendre la présidence tournante, est également hors-jeu. Depuis la guerre en Ukraine, les discussions sont suspendues et les activités de coopération s’en tiennent au strict minimum : la pêche et les secours en mer. Vu sa position géostratégique, l’Arctique pourrait bien devenir l’un des principaux théâtres de déstabilisation et de dissuasion entre l’Otan et la Russie.

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