04192024Headline:

Le Premier ministre australien pousse pour donner une voix officielle aux aborigènes

Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a lancé jeudi 23 mars un appel aux électeurs, leur demandant de soutenir un amendement de la Constitution qui pourrait donner aux aborigènes une « voix » au Parlement, lors d’un référendum en 2023.

Donner une « voix » officielle aux aborigènes. Et permettre aux quelque 900 000 personnes qui s’identifient comme tels, sur les 25 millions d’habitants que compte l’Australie, d’être représentés par le biais d’un organe consultatif, et d’avoir ainsi leur mot à dire sur l’élaboration des politiques nationales. C’est la volonté du Premier ministre australien, Anthony Albanese qui appelle de ses vœux les électeurs à se prononcer en faveur d’une proposition visant à « modifier la Constitution pour reconnaître les premiers peuples d’Australie en établissant une voix aborigène et insulaire du détroit de Torrès ».

Pour lui, ce référendum, qui aura lieu courant 2023, est une occasion pour les Australiens de rattraper des siècles d’injustice, de reconnaître officiellement les groupes aborigènes et insulaires du détroit de Torrès et de leur donner une voix dans le processus décisionnel. Il s’agit « de la façon dont notre nation se perçoit elle-même. Il s’agit de savoir si nous avons la confiance nécessaire pour assumer notre histoire », a mis en avant le leader de centre-gauche.

Vote incertain
Mais l’issue de ce vote reste incertaine. Les sondages indiquent qu’environ 60% des Australiens sont favorables à un changement constitutionnel, mais le soutien s’érode et des questions subsistent sur le fonctionnement de la « voix » aborigène. Le Premier ministre s’est efforcé de dissiper les inquiétudes, soulignant que la « voix » était une demande « modeste » qui concernait autant la façon dont l’Australie se perçoit elle-même que l’élaboration de lois concrètes.

Pendant des décennies, la population à majorité blanche de l’Australie a eu du mal à faire face à son passé souvent brutal. Pendant plus d’un siècle, les Aborigènes australiens n’ont pas été considérés comme des citoyens à part entière et, bien que ces droits soient désormais inscrits dans la loi, de profondes inégalités subsistent. Cette minorité est confrontée à des conditions de vie plus difficiles, avec un moindre accès aux soins, à l’éducation, une espérance de vie plus faible et des salaires plus bas.

« La voix au Parlement, inscrite dans notre Constitution, signifie que notre peuple est écouté et entendu sur les questions qui nous concernent », a déclaré le sénateur autochtone Patrick Dodson.

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