Sur interpellation de Cuno Tarfusser alias Embrayage, le procureur nous a dit que ce témoin c’est à dire Kouadio Joël Nguessan va aider la chambre à comprendre le Plan Commun. Saisissant l’occasion et comme pour confirmer le propos de Devedian, l’encyclopédiste Baoulé fixera le décor. Suivons le Témoin de la vérité du plan commun et de la La Solution.
Du nazisme tropical
Joël Nguesssn dit s’être élevé contre des propos nazis de Laurent Gbagbo tendant à désinfecter les listes électorales concoctées par la C.E.I de Beugre Mamabé. Il indique l’avoir écrit dans le Jour Plus en 2006.
Joël Nguessan nous a raconté dans le menu du détail un pan mal connu de l’affaire Trafigura. Il soutient que ces deux cadres de Trafigura avaient été injustement emprisonnés à la Maca. Il s’en était plaint en sa qualité de ministre des droits de l’homme au Président de la République. Laurent Gbagbo lui a alors confié la mission de rencontrer à Paris Patrick Gaubert (Licra). Le leader parisien de la Licra s’est rendu à Abidjan.
Au terme de son récit, Joël Nguessan commente: “Patrick Gaubert a obtenu la libération des deux dirigeants de Trafigura moyennant le paiement d’une rançon de cent milliards de CFA”.
Pour le Témoin de Devedian et probablement pour Devedian lui même, Laurent Gbagbo venait d’expliciter son antisémitisme, en rançonnant Trafugura avec la caution de la Licra.
Dur à entendre! Mais c’est comme ça Joël Nguessan. Alors qu’il venait d’exposer doctement sur les subtilités de la tutelle exercée par l’Onu, il n’en tire aucune conséquence pour lui-même et la Côte d’Ivoire. Il ne se demande pas pourquoi c’est à lui que Laurent Gbagbo sous-traite “discrètement des dossiers délicats” et même lui demande d’aller voir une organisation sectaire, non-ivoirienne et de surcroît ethno-religieuse pour résoudre des problèmes de droits et de justice dans son propre pays !!! Joel Nguessan parle sans se comprendre. Enfin!!!!
Passons à autre chose.
Joël Nguessan a dit qu’il a été le ministre des droits de l’homme qui a mis en place une cellule de veille partout dans le pays jusqu’à ce que Laurent Gbagbo lui confie des dossiers délicats. Quand les objections et les recadrages répétés de Cuno Tarfusser ont essayé d’en savoir plus sur les dossiers à lui confiés par Laurent Gbagbo, Joël Nguessan ne s’en souvenait que de deux affaires pitoyables.
Mais l’homme explique en se donnant de la contenance qu’il a débloqué plusieurs histoires que les ministères de la justice avant lui n’étaient pas arrivés à faire. Seulement voilà, le personnage se garde bien de dire les noms et préciser les appartenances politiques, ethniques et religieuses de ceux et celles qui ont géré le ministère de la justice lorsque celui-ci cumulait les services des droits de l’homme et des libertés publiques de mars 2003 à décembre 2010.
Je rappelle pour mémoire que Dagri Diabaté (1) et Mamadou Koné (2) ont été ministres de la justice pour le compte du RDR et dès mouvements rebelles. Doit-on préciser ici que les protégés de Patrick Gaubert ont été embastillés lorsque le ministère de la justice était dirigé par les amis politiques de Joël Kouadio Nguessan?
En sus, ces deux ministres issus du RDR et des mouvements rebelles alliés n’ont pas fait la lumière sur la disparition d’André Kieffer ni mis un terme à l’impunité. Ils n’ont jamais mené d’enquêtes sur les crimes de guerre à Bouaké. Ils n’ont jamais communiqué sur le froid assassinat du ministre Émile Boga Doudou. Ils ont surfé sur les rapports par ouï-dire de l’Onu.
Je suis, cette nuit, préoccupé par les “dossiers délicats” sans nom que le Président Laurent Gbagbo lui aurait confié.
Je pense fortement à la disparition d’André Kieffer, au bombardement du cantonnement militaire français de Bouaké.
Je suis traversé par une onde de sentiments contradictoires qui m’empêchent de dormir. Je m’interroge encore aujourd’hui sur le sens caché des massacres des Ivoiriens sur les ponts d’Abidjan par l’aviation française. Je n’arrive pas à comprendre la fusillade à l’arme de guerre ordonné par Destremeau sur les manifestants aux mains nues de l’Hôtel Ivoire.
L’armée française était en Côte d’Ivoire pour protéger les Ivoiriens. La colonne Destremeau les massacrent. Et puis y a rien !!!! Et le ministre des droits de l’homme nommé par Laurent Gbagbo à l’époque pour faire la lumière sur tout ça, vient nous dire que Laurent Gbagbo était un triste antisémite.
Comment peut-on penser un seul instant que le ministre Joël Nguessan – Il veut que nous retenions de lui l’image d’un homme honnête et droit – n’ait pas pu, avec son réseau d’informateurs, démonter le puzzle de la disparition d’André Kieffer, du bombardement du cantonnement militaire français de Bouaké, de l’exfiltration, vers le Togo, des pilotes biélorusses.
L’encyclopédiste ivoirien d’origine Baoulé – c’est comme ça qu’il a été présenté par Devedian, le procureur français d’origine arménienne – apparaît cette nuit avant le contre-interrogatoire comme un banal haut parleur noir qui s’est mis au service des caravaniers arabes à la chéchia rouge et des négriers conversos décrits fièrement par Jacques Attali (cf. Les Juifs l’argent et le monde).
Sarkozy et ses amis, selon Kouadio Joël Nguessan, ont utilisé les moyens de l’Etat français pour éradiquer, de Côte d’Ivoire, l’antisémitisme des Guérê, des Wobê, des Godié, des Ebrié ….
Tel est finalement le sens de La Solution Finale préconisée par Joël Nguessan devant le Directoire de la Cpi. Nous en prenons acte.
Naako de Naako