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Le vent de la libération des Gbagbo souffle /Ouattara entre le marteau et l’enclume

Probable libération de Simone Gbagbo

Les signaux minutieux envoyés par le régime d’Abidjan à l’égard de la libération des prisonniers politiques en vue d’une réconciliation vraie témoignent de la difficulté de cette posture équilibriste.

Décrispation ?

Les signaux envoyés par le régime Ouattara semblent montrer une compréhension certes tardive mais acceptable de cette aspiration profonde du peuple ivoirien. La justice des vainqueurs tant décriée semble marquer un temps de réflexion marqué par l’acquittement de Simone Gbagbo mardi 28 mars 2017. Symbole de ce temps d’arrêt après 7 années de traques judiciaires contre une seule partie protagonistes au lendemain de la crise postélectorale 2010-2011. Autre fait majeur qui rend la libération des Gbagbo irréversible : contrairement aux juges Olga Herrera Carbuccia et Geoffroy Henderson, le juge  président de la Cour pénale internationale, Cuno Tarfusser estime que tout milite pour une mise en libération de l’ex-président ivoirien. Ce qui semblait hautement improbable depuis novembre 2011.

Le vent de la libération des Gbagbo souffle

 Et le revirement des médias étrangers en dit long. «Laurent Gbagbo poursuivi pour crimes contre l’humanité, viols et autres… On peut l’aimer ou ne pas l’aimer. Mais, ces crimes-là, on ne pourra même pas prouver qu’indirectement, il les a commis ou commandités. Le dossier de Fatou Bensouda était déjà faible. Maintenant en procès, si Gbagbo au bout de deux, trois ans venait à être relaxé, ça ferait très mal à l’image de la CPI qui est une cour de convenance. La première erreur, c’est d’avoir envoyé Gbagbo à la CPI. Je pense que c’était une façon de se débarrasser d’un colis gênant. Mais ce qui est plus grave, c’est qu’on a le sentiment que la CPI vole au secours des dirigeants ivoiriens qu’on veut ménager », Jean- Baptiste Placca ( éditorialiste à RFI).

A Abidjan, le message tombe dans les oreilles de ceux qui veulent entendre. Guillaume Soro, donne des leçons à l’exécutif à mots couverts lundi 3 avril 2017 au Parlement. Le Président de l’Assemblée nationale, dont les ambitions présidentialistes ne font l’ombre d’aucun doute, prend son bâton de pèlerin et fait sauter les pieds joints des partisans de Gbagbo à sa cause mettant du coup Ouattara sous pression. Il faut donc lâcher du lest au risque de voir Soro porté en triomphe par les Ivoiriens en raison de ses actions de réconciliation. La libération de Simone Gbagbo (68 ans) reste donc le grand coup pour conquérir les cœurs des Ivoiriens. D’autant que l’ex-première Dame en prison depuis l’avènement du régime Ouattara se meurt à petit feu. Son avocat Me Rodrigue Dadjé a vendu la mèche en jetant un pavé dans la marre. « J’ai une pensée spéciale pour Mme Simone Gbagbo qui va bientôt recouvrer sa liberté et rentrer chez elle après toutes ces années de captivité », a-t-il lâché, mardi 9 mai 2017, sur sa page Facebook.

Préparez les esprits

Coup de poker certes. Mais face à l’aspiration profonde du peuple et à la récupération politique du désormais adversaire, Guillaume Soro, les occupants du palais présidentiel d’Abidjan, n’ont pas véritablement le choix. Ils n’auront qu’à préparer les esprits de leurs militants et des victimes de leur camp. Ce qui se fait sur le terrain par les émissaires du régime. « Il faut être sur toutes les éventualités. Si éventuellement, demain, ceux qui font l’objet de poursuite au niveau de la CPI étaient libérés, quelle anticipation politique devons-nous au niveau du RDR ? On ne doit pas attendre que la situation vienne nous surprendre. Il est temps de sortir des émotions. », recommandait Touré Mamadou, porte-parole adjoint du parti au pouvoir, secrétaire d’Etat et conseil du Président Ouattara en charge de la jeunesse.

imatin

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