La Vouli, le Parlement grec, a été dissoute dimanche 23 avril, durant un mois, d’ici au premier tour de ce scrutin prévu pour le 21 mai. Le pays, récemment sorti affaibli d’une décennie de crise économique, va donc vivre au rythme des meetings politiques. Les résultats de cette séquence électorale détermineront notamment qui succèdera au Premier ministre sortant – le conservateur Kyriakos Mitsotakis- à la tête du pays.
Ces élections législatives de mai 2023 sont incarnées en premier lieu par l’affrontement politique entre les deux ex-locataires du Palais Maximou à Athènes, c’est-à-dire les deux derniers Premiers ministres de la Grèce.
D’un côté, Kyriakos Mitsotakis, le Premier ministre libéral sortant, au pouvoir depuis 2019. Il représente les conservateurs de Nouvelle Démocratie et c’est son parti qui est le mieux placé dans les intentions de vote. Face à lui, Alexis Tsipras a été à la tête de la Grèce entre 2015 et 2019. Il est le chef de Syriza, le parti de la gauche radicale, qui avait créé la surprise en accédant au pouvoir il y a 8 ans maintenant, dans le contexte des années de crise économique qui ont durement frappé le pays, au cours de la décennie précédente.
Vers une coalition ?
Bien que les conservateurs disposent de plusieurs points d’avance dans les sondages [les dernières études indiquent entre 3 et 7 points d’avance] les observateurs estiment pourtant qu’il faudra certainement une coalition pour diriger le pays à l’issue de ce scrutin. D’abord, faute de majorité absolue, un second tour devrait être nécessaire. Selon toute probabilité, celui-ci devrait avoir lieu au mois de juillet.
À l’issue de ce deuxième scrutin – sauf grosse surprise – le relatif équilibre des forces entre Nouvelle Démocratie et Syriza devrait conférer un poids très important à la troisième force politique du pays, à savoir le Pasok, les socialistes grecs. Car tout indique en effet qu’il faudra alors une coalition pour obtenir une majorité absolue au Parlement. À l’heure actuelle, la question récurrente dans les débats politiques en Grèce, consiste donc à se demander avec lequel des deux partis, celui de droite ou celui de gauche, le Pasok pourrait décider de s’allier.
Vague de colère dans le pays
Un accident de train meurtrier début mars a causé la mort de près de 60 personnes, dont une majorité d’étudiants. Il a suscité la colère de la population grecque qui s’est indignée lors de manifestations d’une ampleur inédite depuis la décennie de crise économique.
L’inefficacité de l’État et le délabrement des services publics se sont ainsi imposés comme des thèmes de campagne. Il y a quelques jours, Kyriakos Mitsotakis indiquaient ainsi comme priorité le soutien au secteur fragilisé de la santé publique et la hausse des salaires, qui avaient fondu en raison des politiques d’austérité, au moment de la crise. Alexis Tsipras, son adversaire, compte lui notamment faire campagne sur le thème de l’inflation, en proposant des baisses de taxes et d’avantages d’aides publiques pour les foyers les plus modestes.