Les «off» de Nicolas Sarkozy font des vagues dans son camp. Révélés ce mercredi dans le livre de nos confrères*, Frédéric Gerschel et Nathalie Schuck, certains propos de l’ex-président ont de quoi froisser ses «amis» politiques , avec qui il est aujourd’hui en concurrence pour la future présidentielle. L’un d’entre eux, son ex-Premier ministre François Fillon, n’a pas tardé à réagir.
Entre autres amabilités échangées, l’ex-président s’était attaché le soir de son grand retour médiatique à expliquer qu’il avait «travaillé sans aucun nuage» avec François Fillon et qu’il aurait «besoin de lui», comme d’Alain Juppé, voulant ainsi s’imposer en force comme le chef incontestable autour duquel tous devraient se rassembler. Loupé. Quelques jours après ces déclarations au 20 heures de France 2, François Fillon avait choisi le même plateau pour rétorquer qu’il avait surtout «tiré comme enseignement de ces cinq ans, difficiles et en même temps (avec) des moments très forts, que nous n’avons pas réussi à changer profondément les choses». Sous-entendu, inutile de recommencer avec Nicolas Sarkozy.
«C’est pas acceptable !»
Interrogé dans les couloirs de l’Assemblée, le député UMP Bernard Debré n’est pas plus tendre avec l’ex-président. Et de rappeler que Nicolas Sarkozy avait traité son frère Jean-Louis, président du Conseil constitutionnel, de «connard» et lui-même d’«emmerdeur». «S’il ne peut pas s’en empêcher, c’est violent, très violent.» Le député raconte d’ailleurs avoir un jour demandé à l’ex-chef de l’Etat d’éviter de dire du mal de lui après une rencontre.
Et de se remémorer : «Il était très clivant, tous ceux qui l’approchaient étaient maltraités, humiliés, vilipendés… C’est pas acceptable de vivre dans cette ambiance. (…) Il faut de l’altruisme, de l’empathie. Il n’en a pas !» Interrogé sur la réaction de certains élus UMP susceptibles d’être blessés par les propos rapportés dans le livre, Bernard Debré assure que François Fillon, Alain Juppé ou encore Laurent Wauquiez ne sont pas étonnés: «Ils prennent ça avec humour. Avec tristesse. Mais ils s’y attendaient.»
Le député UMP Philippe Gosselin appelle lui à prendre «ces phrases que l’on prête aux uns et aux autres» avec prudence. Selon lui, le livre de nos collaborateurs est «dévastateur». «Ces propos collent tellement au personnage de Sarko de l’entendre dire tel ou tel nom d’oiseau…», poursuit-il tout en admettant : «On ne prête qu’aux riches. (…) Il est tout à fait vraisemblable qu’il ait pu tenir un certains nombre de ces propos.»
* «Ça reste entre nous, hein ?», Nathalie Schuck et Frédéric Gerschel, éditions Flammarion, 270p, 19€. Sortie en librairie le 5 novembre.