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Libération de Gbagbo et Blé Goudé:Voici Des secrets que le diplomate français a confié aux chefs de Gagnoa

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Libération de Gbagbo et Blé Goudé: Des secrets d’un tête-à-tête entre des chefs de Gagnoa et l’ambassadeur de France

Le message transmis au chef de l’Etat

La réponse de Ouattara au diplomate français Il a fallu un mois pour percer le mystère des rencontres à huis clos entre l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire et les chefs traditionnels de Gagnoa.

L’on en sait un peu plus également sur cette autre dernière rencontre que la représentante spéciale du secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire a eue, la semaine passée, avec les garants des us et coutumes Bété de la région.

Il faut rappeler que dans un passé récent, ces chefs de village s’étaient rendus chez l’ambassadeur de France, Georges Serre, pour des échanges dont les sujets sont restés jusqu’à présent confidentiels. En retour, le diplomate français, touché par la marque de considération des têtes couronnées à son égard, leur a fait l’amitié de leur rendre visite le mercredi 29 avril dernier, dans la cité du Fromager. En marge des festivités officielles, les deux parties se sont retrouvées à Kokouézo (village de la sous-préfecture de Ouragahio, ndlr), au domicile du président du Conseil régional du Goh, Djédjé Bagnon, chef dudit village.

Loin des tambours et des trompettes, cette rencontre sur fond de la diplomatie coutumière engagée par le chef Gbizié Lambert, président du conseil des chefs de village du département de Gagnoa et ses pairs chefs de village, a abouti à la conclusion d’un ”deal”. Le diplomate français devrait en livrer le contenu au chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Selon une source auprès de la chefferie traditionnelle qui nous a fait la confidence, les échanges ont tourné autour des cas des prisonniers politiques détenus à l’extérieur et à l’intérieur du pays, le dégel des avoirs et le retour au bercail des exilés. «Nous avons dit à l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire que pour nous, une réconciliation inclusive suppose que tous les enfants soient là. Tous ceux qui sont en exil rentrent, les avoirs dégelés, parce que tous participent au vaste élan de la réconciliation. En plus des autres enfants qui sont en prison, il y a le cas de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Nous demandons leur libération. Nous souffrons de leur éloignement. Il faut les laisser revenir participer à la vie politique du pays. De son côté, l’ambassadeur Georges Serre nous a dit qu’il a fait le point de nos préoccupations au président Ouattara, et que le chef de l’Etat lui a dit que lui-même venait à Gagnoa», a-t-il révélé. Ce serait donc l’occasion de poser directement ces problèmes au premier magistrat ivoirien.

Poursuivant, notre confident a fait remarquer que les mêmes doléances ont été portées à la connaissance de la représentante spéciale du secrétaire général de l’Onu, qui a récemment effectué le déplacement dans la capitale du Goh. C’était dans le cadre des journées des Nations Unies qui ont eu lieu les 25, 26 et 27 mai à Gagnoa, avec pour thème : ”Les populations de Gagnoa et les Nations Unies, main dans la main pour la consolidation de la paix, la promotion de la réconciliation nationale et le développement”. A cette occasion, Aïchatou Mindaoudou a eu un tête-à-tête avec les chefs coutumiers. «Nous lui avons dit merci, parce que l’Onuci, après la crise, nous a accompagnés dans le processus de la paix. Pour ce qui est de Gagnoa, nous vivons en parfaite harmonie avec nos frères venus d’ailleurs. Le problème ce sont les hommes politiques qui nous divisent. Nous souhaitons qu’à la veille des élections, toutes les dispositions soient prises pour qu’il n’y ait plus de palabre, pour que nous ne tombions plus dans les erreurs du passé. A la suite de cela, nous avons demandé le retour de nos enfants chez eux pour qu’ils viennent prendre part à la vie politique», a indiqué notre source.

Ces informations ont été confirmées par la patronne de l’opération des Nations unies, au cours d’un point – presse à la préfecture de Gagnoa, au terme de son séjour sous le Fromager. «Effectivement, nous nous sommes entretenus avec les chefs de village, mais pas seulement avec eux. Dans la discussion que nous avons eue, je leur ai expliqué que la question de la libération du président Laurent Gbagbo est une question qui ne relève pas de l’Onuci. Ils l’ont bien compris. Je pense que le plus important que je retiens de mon passage ici, des discussions que j’ai eues, non seulement avec les chefs traditionnels, mais avec toutes les autres composantes de la société, c’est leur engagement à renforcer la réconciliation nationale, a désarmer les cœurs et à faire en sorte que la cohésion sociale et la paix reviennent. C’est aussi leur engagement à dire que ce qui s’est passé est passé. Même s’ils m’ont dit qu’ils pleuraient l’absence de certains de leurs fils», a-t-elle répliqué.

Venance KOKORA, à Gagnoa

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